Motus : Prétentions

Cela fait maintenant deux mois que Laurent Gbagbo n’est plus à la barre. Pour autant, la vie n’a pas arrêté son cours. Les Ivoiriens vaquent quotidiennement et tranquillement à leurs occupations. Visiblement, l’apocalypse annoncée par les « prophètes des aurores » n’a pas eu lieu. Les prophéties sont mortes de leur plus belle mort. Assurément, une très grande leçon nous est administrée. Nul n’est indispensable et tout ici bas n’est que vanité et prétention. Les hommes passeront et la Côte d’Ivoire demeurera. A dire vrai, certaines personnes pensent foncièrement faire du tort à leurs semblables alors qu’elles n’agissent que pour leur propre perte et chute abyssale. Ainsi donc, en dépit des proclamations et des inepties entendues, Alassane Ouattara est au pouvoir en Côte d’Ivoire. Que de balivernes ne nous avait-on pas servies, pour servir des causes lugubres et obscures ! On nous avait dit que Ouattara ne sera jamais quelqu’un dans ce pays, encore moins candidat à une quelconque élection. Plus grave, de petites gens, convaincus d’avoir un destin national et une mission bien messianique, se sont laissé aller à toutes sortes d’errements. A grands renforts de publicité, on nous a dit, dans notre pays à tous, que « Ouattara ne verra jamais la terre promise ». Pour s’être assimilés à des dieux, Gbagbo Seplou et les siens ont commis la faute. Ils ont oublié et se sont oubliés. Ils n’ont pas compris que nul ne peut empêcher la marche de l’Histoire et que personne n’est le maître du destin d’autrui. Depuis deux mois, Alassane Ouattara est aux affaires en Côte d’Ivoire. L’aboutissement d’une longue lutte faite de renoncement, d’abnégation, de refus de l’arbitraire et de l’exclusion. Malgré les messes de diabolisation et les gesticulations de ceux qui se prévalaient du statut de dépositaires du titre foncier de la Côte d’Ivoire et de propriétaires de la vie nationale, ADO a été oint du suffrage de ses compatriotes et est en ce moment au travail pour la renaissance du pays de Félix Houphouët Boigny. Pour dire que les jugements de valeur, les préjugés et la caricature ne sauraient obstruer la manifestation de la vérité. Le nouveau pouvoir doit tirer les enseignements de cette parenthèse pour continuer de mettre les populations au cœur de leurs préoccupations, parce qu’en définitive, le peuple est le vrai détenteur du pouvoir qu’il transfère à un homme ou à un groupement pour lui apporter le bien être et la paix

Bakary Nimaga