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Politique Publié le jeudi 26 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Droits de l’Homme / Tueries, exécutions sommaires, enlèvements, viols…: Amnesty International accable les forces Pro-Ouattara et pro-Gbagbo

Résultat de six mois d’investigations sur le terrain, Amnesty International, organisme de promotion et de défense des droits de l’Homme, a rendu public son rapport intégral sur les violences perpétrées en Côte d’Ivoire. Ce rapport de 84 pages avec des annexes sur les violations des droits de l’Homme liées aux contestations et manifestations postélectorales intitulé : « Ils ont regardé sa carte d’identité et l’ont abattu » accable les forces belligérantes : à savoir les pro-Ouattara et pro-Gbagbo.

La Côte d’Ivoire a connu un regain de violences à partir de la proclamation des résultats du second tour du scrutin présidentiel le 28 novembre 2010. Depuis lors, plusieurs violations des droits humains notamment les tueries, les exécutions sommaires, les exactions et autres enlèvements, ont été enregistrés. Faire la lumière sur ces tristes événements, c’est la raison d’une enquête d’Amnesty international dont le rapport est disponible depuis le mardi 24 mai 2011.

Marche sur la RTI par les militants du RHDP

Les investigations partent du 16 décembre 2010. Date de la première manifestation d’envergure lancée par le RHDP pour prendre le contrôle de la RTI (Radio Télévision Ivoirienne) par les militants et sympathisants d’Alassane Ouattara. Dans son rapport, Amnesty International relève « l’usage excessif de la force » par le camp Gbagbo. Des éléments des unités spéciales notamment le Cecos, la Brigade anti-émeute et la garde républicaine, sont particulièrement indexés de s’être livrés à un usage « disproportionné de la force » contre les manifestants. Ces mêmes forces sont également citées dans les évènements du 3 mars 2011 où 7 femmes qui manifestaient de manière pacifique dans le quartier d’Abobo à Abidjan ont trouvé la mort après avoir reçu des balles d’armes à feu.

L’appartenance religieuse ou ethnique devient un crime de lèse-majesté. Les exactions dans la rue ou à domicile ainsi que les arrestations et les disparitions deviennent fréquentes. Fin février 2011, les forces de sécurité loyales à Laurent Gbagbo ont commencé à tirer des obus de mortier sur des zones fortement peuplées dans la commune d’Abobo qui était passée sous le contrôle d’éléments armés, le « Commando invisible », hostile à Laurent Gbagbo, mentionne toujours le rapport d’Amnesty International. Au moins 20 personnes en sont mortes et environ 60 autres blessées. Ce même « Commando invisible », rappelle Amnesty International, avait les 11 et 12 janvier lancé des attaques contre des cibles militaires et civiles. « Six policiers avaient été tués. Ce groupe armé autoproclamé, hostile à Gbagbo, a commis des atteintes graves aux droits humains en s’en prenant notamment à l’ethnie Ebrié », souligne Amnesty dans son rapport.

Les massacres de Duékoué

Au titre des faits dans l’Ouest, à Duékoué notamment, une délégation d’Amnesty a recueilli plus de 100 témoignages de rescapés des massacres le 29 mars 2011. Au banc des accusés, Amnesty International cite les FRCI, forces fidèles à Alassane Ouattara qui ont, « selon l’ensemble des témoignages, exécuté des hommes de tous âges sur la base de leur appartenance ethnique et politique. Peu ont eu la vie sauve, mais visiblement l’ethnie guéré semblait la cible de prédilection de ces hommes en armes ». Mais, l’organisation n’impute pas les violations dans cette partie uniquement aux FRCI. Les mercenaires et miliciens sont également accusés. « La présence de mercenaires libériens et de miliciens loyaux à Laurent Gbagbo a également donné lieu à de graves exactions dans cette partie du pays. 47 personnes originaires du nord du pays ont été tuées à la préfecture de Blolequin (à 80 km de Duékoué) fin mars 2011 », note le rapport.

Les violences sexuelles

Pendant ces évènements, les femmes ont payé un lourd tribut. Outre les tueries, le sexe ‘’faible’’ a été la cible de nombreuses violences. Sur ce point, le travail sur le terrain a permis de recueillir des témoignages de femmes violées par les forces loyales à Laurent Gbagbo.

D’autres ont été enlevées puis violées par des militaires et miliciens pro-Gbagbo. Il en est de même dans le camp adverse (les FRCI), notamment à Mahapleu, dans l’Ouest du pays.

Toutefois, d’autres témoignages figurent dans le rapport sur des cas de viols et de violences sexuelles par des membres de FRCI dans la région de Duékoué.

L’inaction de l'Onuci

Toutefois, Amnesty International déplore la passivité de l’ONUCI pour empêcher les massacres et les tueries ciblées. Une passivité que la structure dans son rapport impute à un nombre réduit de soldats onusiens dans cette région prise dans les mailles du filet d’Amnesty International. « La force onusienne n’a que très peu joué son rôle de protection des civils notamment lors du massacre de Duékoué. Ce, en dépit du fait qu’elle ait été prise à partie par les forces pro-Gbagbo », relève-t-on dans le rapport.

Une situation encore fragile après l’arrestation de Gbagbo

Gaëtan Mootoo, chercheur à Amnesty International estime que la situation n’est toujours pas stable en dépit de l’arrestation de Laurent Gbagbo. D’où son interpellation pour que les droits de l’Homme soient respectés par toutes les parties.

A Dedi
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