En fin de matinée d’hier, veuve Dosso Mireille, épouse du colonel-major Dosso Adama décédé, le 12 mars dernier, a reçu le drapeau national des mains du capitaine de vaisseau, le colonel-major Mian Gaston, directeur de cabinet du ministre de la Défense. Il a posé cet acte symbole de la reconnaissance du pays au nom du ministre-délégué auprès du ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi. Cette remise solennelle de l’emblème de la nation à la conjointe du regretté est venue en apothéose au rituel militaire qui a eu pour cadre la Base aérienne d’Abidjan (ex-Gatl), à Port-Bouët. Quelques instants avant, le lieutenant Touré Fama, commandant des troupes, à la tête d’un défilé pédestre composé de quatre sections, de la musique de l’armée de l’air et du drapeau national, a rendu hommage au disparu. Ces honneurs militaires, précédés avant tout d’une prise d’armes, se sont déroulés précisément dans la cour jouxtant la piste d’atterrissage de la base aérienne, dans les environs de l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny. Une scène bien à propos, car le colonel-major fut pilote, depuis 1971 qu’il est sorti de l’Ecole nationale de l’aviation civile (Enac), section pilote de ligne, et commandant du Gatl de janvier 2000 à février 2001. Lors de l’oraison funèbre dite par le colonel Bruno Amara, chef du Bureau approvisionnement des forces aériennes, les aviateurs se sont souvenus des 8.500 heures de vol, dont 6.200 comme commandant de bord sur jets modernes, de leur « ancien ». Ce temps de travail a été jalonné d’expériences honorables qui ont conféré une expertise en aéronautique à l’intéressé, selon l’orateur. Faut-il le rappeler, Dosso Adama fut aussi le pilote du président Félix Houphouet-Boigny. L’hommage civil a vu le Premier ministre Charles Konan Banny, les ambassadeurs ivoirien Georges Ouégnin et français Jean Marc Simon, les ministres Bleu Lainé, Gaston Ouassenan Koné et Youssouf Soumahoro s’incliner devant le portrait du défunt. Puis, il est revenu à la famille de se souvenir de son fils, père et grand-père. Son neveu, Dosso Arouna, exprimant avec nostalgie les bienfaits de son oncle, a prié le Tout-Puissant afin qu’il accorde à ce dernier une place de choix auprès de Lui dans l’au-delà. Reconnaissant aux forces aériennes pour l’organisation d’une cérémonie-hommage de haut vol, il a indiqué qu’elle est un « réconfort » pour la famille éplorée. « Nos nuits étaient remplies de prières et de bénédictions pour toi, pour que tu reviennes parmi nous. Nous avions toujours espoir que tu étais vivant », s’est-il apitoyé, rappelant ainsi l’angoisse qui a étreint lui et les siens lorsque le colonel a été enlevé le 4 mars par des hommes en armes. « Repose en paix et continue de veiller sur nous », a-t-il prié, en sanglots.
Bidi Ignace
Bidi Ignace
