Accusation de lenteur de la Commission réconciliation - Banny se dédouane et indexe le gouvernement

Non-coupable ! Ainsi plaide Charles Konan Banny face aux accusations de lenteur portées contre la Commission dialogue, vérité et réconciliation (C.d.v.r.). Cette institution sera effectivement née « quand le président aura signé tous les textes », a-t-il expliqué, hier, à la sortie d’une audience avec le Premier ministre, Guillaume Soro. Selon lui, l’institution qu’il dirige attend la signature de certains textes pour commencer pleinement son travail. « Lors du premier conseil de ministres, le président a demandé aux ministres de faire des propositions afin d’achever ce que vous appelez la feuille de route », a-t-il soutenu. Après avoir répondu que sa « feuille de route, c’est la réconciliation. On ne sait pas comment y aller mais il faut la faire. Et, comme nous sommes dans un pays organisé, ce sont des textes qu’il faut ». « Les Ivoiriens sont effectivement pressés d’aller à la réconciliation, a relevé l’ancien Premier ministre. C’est une excellente chose. Mais nous avons un gouvernement. Nous avons un président. C’est lui qui donne les textes. Et, je vous dis que le président est en train d’examiner les textes ». « Lorsque toutes les dispositions seront prises, les Ivoiriens retrouveront leur commission. Il n’y a pas à s’inquiéter. Il y a à avoir confiance. Il y a à se réconcilier avec son voisin et avec soi-même », a-t-il ajouté. Et, de confesser que la Commission prépare, actuellement, le terrain. « Nous sommes dans une phase préparatoire. On prépare les esprits. Et, quand on prépare les esprits, on essaie d’être positif. Nous n’avons rien à perdre mais tout à gagner », a argué Konan Banny. Qui s’interroge sur l’opportunité des critiques qui fusent à son encontre parce qu’ « il n’y a rien pour le moment ». Il a invité les uns et les autres à la patience en attendant que les choses ne démarrent. « Je souhaite que plus rien ne soit comme avant. J’ai vécu la guerre comme beaucoup d’Ivoiriens, je ne veux plus que ça revienne (…) En attendant, tâchons d’avoir un esprit positif. De ne pas décrier ce qui n’existe pas », a-t-il conseillé. Pour lui, c’est l’avenir de la Côte d’Ivoire qui est en jeu-là. Et, de prévenir : « vous savez, il y a de grandes querelles que nous allons régler. Il y en aura suffisamment pour ne pas critiquer les petites ». Curieux! Car, rappelons-le, c’est Banny lui-même qui avait soutenu que la commission avait entamé le travail au sortir d’une audience chez le Premier ministre avec le commandant Abéhi.
Dans la matinée, Charles Konan Banny a échangé avec des imams au siège du Conseil supérieur des imams (Cosim). Il était venu demander la permission aux paires du cheick Boikary Fofana afin que ce dernier conduise, avec lui, la C.d.v.r. Plusieurs imams venus de l’intérieur du pays ont assisté à la rencontre. Ceux-ci ont donné leur onction au président du Cosim et ont prié pour le succès de cette mission. Voilà qui confirme l’information rendue publique par Nord-Sud Quotidien dans sa parution du 9 mai dernier. Selon laquelle cheick Boikary Fofana et Mgr Jean-Pierre Kutwa ont été cooptés pour assurer la vice-présidence de la C.d.v.r.

Bamba K. Inza