Pour protester contre le meurtre sauvage de leur regretté collègue feu Bernard N’Gouan, abattu mercredi dernier à 3 h du matin à son domicile au quartier Château, les enseignements de Grand-Bassam ont suspendu les cours. Jusqu’à nouvel ordre. Les professeurs du Collège moderne - où le défunt enseignait les mathématiques -, ceux du Lycée moderne, de Robert Léon…ainsi que les instituteurs des écoles primaires de la ville ont tous, dans un élan de solidarité, rangé craies et marqueurs . Pour extérioriser vigoureusement leur indignation sur ce qu’ils qualifient « d’acte lâche et foncièrement inhumain ». Pour ce jeune professeur du Collège moderne qui a requis l’anonymat, «la disparition cruelle de N’Gouan ne doit pas restée impunie. Nous attendons que la lumière soit faite sur cet événement malheureux qui frappe notre corporation. Car nous somme tous concernés ». Un autre pédagogue du Lycée, qui a bien voulu garder l’anonymat, lui emboîte le pas, très amer. « C’est vraiment inadmissible qu’un professeur soit tué chez lui, en présence de ses enfants. Nous n’avions jamais vu cela par le passé. Alors, qu’on nous situe sur cet acte d’un autre âge ». Z. T, instituteur de son état dans une école primaire de la ville, embouche la même trompette en martelant « que leur démarche se justifie par le fait que l’insécurité qui fait rage à Grand-Bassam doit être pris au sérieux par les nouvelles autorités. Parce que nous n’avons pas envie d’abandonner nos enfants, nos familles en ces périodes incertaines ». Pour ce qui est de la reprise des cours, les enseignants ne sont pas, pour l’heure, unanimes sur une date précise. D’aucuns espèrent toutefois que la reprise pourrait être effective le lundi 27 juin prochain.
Philomène Aquouama
Philomène Aquouama