Les journées des vendredi 5, samedi 6 et dimanche 7 mai 2011 ont marqué le début d’un calvaire sans nom pour les villages Adebem, Godjiboué, Niégrouboué et Gobroko dans la sous-préfecture de Sago (département de Sassandra). Comme l'a révélé Radio France internationale (Rfi) dans ses ''journaux Afrique'' des mardi 10 et mercredi 11 mai 2011, des individus armés ont traversé des villages de la sous-préfecture de Sago, semant la mort sur leur passage. Ils ont obligé les villageois, femmes, hommes et enfants à se réfugier dans la brousse. Rfi a révélé que ces hommes armés sont des mercenaires libériens pourchassés par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), après les combats de Yopougon. Rfi a également souligné qu’après la fuite de ces mercenaires, les Frci auraient exercé des représailles contre les populations Godié des villages traversés et que plus de 100 personnes auraient été tuées. Aujourd’hui, c’est une véritable catastrophe humanitaire qui frappe Adebem, Godjiboué, Niégrouboué et Gobroko, des villages qui ont été tous incendiés. « A ce jour, des cadavres jonchent encore les rues de ces villages, il n’y a ni maison, ni eau potable, ni nourriture, etc. », nous a confié, jeudi 12 mai 2011, un ressortissant du village d'Adebem sur le drame qui frappe ce village. Adebem est le dernier village de la localité de Sassandra, sur l’axe Lakota-Sassandra. Il est situé à plus de 90 km de Sassandra et à 45km de Lakota. Les mercenaires libériens ne seraient pas passés à Abedem où on accuse des éléments Frci d'avoir causé des représailles. Selon notre informateur, le bilan humanitaire à Adebem s’établit comme suit: Plus de 30 personnes tuées, 9 blessés graves, 16 disparus et 18 otages villageois enlevés et détenus à Lakota. Des éléments Frci auraient exigé de l'argent avant toute mise en liberté de personnes arrêtées dans ce village. Le mercredi 11 mai, MM. Soro ( préfet de Sassandra), Kouassi Lenoir (secrétaire général de préfecture) et Koné Dilaté (sous-préfet de Sago), se sont rendus sur les ruines des 4 villages, accompagnés par des soldats Frci. A Adebem, le préfet a donné 100.000 francs par personne tuée. Jusqu’à ce jour, aucune disposition n’aurait été prise pour secourir les populations sinistrées. Un SOS pressant est donc lancé aux nouvelles autorités et aux organisations humanitaires (Croix-rouge, Caritas, ONUCI, Médecin sans frontières…) parce qu'il y a de nombreuses vies humaines à sauver. «Nous demandons au Premier ministre Soro de nous venir en aide », a plaidé notre source, habitant du village d'Abedem. Aux dernières nouvelles, le calvaire se poursuit jusqu’à ce jour dans la sous-préfecture de Sago.
TRA BI Charles
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