A quel jeu joue Alassane Dramane Ouattara, qui ordonne aux Généraux : « Demandez à Ib et aux chefs miliciens de déposer les armes » ? L’homme que la France a porté à bout de bras au pouvoir en Côte d’Ivoire, contre toute règle démocratique, veut embarrasser les Généraux des Fds, isolés dans la fourmilière des Forces républicaines (Frci) peuplées en majorité de rebelles et de mercenaires. Le commando dit invisible qui sème l’insécurité à Abobo fait partie de son écurie. C’est le commando d’Ibrahim Coulibaly dit Ib, premier responsable du Mpci. C’est lui qui, pour Alassane Ouattara, avait fait d’Abobo, l’enfer des Fds, des populations soupçonnée d’être proches de Laurent Gbagbo et des simples habitants en quête de paix pour vivre. Depuis l’Hôtel du Golf, le camp Ouattara s’est appuyé sur son bastion d’Abobo pour lancer officiellement, aux côtés des soldats français et des Casques bleus de l’Onu, son offensive contre le régime Gbagbo. A l’indifférence totale et même à la grande joie des Kouassi Adjoumani, Kakou Guikahué et autres Anne Ouloto, plusieurs gendarmes et policiers ont péri à Abobo, commune qui a révélé le taux de traitrise dans l’armée nationale loyaliste. Pendant qu’ils se montraient fiers du « commando invisible », ils déclaraient qu’à Abobo, c’étaient des populations aux mains nues qui se défendaient contre la « barbarie » de Laurent Gbagbo. Ils alléguaient donc que Laurent Gbagbo utilisaient des armes lourdes contre des populations civiles, contre des femmes, contre des marchés, etc. et que cela méritait le Tpi. Voilà que le même commando invisible, qui leur donnait tant de joie, ne veut pas désarmer, après la prise du pouvoir par Alassane. Qui lui ordonne de déposer les armes sans autre forme de procès. Mais le commando désormais visible, n’entend pas la chose de cette oreille. Ainsi Abobo demeure une préoccupation sécuritaire pour le Gouverneur de la France. En demandant à Philippe Mangou, chef d’Etat-major des Fds, et à ses hommes de rétablir rapidement la sécurité à Abobo, Alassane ne fait que les embarrasser. Car, c’est parce que les Fds n’ont pas pu vaincre Abobo que Mangou s’était mis à l’abri et que la rébellion a fini par renverser le Président de la République. Et c’est parce qu’il n’a pas pu se montrer courageux et tenace que le Com-terre Déto Léto a trahi sa troupe pour faire allégeance au Golf, espérant que là, il n’aurait plus à combattre. Maintenant qu’Alassane leur demande d’y retourner pour combattre, sait-il un peu dans quel embarras il les met ? Sachant qu’ils n’ont pas de poids au sein des Frci, pourquoi n’y envoie-t-il pas les vrais Frci et ses mercenaires venus de Bouaké ? Pourquoi pas en première ligne, les Vétcho, Wattao, Koné Zacharia, etc. pour achever leur mission à Abidjan ? Ils sont bien placés pour trouver un terrain d’entente avec leur ancien compagnon rebelle Ib, non ? Quant à Yopougon, ce sont des patriotes qui continuent d’y mener la résistance. Or, ces patriotes ne sont autres que ceux qui avaient soutenu l’armée loyaliste dirigée par le Général Mangou. Demander donc au même Général de corps d’armée d’aller mater ses soutiens de toujours, c’est vraiment l’embarrasser, même si le pouvoir a changé de main et que le soldat est au service des Institutions de la République. De même, au regard du peu de performance qu’il a montrée ces derniers temps, comment lui demander, sans lui en vouloir, d’aller pacifier une zone nerveuse comme Yopougon où même la force française Licorne a perdu plusieurs soldats ? En effet dans cette commune, selon une source indépendante, le 20 avril 2011, les rebelles ou Frci auraient été défaits et repoussés très loin, selon une autre, deux cargos des rebelles et quatre chars français seraient restés aux mains des résistants. Alassane sait que les Généraux des Fds qui ont fini par lui faire allégeance après la chute de Gbagbo, n’ont pas vraiment d’autorité sur les rebelles dirigés par Michel Gueu. Leurs hommes s’étant terrés ou ne croyant plus en eux, que peuvent-ils réaliser comme prouesse ? Peut-être, l’intention d’Alassane Ouattara, est-elle d’embarrasser vraiment ces Généraux sans pouvoir, nommés et promus par son adversaire Laurent Gbagbo, afin que, gênés, ils démissionnent et fassent place nette aux seuls rebelles qui ont aidé la France à le porter au pinacle. Peut-être.
Rosine Manso
Rosine Manso
