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Politique Publié le mardi 3 mai 2011 | Soir Info

Camp commando d`Abobo - Dans l`univers des soldats volontaires

© Soir Info Par Emma
Le dernier bastion des patisans de Gbagbo tombe: soldats, miliciens et mercenaires libériens déposent les armes aux pieds des Forces républicaines, à Yopougon
Vendredi 29 avril 2011. Abidjan, commune de Yopougon. Des dizaines d`anciens éléments de la BAE, de la Garde républicaine, de miliciens ivoiriens et des mercenaires libériens déposent les armes au cours d`une cérémonie placée sous l`égide de l`Onuci. Les généraux Philippe Mangou et Gueu Michel, ainsi que les commandants Chérif Ousmane, Morou Ouattara et Ben Laden rassurent les hommes de Eugène Djué et Magui-le-tocard...
Vendredi 29 avril 2011. Il est 11h47 lorsque nous arrivons devant le gigantesque portail du célèbre Camp commando d`Abobo. Et ce, en passant par l`autoroute où nous nous rendons compte du désastre monstre des affrontements sur le campus Abobo-Adjamé et la société Filtisac. Malgré tout, le temps est clément et la vie renait dans tous les quartiers de cette cité surnommée ``Bagdad city``. A l`entrée du camp commando, une dizaine de jeunes soldats volontaires sont postés. Le contrôle ne dure pas plus d`une minute. Le Commandant Konaté Mamadou avec qui nous avions rendez-vous avait déjà donné des instructions fermes pour que nous puissions avoir accès à cette caserne. Arrivés à l`intérieur, nous sommes du coup animés d`une peur. Mon reporter-photographe a du mal à tenir son appareil. La raison de ce sentiment est la masse de combattants que nous y trouvons. 2 mille, 3 mille; certainement un peu plus que ça. Essaimés en plusieurs
endroits et sanglés dans des tenues neuves, ils arborent une mine de gaieté. « Ce sont des volontaires, ils ont combattu avec nous depuis longtemps. Parmi eux, il y a des médecins, des mécaniciens, des tailleurs. En fait, il y a tous les corps de métiers. Ils sont là pour se faire enregistrer dans la banque de données que nous sommes en train de constituer », nous lâche Koné, un des éléments du commandant Konaté. Notre regard est aussitôt attirés par plusieurs soldats étendus sur le gazon. Tous semblent fiers de porter l`uniforme militaire. Certains dévissent tranquillement au moment où d`autres ont constitué une longue file indienne tentant de parvenir à la salle informatique. Nous cherchons à en savoir davantage sur cette file. « C`est pour se faire enregistrer pour obtenir leurs badges », nous dit-on. Sans anicroche, nous avons accès au grand bâtiment administratif où le commandant Konaté Mamadou a pris ses quartiers. A
notre vue, les premiers salamalecs et autres embrassades ne se font pas entendre. Tout de suite, nous entrons dans le vif du sujet. «Pour l`heure, nous nous efforçons à organiser nos troupes en les enregistrant et en leur procurant des badges pour les identifier», nous confie le Commandant Konaté Mamadou, non sans révéler que tous ces soldats volontaires proviennent de divers quartiers dont Sagbé, Pk18 et même de la cité de la cola Anyama. Ce sont au total 14 groupes qui sont concernés. Selon le commandant Konaté, le nombre des soldats volontaires est estimé à 2000. Pour l`heure, 900 d`entre eux avaient réussi à être inscrits dans une banque de données, selon le service informatique mis en place par les maîtres des lieux. «Il faut qu`on nous aide à les intégrer ou à les caser parce qu`ils sont tous des hommes de métier. Nous devons obligatoirement trouver les moyens pour cela parce qu`ils connaissent déjà le maniement des
armes. Donc ce serait dangereux de les laisser comme ça dans la nature », estime-t-il. Quid de la vie dans ce camp qui jadis avait fière allure? Elle ne semble pas du tout facile. Les murs de tous les bâtiments sont délabrés. Et les éléments vivent dans la promiscuité. Qu`à cela ne tienne! Le commandant Konaté Mamadou croit dur comme fer pouvoir donner vie à ce camp. Pour cela, lui et son équipe sont à pied d`œuvre.

Entre difficultés et espoirs
Qui parle trop étale sa personnalité, dit l`adage. Le commandant Konaté, lui qui est militaire, en est pertinemment instruit. C`est pour cette raison que nous mettons un bémol à l`entretien pour faire un tour dans les différents services. C`est le service informatique qui nous accueille. Réunis dans un bureau, des jeunes, pour la plupart des étudiants diplômés, assurent bénévolement le service. Mlle Diaby Maryam, chargée des relations du commandant Konaté, nous situe sur le rôle qui est le leur dans ce camp. «Nous avons décidé de nous engager aux côtés de nos frères pour les aider à mieux coordonner leurs actions. Et notre rôle a été de créer une base de données de tous les volontaires comportant toutes leurs références », argue-t-elle, avant de souligner que toutes les informations recueillies sont utilisées pour confectionner des badges à tous les soldats volontaires. Après ce passage, nous prenons momentanément
congé de nos hôtes. Direction: la cuisine. Ici, aussi, le volontariat est de mise. Des femmes, de véritables cordons bleux nous dit-on, font la cuisine pour les soldats. « C`est au total cinq sacs de riz que nous préparons chaque jour », déclare une des cuisinières. Autre service névralgique où nous avons été visité, c`est l`infirmerie. La réalité ici n`est point reluisante. Et le medecin-chef Fofana Sory fait bien de le relever. « Nous manquons de beaucoup de choses notamment de remontants, des antalgiques et des médicaments nécessaires pour les soins de nos blessés de guerre », déplore-t-il. Et de lancer un appel à l`endroit des autorités afin qu`elles alimentent cette infirmerie en médicaments. D`autant plus que la vie de nombre de soldats en dépend. Après cet intermède, nous faisons un détour à l`espace des véhicules volés. Un bolide neuf de marque X6 immatriculé 9999 FG 01 suscite une véritable curiosité. La
raison, cette voiture aurait été retrouvée dans la tanière de l`ex-sergent Chef Ibrahim Coulibaly, le mercredi 27 avril, suite à l`offensive lancée par les Forces républicaines pour le déloger. Opération qui s`est soldée par la mort de celui qui fut le père du coup d`Etat de 1999 et de six de ses éléments. Nous remarquons aussi la présence de plusieurs autres véhicules dont certains cabossés par endroits. «Toutes ces voitures ont été volées. Nous les récupérons pour les stationner là afin que leurs propriétaires viennent les chercher », soutient le commandant Konaté Mamadou. C’est par cet endroit que notre visite au camp commando d`Abobo prend fin. Nous mettons ensuite le cap sur le célèbre quartier Pk18.
DIARRA Tiémoko
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