Situation humanitaire à l’Ouest - Le gouvernement fait l’état des lieux

«Nous sommes venus saluer et témoigner notre compassion aux populations affectées par la crise post-électorale, leur exprimer la compassion du gouvernement. Nous allons visiter quelques sites d’accueil des populations déplacées et leur montrer que le président de la République, Alassane Ouattara se préoccupe de la situation des droits de l’Homme sur toute l’étendue du territoire national », a déclaré le ministre Coulibaly Gnénéman. Dans son mot de bienvenue à l’émissaire du gouvernement, le préfet de Duékoué, Benjamin Effoly a indiqué que la crise a laissé tristesse et désolation dans la région du Moyen-Cavally, avec plusieurs milliers de populations déplacées internes, des destructions massives de biens publics et privés et de nombreux cas de décès.
La visite des sites a commencé sur les ruines du village de Niambly (à 4 km de Duékoué). Les trois quarts des maisons de ce village sont incendiés. Selon l’adjudant Koné Daouda des Forces républicaines de Côte d’Ivoire(Frci), sa destruction est le fait d’un conflit intercommunautaire. Il a éclaté, dit-il, bien avant l'arrivée des forces gouvernementales. Coulibaly Gnénéman et sa suite ont ensuite visité le quartier Carrefour, occasion pour le ministre des droits de l’Homme de découvrir le fameux puits dans lequel des miliciens de l’Apewê, du Miloci et du Flgo auraient jeté leurs victimes, des personnes tuées. De là, le ministre a mis le cap sur la mission catholique où sont encore retranchées environ 20.000 personnes, la plupart issues de l’ethnie guéré. Selon le père Cyprien, responsable de la Mission catholique de Duékoué, la majorité de ces personnes n’a plus d’habitation. Un site est en train d’être aménagé au quartier Nahibly, à la sortie ouest de la ville, vers Guiglo, pour abriter ces personnes déplacées. Coulibaly Gnénéman a visité ce nouveau site de Nahibly : un espace de 24 hectares. Il ne peut abriter que 8.000 personnes. En compagnie du préfet de la région du Moyen-Cavally, préfet du département de Guiglo, Kouassi Miézan, il est allé toucher du doigt les réalités d’environ 10.000 déplacées des départements de Toulepleu, Bloléquin et Guiglo ainsi que 600 refugiés libériens hébergés sur les sites de l’Onuci, le Centre d’accueil temporaire des déplacés (Catd) et le site de la mission catholique de Guiglo. Ces personnes, en plus de la question sécuritaire qu’elles évoquent, ont dans leur grande majorité vu leurs domiciles incendiés, saccagés ou pillés.
Coulibaly Gnénéman a annoncé une aide d’environ 250 millions en vivres, non-vivres et en espèces pour aider ceux qui voudraient retourner chez eux, à y aller en toute sérénité et sans crainte.
K. O., envoyé spécial à Guiglo