La mort du colonel-major Adama Dosso a été confirmée. On sait désormais où se trouve le corps de l’ancien patron de la GATL. la dépouille de l’officier supérieur a été inhumé le 26 avril dernier avec plusieurs autres au carré 1 des victimes de la crise postélectorale au cimetière d’Abobo. Grâce aux investigations menées par le juge d’instruction Cissé Losseni, la famille de la victime sait maintenant que l’ancien pilote du président Alassane Ouattara a bel et bien été tué le 12 mars 2011 par le sergent-chef Lagaud Léo Jean-Noël de la garde républicaine sur instructions du général Dogbo Blé Brunot, commandant de ce corps. Le corps du colonel a ensuite été jeté aux environs du kilomètre 42 de l’autoroute du Nord. Les recherches effectuées à cet endroit n’avaient rien donné jusqu’à ce jour. Mais depuis la semaine dernière, les choses se sont accélérées après la découverte du certificat d’enlèvement d’un corps non identifié dans la zone. Le 15 mars dernier, en pleine crise postélectorale, les éléments de la brigade de la gendarmerie nationale de Yopougon découvrent un corps, déjà en putréfaction très avancée, entre le kilomètre 38 et le kilomètre 43. Alors l’adjudant Aba N’Guessan, commandant de la brigade de Yopougon Toit-Rouge décide de réquisitionner le médecin chef du centre médical de Kossihouan, l’infirmier major Kouassi Djédou pour l’examiner en vue de déterminer les causes exactes et l’heure du décès. Dans son rapport de constat de décès, l’infirmer fait mention de ventre ballonné, de bouffissure sur le visage et du bras gauche de la victime fendu. Il indique également que le cadavre portait une chemise blanche et un pantalon bleu marine. Les mêmes couleurs des vêtements que portaient le colonel-major Dosso le jour de son enlèvement au check-point tenu par les hommes du général Dogbo Blé, non loin de l’ambassade des Etats-Unis. L’infirmier explique dans son rapport que le corps appartenait à un homme de plus de 40 ans tué il y a plusieurs. Après le constat de décès fait par le médecin-chef du centre de santé de Kossihouan, la gendarmerie a procédé à l’enlèvement du corps. Non sans avoir pris au préalable des photos. Le corps a ensuite été déposé à la morgue d’Ivosep, après un certificat de dépôt de cadavre délivré par l’adjudant Aba N’ Guessan, commandant de la brigade de Yopougon le même jour. Il a été enregistré le 16 mars 2011 sous le nom de MR X 1148 YOP dans le casier N° NF. Le 18 avril 2011, Ivosep écrit un courrier au procureur de la République pour obtenir l’autorisation de 500 corps identifiés ou non, tous issus de victimes de la crise postélectorale et que les parents n’ont pas réclamé. Ivosep obtient l’autorisation du procureur de la République le lendemain. C’est finalement entre le 19 et le 14 avril dernier, après plusieurs communiqués dans la presse pour informer les parents, que les 500 corps sont inhumés avec 200 autres issus des autres morgues. Les 700 corps sont repartis dans quatre carrés aux cimetières d’Abobo et de Yopougon. Les premiers corps sont enterrés aux carrés 1 et 2 au cimetière d’Abobo. Les autres aux carrés 3 et 4 au cimetière de Yopougon. Le corps non identifié inscrit sous le nom de MR X 1148 YOP a été enseveli au carré 1 au cimetière d’Abobo. C’est à la suite des investigations menées par le juge d’instruction Cissé Losseni que le corps a été identifié le vendredi dernier comme étant celui du colonel-major Adama Dosso.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
