Ils n’étaient pas nombreux en poste hier. Mais certains agents de santé du Chu de Cocody ont bravé la peur pour répondre présents à l’appel de leur premier responsable. Une peur créée samedi par des éléments Frci excités qui s’en sont pris aux agents de santé pendant une trentaine de minutes, blessant une dizaine. Tout a débuté aux environs de 17h. «Les agents des Frci sont arrivés avec deux de leurs collègues blessés. Dr Yavo, chirurgien digestif, leur a remis une ordonnance leur permettant d’avoir accès gratuitement aux médicaments. A l’arrivée des médicaments, lorsqu’il a voulu traiter les blessés, il s’est rendu compte que les blessures étaient profondes. C’est alors qu’il a souhaité que les blessés soient évacués au Chu de Treichville, vu que le matériel n’était pas stérilisé (le service de stérilisation n’étant pas fonctionnel depuis plus de deux ans, le matériel est transféré au Chu de Yopougon.
Malheureusement, cela n’avait pu se faire le week-end dernier). Toute chose qui a soulevé le courroux des hommes en arme qui s’en sont pris aux agents de santé», a expliqué hier le Pr Beugré Kouassi, directeur du Chu de Cocody au Pr Thérèse N’Dri Yoman, ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, venue soutenir les agents. Après avoir tabassé le Dr Yavo et déchiré son pantalon, les hommes en armes se sont rendus à la pharmacie où le responsable, M. Coulibaly, a été violenté. Non contents de leur forfait, les Frci sont allés dans les autres services obligeant les agents de santé à se rendre au chevet de leurs collègues. Sié Todipté, administrateur de garde et par ailleurs sous-directeur des soins infirmiers et obstétricaux, n’a pas échappé à la barbarie de ces hommes en arme. «J’avais déjà signé le document de gratuité des médicaments des deux blessés (Traoré Abdoulaye et Camara Moussa) lorsque leurs
collègues sont venus me chercher à mon bureau. Ils m’ont demandé de descendre aux urgences pour donner des instructions afin que les interventions chirurgicales de leurs amis se fassent ici (Ndlr,Chu de Cocody). Ils ont expliqué qu’ils étaient déjà passés à l’Hôpital militaire d’Abidjan (Hma) et qu’ils n’étaient plus disposés à aller ailleurs», a expliqué Sié. Lequel a pu, selon lui, échapper à la furia de ces Frci qui entre-temps avaient fait venir un renfort. De 9 personnes, ils atteignaient désormais la trentaine, au dire d’un vigile. Après avoir demandé qu’on lui permette d’aller chercher du matériel stérilisé (une subterfuge en réalité), M. Sié a rapidement emprunté un taxi, venu déposer un malade, pour se rendre au 8ème arrondissement de Cocody à la recherche des Fds. «Mais dès ma sortie du Chu, j’ai joint au téléphone le directeur du Chu et les commandants Frci d’Abobo et de Yopougon à qui j’ai expliqué la situation. Au 8ème arrondissement, j’ai pu avoir 3 éléments Frci qui m’ont accompagné au Chu. Mais bien heureusement à notre arrivée, tous les responsables que j’avais joints étaient présents. Le Pr Beugré qui entretemps s’était entretenu avec son collègue du Chu de Treichville avait eu la confirmation que les blessés pourraient être traités le même soir. Les choses étant rentrées dans l’ordre, les responsables Frci ont pu repartir avec leurs éléments», a soutenu M. Sié. La première responsable de la santé des Ivoiriens a promis que des dispositions seront prises pour que ce type de désagrément ne se reproduise plus. Au cour de la rencontre qu’elle a eue hier avec les agents de santé, ces derniers ont proposé que les hommes en arme n’aient plus accès à l’enceinte du Chu. Une proposition que la ministre a notée.
Touré Yelly
Malheureusement, cela n’avait pu se faire le week-end dernier). Toute chose qui a soulevé le courroux des hommes en arme qui s’en sont pris aux agents de santé», a expliqué hier le Pr Beugré Kouassi, directeur du Chu de Cocody au Pr Thérèse N’Dri Yoman, ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, venue soutenir les agents. Après avoir tabassé le Dr Yavo et déchiré son pantalon, les hommes en armes se sont rendus à la pharmacie où le responsable, M. Coulibaly, a été violenté. Non contents de leur forfait, les Frci sont allés dans les autres services obligeant les agents de santé à se rendre au chevet de leurs collègues. Sié Todipté, administrateur de garde et par ailleurs sous-directeur des soins infirmiers et obstétricaux, n’a pas échappé à la barbarie de ces hommes en arme. «J’avais déjà signé le document de gratuité des médicaments des deux blessés (Traoré Abdoulaye et Camara Moussa) lorsque leurs
collègues sont venus me chercher à mon bureau. Ils m’ont demandé de descendre aux urgences pour donner des instructions afin que les interventions chirurgicales de leurs amis se fassent ici (Ndlr,Chu de Cocody). Ils ont expliqué qu’ils étaient déjà passés à l’Hôpital militaire d’Abidjan (Hma) et qu’ils n’étaient plus disposés à aller ailleurs», a expliqué Sié. Lequel a pu, selon lui, échapper à la furia de ces Frci qui entre-temps avaient fait venir un renfort. De 9 personnes, ils atteignaient désormais la trentaine, au dire d’un vigile. Après avoir demandé qu’on lui permette d’aller chercher du matériel stérilisé (une subterfuge en réalité), M. Sié a rapidement emprunté un taxi, venu déposer un malade, pour se rendre au 8ème arrondissement de Cocody à la recherche des Fds. «Mais dès ma sortie du Chu, j’ai joint au téléphone le directeur du Chu et les commandants Frci d’Abobo et de Yopougon à qui j’ai expliqué la situation. Au 8ème arrondissement, j’ai pu avoir 3 éléments Frci qui m’ont accompagné au Chu. Mais bien heureusement à notre arrivée, tous les responsables que j’avais joints étaient présents. Le Pr Beugré qui entretemps s’était entretenu avec son collègue du Chu de Treichville avait eu la confirmation que les blessés pourraient être traités le même soir. Les choses étant rentrées dans l’ordre, les responsables Frci ont pu repartir avec leurs éléments», a soutenu M. Sié. La première responsable de la santé des Ivoiriens a promis que des dispositions seront prises pour que ce type de désagrément ne se reproduise plus. Au cour de la rencontre qu’elle a eue hier avec les agents de santé, ces derniers ont proposé que les hommes en arme n’aient plus accès à l’enceinte du Chu. Une proposition que la ministre a notée.
Touré Yelly