La crise qui oppose les actionnaires du groupe de téléphonie mobile Comium CI a connu un nouvel épisode le vendredi 29 juillet dernier avec l’irruption au siège de l’entreprise sis à Marcory de l’équipe constituée par Eugène Diomandé ex-PCA et Mohamed Salamé ex-administrateur. Ces derniers avaient pour objectifs d’installer l’administrateur provisoire. M. Michel Herbert, DG de l’entreprise, a animé le dimanche 31 juillet 2011, une conférence de presse. M. Herbert a d’abord rappelé qu’en date du 24 janvier 2011, un Conseil d’Administration (CA) a révoqué M. Eugène Marie Diomandé de son poste de PCA et l’a nommé, lui, en qualité de DG de Comium CI. Depuis, M. Diomandé a assigné en référé l’actionnaire majoritaire C Mobile Group Holding, Nizar Dalloul, Ali Dalloul et Comium CI aux fins de la nomination d’un administrateur provisoire, à l’annulation et la suspension d’une AG mixte qui devait se tenir le 21 février 2011. Par ordonnance n°286 et n°287 le juge des référés a ordonné la nomination d’un administrateur provisoire et suspendu la tenue de l’AG mixte. Décision contre laquelle les actionnaires majoritaires ont interjeté appel et se sont vus déboutés de leur demande de l’obtention de la suspension des délibérations des ordonnances sus mentionnées en attendant que soit statué au fonds c'est-à-dire au regard du contenu de leur requête. Après plusieurs reports, la Cour Suprême dans sa décision du 19 juillet 2011 à l’issue d’un pourvoi en cassation contre la décision de la Cour d’Appel, a déclaré la requête de la société C. Mobile Group Holding, actionnaire majoritaire de Comium CI, Nizar Dalloul, Ali Dalloul et Comium CI en attendant que soit statué au fonds, recevable mais mal fondée et l’a rejetée au motif que les conditions légales de suspension de l’ordonnance n°286, portant nomination d’un administrateur provisoire, ne sont pas réunies. Pour M. Herbert, en date du 08 juillet 2011, statuant au fonds, la Cour d’Appel avait déclaré le juge incompétent pour connaître du litige entre actionnaires en raison de l’existence dans les statuts de Comium CI de la clause compromissoire donnant attribution au Tribunal arbitral et ledit Tribunal est celui de Paris. Car il ressort de l’article 51 des Statuts de Comium CI que : « tous les différends pendant l’existence de la société, soit entre les actionnaires et la société et les actionnaires eux-mêmes, seront soumis à l’arbitrage. Ces litiges seront tranchés définitivement suivant le règlement arbitral de la Chambre de Commerce Internationale, par des arbitres nommés conformément à ce règlement. Le siège sera Paris, France». Pour lui, la voie privilégiée par les actionnaires majoritaires est la négociation pour apurer cette affaire. Il espère donc que la raison va animer tout un chacun, car Comium depuis des années a perdu selon lui, plus de 10 milliards de nos francs. S’agit-t-il de malversations financières ? C’est un pas qu’il a franchi. « Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe, Comium se remet à faire des bénéfices chaque mois », a-t-il affirmé. Selon M. Herbert, avec plus de 500 emplois directs et plus de 2000 indirects et des investissements de plus de 50 milliards de FCFA à venir, Comium CI veut être un acteur important dans la nouvelle Côte d’Ivoire à bâtir. « C’est pourquoi, nous voulons la paix au sein de l’entreprise et la quiétude afin de demeurer performant pour notre clientèle », a-t-il exhorté.
Olivier Guédé
Olivier Guédé