Shérif Ousmane, aux jeunes de Yopougon : ‘’Je ne veux plus avoir de mort sur ma conscience’’
« Aucune structure ou institution ne peut accepter d’ouvrir ses bureaux à Yopougon sans la présence de la police et de la gendarmerie. Quand j’entends un coup de feu à Yopougon, j’appelle pour savoir qui en est l’auteur. Je ne veux plus entendre de coup de feu. Hier (ndlr : jeudi 21 Avril 2011), l’un de mes éléments a perdu un bras à cause d’une mauvaise manipulation d’une grenade. Et tous ceux qui avaient des grenades s’en sont débarrassés. J’ai retrouvé plein de grenades ici. Tout ceci pour vous dire qu’on doit mettre fin à la guerre. Au niveau de Yopougon, je prends un engagement sécuritaire. Le temps joue contre nous. Tous les CHU sont fermés et nos jeunes qui ont été blessés meurent parce qu’on n’arrive plus à les soigner. Il faut qu’on mette le peuple en confiance et qu’on arrête de piller les maisons des gens. Le président de la république a demandé au Premier ministre de vous recevoir. Aujourd’hui, il n’y a plus rien à la BAE et il faut des milliards pour reconstruire nos casernes. Regardez un peu nos collègues de l’Etat-major avec qui nous cohabitons. Ils ont tout perdu. Ils sont en civil pendant que nous sommes en treillis. J’ai reçu 835 plaintes pour vol de véhicules. Je ne suis pas policier et ce n’est pas mon rôle de faire la police. C’est pourquoi il faut rouvrir les commissariats et les gendarmeries. Nous nous sommes battus pour le peuple et aujourd’hui, le peuple en a marre de nous. Il faut mettre fin aux actes de pillages. Aucune banque n’est prête à ouvrir à Yopougon s’il n’y a pas une sécurité garantie. Nos hommes n’ont plus le droit de se promener en ville avec des armes, à moins qu’ils ne soient en mission. Je vous demande d’inscrire vos noms dans le livre d’Or de l’histoire. Si je demande un retrait de nos forces de Yopougon, cela nous emmènerait encore en arrière. Et comme vous voulez un début de confiance, nous pourrons envisager par exemple une brigade mixte appuyée par l’Onuci. Si on ne s’entend pas pour trouver une solution rapide au problème sécuritaire de Yopougon, vous et nous allons tuer au moins 500 mille civils. Nous avons des armes que nous n’avons pas voulu utiliser à notre arrivée à Abidjan. Nous avons voulu souffrir pour épargner des vies humaines. Je sais comment régler le problème des mercenaires Libériens qui combattent à vos côtés. A Danané, j’ai combattu Sam Bouckari. Une dame enceinte et l’un de mes éléments sont tombés sous les balles des Libériens. J’ai enterré mon élément, j’ai enterré la dame sans vérifier si on pouvait sauver l’enfant qu’elle portait. Et j’avoue que j’ai encore ce triste évènement sur ma conscience…Je ne veux plus avoir de mort sur ma conscience. Raison pour laquelle j’ai décidé de retourner à la terre et devenir planteur. Le président de la République demande que tout le monde regagne sa base. Nous devons unifier nos deux armées et nous ne voulons pas que restiez en marge de cette réunification de notre armée. J’ai donné des ordres et je ne veux plus voir des militaires en train d’ériger des barrages pour contrôler des véhicules. C’est le rôle des policiers. Le président de la République a donné l’ordre de ne pas tirer sur vous à Yopougon. La guerre est finie, il y a eu beaucoup de morts et de paralysés à vie. Certains sont morts en laissant leurs enfants derrière eux. Celui qui vous parle est un combattant. Moi je suis un combattant. Le vrai combattant c’est celui qui gagne une guerre en perdant moins d’éléments. Je ne serai pas maire ni député. Si on nous demande de déposer les armes, je les dépose et peut-être j’irai à la retraite ».
Commandant Koné Zackaria : «Rien n’arrivera à qui que ce soit»
«J’encourage nos frères à déposer les armes et je voudrais vous rassurer que rien n’arrivera à qui que ce soit ».
Commandant Vetcho : « Inscrivons-nous dans la recherche de la paix »
« Je voudrais vous féliciter et vous encourager pour cette initiative. La guerre est facile, mais la paix est difficile. Inscrivons-nous dans la recherche de la paix ».
Commandant Ben Laden : «Toutes les dispositions sont prises»
« Toutes les dispositions sont prises pour mettre fin à la violence. Personne n’a le monopole de la guerre. Regardez un peu la ville d’Abidjan, les rues sont vides alors que nous sommes vendredi. Ça me fait mal au cœur parce qu’on a l’impression que nous sommes dimanche ».
Commandant Wattao : « Faisons-nous confiance »
« Nous sommes tous des Ivoiriens et je ne veux plus qu’on continue de verser le sang des Ivoiriens. Je compte sur vous et évitons de nous faire la guerre qui ne fait que reculer la paix. Faisons-nous confiance et c’est ce que Blé Goudé et moi avions commencé. Malheureusement, cette situation est arrivée et il faut la déplorer ».
Commandant Zoulou, Chef d’état-major du FLCI de Yopougon : «Nous avons besoin d’un capital confiance de votre part»
« Si on continue de nous attaquer pendant que vous nous invitez à la table de négociation, nous déciderons de mener le combat. A Yopougon, on rêve de paix. Nous sommes 47 groupements armés et quand on te délègue un pouvoir on rend compte aux autres chefs. En ma qualité de chef d’état-major de Yopougon, j’ai le devoir et l’obligation de rendre compte à mes frères d’armes. Nous vous avons écouté, mais je dois vous dire que nous avons besoin d’un minimum de confiance. On nous demande de faire la paix et en même temps on voit l’’ennemi s’approcher de nos positions, on nous attaque par derrière pendant que vous nous invitez à la table de négociation. Nous avons besoin d’un capital confiance de votre part. Il faut qu’il y ait un minimum de sincérité dans votre démarche. Il faut que les hommes du commandant Shérif se retirent de Yopougon. A cause de leur présence, les femmes n’arrivent pas à se déplacer pour aller faire le marché à partir de kilomètre 17. Vos hommes qui sont au sable se déplacent jusqu’à l’intérieur de la commune de Yopougon. C’est parce que nous sommes côte à côte que les affrontements continuent. Il faut que nos parents qui quittent le village puissent se rendre à Yopougon. Il ne faudra pas que les positions de vos hommes soient dans nos nez. Il faut que le commandant Shérif sache qu’entre nous maintenant, c’est la paix. Je vous dis que le peuple bénéficie en ce moment de cette petite accalmie. Nous avons pris des dispositions de sorte qu’aucune personne ne puisse casser des magasins ou piller des maisons. Vous devez rassurer tous les autres commandants FRCI de notre bonne foi, de notre engagement à nous inscrire dans la recherche de la paix ».
Propos recueillis par Dosso Villard
« Aucune structure ou institution ne peut accepter d’ouvrir ses bureaux à Yopougon sans la présence de la police et de la gendarmerie. Quand j’entends un coup de feu à Yopougon, j’appelle pour savoir qui en est l’auteur. Je ne veux plus entendre de coup de feu. Hier (ndlr : jeudi 21 Avril 2011), l’un de mes éléments a perdu un bras à cause d’une mauvaise manipulation d’une grenade. Et tous ceux qui avaient des grenades s’en sont débarrassés. J’ai retrouvé plein de grenades ici. Tout ceci pour vous dire qu’on doit mettre fin à la guerre. Au niveau de Yopougon, je prends un engagement sécuritaire. Le temps joue contre nous. Tous les CHU sont fermés et nos jeunes qui ont été blessés meurent parce qu’on n’arrive plus à les soigner. Il faut qu’on mette le peuple en confiance et qu’on arrête de piller les maisons des gens. Le président de la république a demandé au Premier ministre de vous recevoir. Aujourd’hui, il n’y a plus rien à la BAE et il faut des milliards pour reconstruire nos casernes. Regardez un peu nos collègues de l’Etat-major avec qui nous cohabitons. Ils ont tout perdu. Ils sont en civil pendant que nous sommes en treillis. J’ai reçu 835 plaintes pour vol de véhicules. Je ne suis pas policier et ce n’est pas mon rôle de faire la police. C’est pourquoi il faut rouvrir les commissariats et les gendarmeries. Nous nous sommes battus pour le peuple et aujourd’hui, le peuple en a marre de nous. Il faut mettre fin aux actes de pillages. Aucune banque n’est prête à ouvrir à Yopougon s’il n’y a pas une sécurité garantie. Nos hommes n’ont plus le droit de se promener en ville avec des armes, à moins qu’ils ne soient en mission. Je vous demande d’inscrire vos noms dans le livre d’Or de l’histoire. Si je demande un retrait de nos forces de Yopougon, cela nous emmènerait encore en arrière. Et comme vous voulez un début de confiance, nous pourrons envisager par exemple une brigade mixte appuyée par l’Onuci. Si on ne s’entend pas pour trouver une solution rapide au problème sécuritaire de Yopougon, vous et nous allons tuer au moins 500 mille civils. Nous avons des armes que nous n’avons pas voulu utiliser à notre arrivée à Abidjan. Nous avons voulu souffrir pour épargner des vies humaines. Je sais comment régler le problème des mercenaires Libériens qui combattent à vos côtés. A Danané, j’ai combattu Sam Bouckari. Une dame enceinte et l’un de mes éléments sont tombés sous les balles des Libériens. J’ai enterré mon élément, j’ai enterré la dame sans vérifier si on pouvait sauver l’enfant qu’elle portait. Et j’avoue que j’ai encore ce triste évènement sur ma conscience…Je ne veux plus avoir de mort sur ma conscience. Raison pour laquelle j’ai décidé de retourner à la terre et devenir planteur. Le président de la République demande que tout le monde regagne sa base. Nous devons unifier nos deux armées et nous ne voulons pas que restiez en marge de cette réunification de notre armée. J’ai donné des ordres et je ne veux plus voir des militaires en train d’ériger des barrages pour contrôler des véhicules. C’est le rôle des policiers. Le président de la République a donné l’ordre de ne pas tirer sur vous à Yopougon. La guerre est finie, il y a eu beaucoup de morts et de paralysés à vie. Certains sont morts en laissant leurs enfants derrière eux. Celui qui vous parle est un combattant. Moi je suis un combattant. Le vrai combattant c’est celui qui gagne une guerre en perdant moins d’éléments. Je ne serai pas maire ni député. Si on nous demande de déposer les armes, je les dépose et peut-être j’irai à la retraite ».
Commandant Koné Zackaria : «Rien n’arrivera à qui que ce soit»
«J’encourage nos frères à déposer les armes et je voudrais vous rassurer que rien n’arrivera à qui que ce soit ».
Commandant Vetcho : « Inscrivons-nous dans la recherche de la paix »
« Je voudrais vous féliciter et vous encourager pour cette initiative. La guerre est facile, mais la paix est difficile. Inscrivons-nous dans la recherche de la paix ».
Commandant Ben Laden : «Toutes les dispositions sont prises»
« Toutes les dispositions sont prises pour mettre fin à la violence. Personne n’a le monopole de la guerre. Regardez un peu la ville d’Abidjan, les rues sont vides alors que nous sommes vendredi. Ça me fait mal au cœur parce qu’on a l’impression que nous sommes dimanche ».
Commandant Wattao : « Faisons-nous confiance »
« Nous sommes tous des Ivoiriens et je ne veux plus qu’on continue de verser le sang des Ivoiriens. Je compte sur vous et évitons de nous faire la guerre qui ne fait que reculer la paix. Faisons-nous confiance et c’est ce que Blé Goudé et moi avions commencé. Malheureusement, cette situation est arrivée et il faut la déplorer ».
Commandant Zoulou, Chef d’état-major du FLCI de Yopougon : «Nous avons besoin d’un capital confiance de votre part»
« Si on continue de nous attaquer pendant que vous nous invitez à la table de négociation, nous déciderons de mener le combat. A Yopougon, on rêve de paix. Nous sommes 47 groupements armés et quand on te délègue un pouvoir on rend compte aux autres chefs. En ma qualité de chef d’état-major de Yopougon, j’ai le devoir et l’obligation de rendre compte à mes frères d’armes. Nous vous avons écouté, mais je dois vous dire que nous avons besoin d’un minimum de confiance. On nous demande de faire la paix et en même temps on voit l’’ennemi s’approcher de nos positions, on nous attaque par derrière pendant que vous nous invitez à la table de négociation. Nous avons besoin d’un capital confiance de votre part. Il faut qu’il y ait un minimum de sincérité dans votre démarche. Il faut que les hommes du commandant Shérif se retirent de Yopougon. A cause de leur présence, les femmes n’arrivent pas à se déplacer pour aller faire le marché à partir de kilomètre 17. Vos hommes qui sont au sable se déplacent jusqu’à l’intérieur de la commune de Yopougon. C’est parce que nous sommes côte à côte que les affrontements continuent. Il faut que nos parents qui quittent le village puissent se rendre à Yopougon. Il ne faudra pas que les positions de vos hommes soient dans nos nez. Il faut que le commandant Shérif sache qu’entre nous maintenant, c’est la paix. Je vous dis que le peuple bénéficie en ce moment de cette petite accalmie. Nous avons pris des dispositions de sorte qu’aucune personne ne puisse casser des magasins ou piller des maisons. Vous devez rassurer tous les autres commandants FRCI de notre bonne foi, de notre engagement à nous inscrire dans la recherche de la paix ».
Propos recueillis par Dosso Villard