Tout le monde sait. En avril dernier, la chute de Gbagbo a entraîné un vide sécuritaire dans le district d’Abidjan. Des biens de particuliers et de l’administration publique, notamment des véhicules, ont été la cible de bandes de braqueurs évadés de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan(Maca), et des personnes en treillis mal intentionnées. Les véhicules arrachés de force ont pris diverses destinations, dont les casses d’Abobo et d’Adjamé. Un réseau mafieux de la transformation de ces voitures. Un matin, nous sommes à Abobo-Anador. En compagnie de notre contact, nous prenons pour nous ragaillardir du café avec notre guide au kiosque Craven’A, juste non-loin de l’arrêt de bus. L’endroit grouille de monde et des groupes de ferrailleurs s’activent à étaler les pièces de rechanges devant leurs magasins. Après avoir vidé nos tasses, nous traversons l’autoroute pour emprunter un couloir. Il faut se jouer des coudes après plusieurs détours et nous sommes au ‘’Camp Boiro’’. « Ici, on vend toutes sortes de châssis de véhicule y compris les plaques d’immatriculation de toutes sortes de véhicules », lance notre guide qui est un artisan opérant sur place. Il explique en murmurant le processus de transformation, car il ne faut pas se faire répérer. « Une voiture volée, est introduite dans le garage, loin des regards indiscrets.
Le tôlier chargé de faire le montage se rend alors à la casse. Il vient chercher un véhicule de la même marque, pour en acheter juste le châssis plus connu dans le milieu sous l’appellation « djakoumakou » (En malinké, tête de chat). Il achète ce châssis et la plaque de la carte grise qui y convient et, le tour est joué », révèle notre interlocuteur. Il fait remarquer que plusieurs véhicules volés se sont retrouvés en circulation avec de nouvelles identités grâce à ce système mafieux. Selon lui, la grande partie de ces autos sont reversées dans le transport en commun. Ils deviennent bien souvent des taxis-compteurs ou taxis communaux appelés aussi « wôro-wôrô ». Certains véhicules prennent aussi la direction de l’intérieur du pays. La plupart des clients sont des hommes en treillis se faisant passer pour des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire(Frci). D’autres garages spécialisés dans la transformation des véhicules dérobés sont à Yopougon et aux 2-plateaux, à Cocody.
Le « djakoumakou » entre 500 mille et 150 mille Fcfa
Autre lieu, même constat. Nous sommes à la casse d’Adjamé précisément à la ‘’plaque Guinness’’. Le même scénario, des ferrailleurs vendent discrètement les châssis dans le « koyagabougou. (En malinké : zone de concentration de koyakas). C’est le lieu le plus prisé. Nous nous faisons passer pour des clients, vêtus d’un pantalon jean sale et chaussés de sandales communément appelées lèké. « On veut un djakoumakou de marque Toyota E 100 et Eto’o fils», demandons-nous au marchand. Il veut savoir si nous voulons un châssis neuf ou occasionnel, car, dit-il, les prix sont fixés en fonction de l’état du « djakoumakou».
Et les prix varient entre 400.000F cfa et 500.000 Fcfa. Après marchandage, le ferrailleur accepte de vendre le châssis à 150.000 Fcfa. Mais nous arrivons à le convaincre que nous reviendrons acheter la marchandise une fois en possession de la totalité de l’argent. Des regards inquisiteurs nous obligent à quitter les lieux au risque d’être épinglés. « C’est un travail de barbouze. Une fois que vous êtes repérés, alors, on peut vous agresser physiquement. Il faut dire que presque tous les véhicules utilisés par les fausses Frci avec des plaques d’immatriculations fantaisistes sont des voitures volées. Les faux propriétaires usent de cette technique mafieuse pour échapper au contrôle. Mais pour combien de temps encore?», s’interroge notre guide. Nous quittons les lieux comme nous y sommes arrivés. Discrètement.
Ouattara Moussa
Le tôlier chargé de faire le montage se rend alors à la casse. Il vient chercher un véhicule de la même marque, pour en acheter juste le châssis plus connu dans le milieu sous l’appellation « djakoumakou » (En malinké, tête de chat). Il achète ce châssis et la plaque de la carte grise qui y convient et, le tour est joué », révèle notre interlocuteur. Il fait remarquer que plusieurs véhicules volés se sont retrouvés en circulation avec de nouvelles identités grâce à ce système mafieux. Selon lui, la grande partie de ces autos sont reversées dans le transport en commun. Ils deviennent bien souvent des taxis-compteurs ou taxis communaux appelés aussi « wôro-wôrô ». Certains véhicules prennent aussi la direction de l’intérieur du pays. La plupart des clients sont des hommes en treillis se faisant passer pour des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire(Frci). D’autres garages spécialisés dans la transformation des véhicules dérobés sont à Yopougon et aux 2-plateaux, à Cocody.
Le « djakoumakou » entre 500 mille et 150 mille Fcfa
Autre lieu, même constat. Nous sommes à la casse d’Adjamé précisément à la ‘’plaque Guinness’’. Le même scénario, des ferrailleurs vendent discrètement les châssis dans le « koyagabougou. (En malinké : zone de concentration de koyakas). C’est le lieu le plus prisé. Nous nous faisons passer pour des clients, vêtus d’un pantalon jean sale et chaussés de sandales communément appelées lèké. « On veut un djakoumakou de marque Toyota E 100 et Eto’o fils», demandons-nous au marchand. Il veut savoir si nous voulons un châssis neuf ou occasionnel, car, dit-il, les prix sont fixés en fonction de l’état du « djakoumakou».
Et les prix varient entre 400.000F cfa et 500.000 Fcfa. Après marchandage, le ferrailleur accepte de vendre le châssis à 150.000 Fcfa. Mais nous arrivons à le convaincre que nous reviendrons acheter la marchandise une fois en possession de la totalité de l’argent. Des regards inquisiteurs nous obligent à quitter les lieux au risque d’être épinglés. « C’est un travail de barbouze. Une fois que vous êtes repérés, alors, on peut vous agresser physiquement. Il faut dire que presque tous les véhicules utilisés par les fausses Frci avec des plaques d’immatriculations fantaisistes sont des voitures volées. Les faux propriétaires usent de cette technique mafieuse pour échapper au contrôle. Mais pour combien de temps encore?», s’interroge notre guide. Nous quittons les lieux comme nous y sommes arrivés. Discrètement.
Ouattara Moussa
