« Le personnel a estimé que depuis 2000 jusqu’au samedi 2 juillet 2011, la sécurité est restée précaire au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody, car les agents étaient victimes d’agressions répétées des hommes en armes. Le samedi 2 juillet a été de trop car des personnels ont eu peur pour leur vie. Nous avons peur de ce qui pourrait arriver à tout moment. Nous venons de produire une motion de protestation qui se traduit par un arrêt de travail de 72h (du lundi 4 au mercredi 6 juillet 2011) qui débute à 15h ce lundi ». Ce sont là les propos de Niamien Antoine, président de la Mutuelle des agents du Chu de Cocody, représentant le personnel dans le collectif des syndicats. C’était à la salle de conférences dudit centre, ce lundi, peu après 14h. Il révélait ainsi les dispositions prises pour « protester contre la descente musclée des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire », le samedi 2 juillet dernier et qui a occasionné neuf blessés du côté du personnel dont un cas jugé sérieux (coup de cross sur la nuque et un œil tuméfié). Cet arrêt de travail, selon lui, concerne essentiellement les consultations et les urgences. « Les anciens malades bénéficieront des soins qu’il faut car tout le personnel restera sur place », a-t-il précisé. Toutefois, Niamien Antoine a indiqué que cet arrêt de travail peut être interrompu à la seule condition que les autorités ivoiriennes viennent traduire concrètement leur volonté de sécuriser le Chu de Cocody. Bien avant cette importante décision qui a vu plusieurs agents déserter les lieux, certains infirmiers que nous avons rencontrés le matin avaient déjà laissé transparaître leur ras-le-bol. Sur le parking, c’est l’événement qui alimentait les conversations. K.L., qui s’est présenté à nous comme étant infirmier d’Etat, était encore en colère. « Nous ne travaillons pas la gâchette sur la tempe. Qu’ils (éléments des Frci) le comprennent une fois pour toutes », a-t-il grogné. Et son collègue, à côté de lui, de renchérir : « Les Frci ne sont plus les bienvenues chez nous ici. Certes, nous avons prêté le serment d’Hippocrate, mais nous avons besoin de respect. Pourquoi ne sont-ils pas allés dans une clinique où ils pouvaient peut-être exiger tout ce qu’ils voulaient à la hauteur de leurs moyens ? » Ces infirmiers qui ont rejoint leurs différents services, cachaient difficilement leur colère.
M’BRA Konan
M’BRA Konan