La formation du gouvernement sans ou avec le Front Populaire Ivoirien (FPI) est au centre des débats. Mais la question que se posent bon nombre d’observateurs de la scène politique nationale est de savoir si la participation à l’action gouvernementale du parti politique de l’ex-chef de l’Etat pourra redorer son blason terni par les dérives de la crise postélectorale ou si un quelconque refus pourrait être suicidaire pour le parti de la refondation. Des conditions sont mises sans pour autant renoncer à l’offre, sont posées par les nouveaux acteurs du FPI. Partagés sur la question, ils ont finalement décidé de mettre sur pied une commission de travail qui prendra désormais en main ce dossier. Mais qu’est-ce qui pourrait expliquer ces hésitations et tâtonnements ? La question de la sécurité et la libération des responsables et militants de leur parti est presque devenue une condition, une exigence même. Alassane Ouattara va-t-il céder à cette exigence que ses partisans considèrent comme un chantage ? Où doit-il encore se donner du temps pour convaincre son opposition ? Et pourtant, cela fait 43 jours après l’arrestation de Laurent Gbagbo qu’il a pris le contrôle effectif de l’appareil de l’Etat. 43 jours d’attente pour compléter son gouvernement mis en place à l’hôtel du Golf pendant la crise postélectorale. Après cette attente mise à profit par le Président élu, selon la constitution, pour procéder aux rituels qui lui garantissent les plénitudes de son pouvoir : la cérémonie de prestation de serment et celle de son investiture. Cap est maintenant mis sur la nouvelle composition du gouvernement. Une priorité pour le Président de la République qui attend mettre en route ses nombreux chantiers de développement du pays. Pour lui, le temps urge et il n’est plus question de tergiverser. Est-ce à dire qu’on va assister à la mise à l’écart du FPI jusqu’à l’élection législative ? Seul maître de son destin, le parti de Laurent Gbagbo fera face à l’épreuve de la politique de la chaise vide et en assumera toutes les conséquences, dit-on.
Patrice Pohé
Patrice Pohé