• « Il y a deux leçons à tirer de cette crise »
Le nouveau président de la Cour suprême, Koné Mamadou a prêté serment hier mardi 24 mars 2011 au palais présidentiel du Plateau en présence du chef d'État, Alassane Ouattara.
A la salle des pas perdus où s'est déroulée la cérémonie, le président Ouattara a prodigué des conseils au nouveau président de la Cour suprême. « Dans tous les domaines, notre jeunesse a besoin de modèles et de repères. Soyez ce modèle dont les jeunes Magistrats pourront s’inspirer. Soyez irréprochable dans l’exercice de votre office. Je vous exhorte à faire preuve dans votre travail quotidien, d’une grande probité, d’une rigueur à toute épreuve et d’une droiture exemplaire », a recommandé le nouvel homme fort de la Côte d'Ivoire, qui a résumé en une phrase le sens de la Justice dans son intervention: « c’est de donner raison à celui qui a raison, et tort à celui qui a tort. Notre justice doit rendre des décisions et non des services. Elle doit être la même pour tous, gouvernants ou gouvernés, riches ou pauvres, sans distinction de race, de croyance religieuse, de courant de pensée philosophique, d’origine régionale, ethnique ou de nationalité ». Aux yeux de Ouattara, si la Justice se comporte comme il l'a décrite, il n'y a pas de raison que la paix ne revienne pas. D'ailleurs, a-t-il poursuivi, « la Côte d’Ivoire vivra en harmonie avec sa justice et redécouvrira les vertus d’un pays de paix, d’hospitalité et de vraie fraternité tel que voulu par nos pères fondateurs ».
Pour sa part, il a dit s'engager fortement dans ce nouveau challenge, c'est-à-dire doter la justice des moyens qui lui sont nécessaires pour son bon fonctionnement. Convaincu qu'un État sans Justice ouvre la porte aux abus de toutes sortes, le successeur de Laurent Gbagbo a pris l'engagement de renforcer cette institution pour le bien-être de ses concitoyens. Citant son aîné, le président Bédié, il a indiqué que la Justice est la clé de voûte de l'équilibre social. « Sans une justice crédible, rassurant les investisseurs nationaux et étrangers, les activités nécessaires à la relance de notre économie éviteront soigneusement notre pays au profit d’autres destinations plus sûres », a-t-il relevé. Avant de reconnaître que « la faiblesse de la justice conduit inexorablement au délitement de tous les compartiments de l'État, et à terme au retour à la loi du plus fort, la loi de la jungle ». Au président de la Cour suprême, Ouattara a demandé de faire en sorte que la suspicion et la méfiance à l’égard de la Justice soient infléchies. Ce qui suppose, à ses yeux, que « la Cour suprême, placée au sommet de la hiérarchie judiciaire, en tant que régulateur de la Justice, a un rôle primordial à jouer ». Pour finir, il a tiré deux leçons de la crise post-électorale que vient de traverser la Côte d'Ivoire. La première, a rappelé le chef de l'État, « c'est qu’une décision de justice peut provoquer la guerre et engendrer des milliers de morts dans un pays ». La seconde, a-t-il renchéri, c'est que les Ivoiriens ont découvert qu’il était possible de s’opposer à une décision de justice, même rendue en dernier ressort lorsqu’on l’estime inique ou injuste. « Ils pourraient être tentés d’user et d’abuser de cette possibilité. Ne donnons donc plus à personne l’occasion de se révolter violemment contre une décision de justice », a-t-il prévenu. Quant au président de la Cour suprême, après avoir reçu les honneurs militaires, il s'est voulu modeste, déclarant qu'il n'est pas Dieu. « Seul Dieu est infaillible. Moi, je peux me tromper, mais si je me trompe dans une décision, ce ne sera pas une erreur volontaire, ce sera une erreur involontaire, imputable à la faillibilité de tout être humain », a promis l'ancien ministre de la Justice.
Y.DOUMBIA
Le nouveau président de la Cour suprême, Koné Mamadou a prêté serment hier mardi 24 mars 2011 au palais présidentiel du Plateau en présence du chef d'État, Alassane Ouattara.
A la salle des pas perdus où s'est déroulée la cérémonie, le président Ouattara a prodigué des conseils au nouveau président de la Cour suprême. « Dans tous les domaines, notre jeunesse a besoin de modèles et de repères. Soyez ce modèle dont les jeunes Magistrats pourront s’inspirer. Soyez irréprochable dans l’exercice de votre office. Je vous exhorte à faire preuve dans votre travail quotidien, d’une grande probité, d’une rigueur à toute épreuve et d’une droiture exemplaire », a recommandé le nouvel homme fort de la Côte d'Ivoire, qui a résumé en une phrase le sens de la Justice dans son intervention: « c’est de donner raison à celui qui a raison, et tort à celui qui a tort. Notre justice doit rendre des décisions et non des services. Elle doit être la même pour tous, gouvernants ou gouvernés, riches ou pauvres, sans distinction de race, de croyance religieuse, de courant de pensée philosophique, d’origine régionale, ethnique ou de nationalité ». Aux yeux de Ouattara, si la Justice se comporte comme il l'a décrite, il n'y a pas de raison que la paix ne revienne pas. D'ailleurs, a-t-il poursuivi, « la Côte d’Ivoire vivra en harmonie avec sa justice et redécouvrira les vertus d’un pays de paix, d’hospitalité et de vraie fraternité tel que voulu par nos pères fondateurs ».
Pour sa part, il a dit s'engager fortement dans ce nouveau challenge, c'est-à-dire doter la justice des moyens qui lui sont nécessaires pour son bon fonctionnement. Convaincu qu'un État sans Justice ouvre la porte aux abus de toutes sortes, le successeur de Laurent Gbagbo a pris l'engagement de renforcer cette institution pour le bien-être de ses concitoyens. Citant son aîné, le président Bédié, il a indiqué que la Justice est la clé de voûte de l'équilibre social. « Sans une justice crédible, rassurant les investisseurs nationaux et étrangers, les activités nécessaires à la relance de notre économie éviteront soigneusement notre pays au profit d’autres destinations plus sûres », a-t-il relevé. Avant de reconnaître que « la faiblesse de la justice conduit inexorablement au délitement de tous les compartiments de l'État, et à terme au retour à la loi du plus fort, la loi de la jungle ». Au président de la Cour suprême, Ouattara a demandé de faire en sorte que la suspicion et la méfiance à l’égard de la Justice soient infléchies. Ce qui suppose, à ses yeux, que « la Cour suprême, placée au sommet de la hiérarchie judiciaire, en tant que régulateur de la Justice, a un rôle primordial à jouer ». Pour finir, il a tiré deux leçons de la crise post-électorale que vient de traverser la Côte d'Ivoire. La première, a rappelé le chef de l'État, « c'est qu’une décision de justice peut provoquer la guerre et engendrer des milliers de morts dans un pays ». La seconde, a-t-il renchéri, c'est que les Ivoiriens ont découvert qu’il était possible de s’opposer à une décision de justice, même rendue en dernier ressort lorsqu’on l’estime inique ou injuste. « Ils pourraient être tentés d’user et d’abuser de cette possibilité. Ne donnons donc plus à personne l’occasion de se révolter violemment contre une décision de justice », a-t-il prévenu. Quant au président de la Cour suprême, après avoir reçu les honneurs militaires, il s'est voulu modeste, déclarant qu'il n'est pas Dieu. « Seul Dieu est infaillible. Moi, je peux me tromper, mais si je me trompe dans une décision, ce ne sera pas une erreur volontaire, ce sera une erreur involontaire, imputable à la faillibilité de tout être humain », a promis l'ancien ministre de la Justice.
Y.DOUMBIA