Ange Kessy, le procureur militaire veut frapper fort, dans les rangs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire ( Frci) et ceux des ex-Fds. A cet effet, il vient d’ouvrir, au Tribunal militaire d’Abidjan, au 17 ème étage de la Tour A, au Plateau, siège du parquet militaire, un cahier de « plainte » visant à enregistrer et recenser toutes les victimes des exactions des éléments des Frci et des ex-Fds. « Nous avons ouvert un cahier de plaintes contre des éléments indélicats des Frci qui ternissent l’image de l’armée. Nous invitons donc tous ceux qui sont victimes des exactions de leur part, de se présenter à nous pour porter plainte », nous a-t-il indiqué le mardi 24 mai 2011, lorsque nous l’avons joint au téléphone en début d’après-midi. Il s’agit d’une mesure d’urgence pour palier l’absence des policiers et gendarmes à leur poste de travail. La libération de la ville d’Abidjan s’est accompagnée, malheureusement d’exactions en tout genre dont des pillages des domiciles privés, de vols, d’extorsions de fonds à des populations, de braquages de véhicules particuliers. Dans la grande commune de Yopougon, par exemple, sous le « cache-sexe » des perquisitions visant à rechercher des caches d’armes, certains hommes en treillis n’hésitent pas à piller les domiciles, qu’ils investissent sans aucun mandat. S’agit-ils d’éléments des Frci ou des voyous en armes qui profitent de la situation trouble ? En tout cas, les témoignages des victimes, qui se comptent par des centaines affluent. C’est le cas, au quartier « Millionnaires » à Yopougon, de M. B. K, un proche de Gervais Coulibaly, ex-porte-parole de Laurent Gbagbo. Il a vu débarquer, chez lui, dans la soirée du mardi dernier, un contingent d’hommes puissamment armés, qui ont emporté, meubles, lits, appareils électroménagers, climatiseurs, fauteuils et comme cerise sur le gâteau, lui ont dépossédé de la somme 500.000 Fcfa . Il pourrait dans les prochains jours s’adresser à Ange Kessy. « C’était une action soigneusement préméditée. Car, ils ont débarqué chez moi avec trois camionnettes bâchées et ont opéré le déménagement. Celui qui semblait être leur chef me parlait en langue Mahouka, preuve qu’il me connaissait bien… » souligne la victime. Le domicile de M. B. Doué, cadre à la Direction générale des Impôts à lui aussi été pillé, après que lui-même a été enlevé par ces hommes en armes. Une femme, médecin au Chu de Yopougon, a vu toutes ses affaires emportées, sous ses yeux, par des hommes en treillis, qui se sont présentés à elle au Groupement Foncier. Après la libération de la commune, les pillages se poursuivent et n’épargnent personne, aussi bien des illustres personnes que les moins connues. Chaque jour, ce sont des ballets de pick-up, de camions de déménagements qui font des navettes, bondés de « butins de guerre », raconte une source. La semaine dernière, sur la voie express Adjamé-Yopougon, un pick-up sans plaque d’immatriculation, bourré d’effets, s’est renversé sur le bas côté, après que son pont arrière a craqué sous le poids du chargement. Un autre pick-up, avec une dizaine d’éléments à son bord, à lui, pris feu, à la hauteur de la station-service Shell, avec tout son contenu. Les Sapeurs pompiers militaires alertés, n’ont pu, hélas rien sauver… Toutes les communes du District d’Abidjan sont touchées par ces vols et pillages à grande échelle. Ces pillages s’accompagnent d’extorsions de fonds, mais aussi de vols de portables lors de pseudo-contrôles d’identité, selon de nombreuses victimes. Les pillards ont par ailleurs ciblé, le domicile de Jean Gnédea, un cadre de l’Udpci-VGR, aux Deux- Plateaux, non loin de la résidence de l’ex-ministre de l’Economie et des finances, Désiré Dallo, dont la résidence a également été entièrement pillée. La résidence de Jean Gnédéa, président du collectif des cadres de Bangolo et directeur d’une compagnie d’informatique, a été investie par une vingtaine d’hommes en treillis, qui l’ont pillée, alors qu’il était en vacances hors du pays.
Après avoir maitrisé le vigile, a qui ils ont confié que le nom de ce technocrate figurait sur une liste noire, ils ont tout embarqué à bord de trois Peugeot bâchée. Ils ont emporté son véhicule de type Mercedes ML 250 et un Peugeot 407. C’est la mort dans l’âme que Jean Gnédea et sa famille ont retrouvé leur domicile totalement vidé, les portes et vitres fracturées. Pour lui, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, devra opter, à tout crin, pour la sécurisation du territoire ivoirien, la réconciliation et la reconstruction nationale et le développement des relations avec les pays frères de la Cedeao ainsi que des partenaires au développement de la Côte d’Ivoire. Ce sont à tous ces abus que le commissaire du gouvernement veut mettre fin en ouvrant, dans son parquet, un cahier de plaintes.
Armand B. DEPEYLA
Après avoir maitrisé le vigile, a qui ils ont confié que le nom de ce technocrate figurait sur une liste noire, ils ont tout embarqué à bord de trois Peugeot bâchée. Ils ont emporté son véhicule de type Mercedes ML 250 et un Peugeot 407. C’est la mort dans l’âme que Jean Gnédea et sa famille ont retrouvé leur domicile totalement vidé, les portes et vitres fracturées. Pour lui, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, devra opter, à tout crin, pour la sécurisation du territoire ivoirien, la réconciliation et la reconstruction nationale et le développement des relations avec les pays frères de la Cedeao ainsi que des partenaires au développement de la Côte d’Ivoire. Ce sont à tous ces abus que le commissaire du gouvernement veut mettre fin en ouvrant, dans son parquet, un cahier de plaintes.
Armand B. DEPEYLA