Qui a commis quel crime pendant la crise post-électorale ? Qui a subi quoi ? Que faire en termes de réparation ? Pour répondre à ces questions liées à ce chapitre sombre de l’histoire de la Côte d’Ivoire, une Commission d’enquête internationale et indépendante est à Abidjan depuis hier. L’équipe d’enquêteurs a rencontré, le même jour, la presse pour exposer le but de sa mission. Il s’agit, selon son président, Vitit Muntabhorn, d’ « investiguer sur les allégations d’abus et de violation (des droits de l’Homme) depuis novembre, date de l’élection présidentielle ; identifier ceux qui sont responsables et faire un rapport pour la dix-septième session de l’Onu ». Selon lui, leur travail sera réalisé en ayant le souci d’être « indépendant, équilibré, objectif et impartial ». « Dans ce sens, nous cherchons l’ouverture à toutes les parties, tous les protagonistes », a-t-il relevé. Et, de souligner que dans cette veine, tout sera mis en œuvre pour entendre le président déchu, Laurent Gbagbo de même que d’autres responsables politiques et militaires. Mais selon Vitit Muntabhorn, le plus important pour son équipe, c’est d’avoir accès aux victimes afin que justice leur soit rendue. « Pour nous, la justice ce n’est pas seulement l’aspect judiciaire en rapport avec la punition mais la justice dans un sens plus large en faveur des victimes, leur dédommagement », a expliqué l’enquêteur international. En clair, le but premier n’est pas de punir les coupables mais de faire réparation aux victimes. « C’est une enquête des droits de l’Homme. Il ne s’agit pas d’une procédure judiciaire », a informé Suliman Baldo, membre de la commission. Qui a cependant ajouté que la commission a la latitude de demander, dans les recommandations de son rapport, l’ouverture d’une procédure judiciaire.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza