A mi-parcours de la spéciale fête de l`indépendance opération “pays propre” lancée le 08 juillet dernier, le ministre de la Salubrité, Anne Désirée Ouloto, a fait, hier, jeudi 11 août, au cours d`une conférence de presse le point de l`opération de déguerpissement en cours, après l`étape de Yopougon Rue princesse, qui a fait couler beaucoup d`ancre et de salive. D`entrée, le ministre a tenu à faire cette précision, "l`opération n`est dirigée contre personne, elle permettra de créer un cadre de vie propre, sain et agréable à toutes les populations vivant en Côte d`Ivoire". Rappelant les années fières de notre cher pays, le ministre a déploré aujourd`hui que la belle époque ait été remplacée par celle d`aujourd`hui, qui a fait "place à l`incivisme que nous déplorons tous. Notre cadre de vie est sale, nous devons l`assumer et avoir le courage de le reconnaître. Nos rues sont jonchées de baraques, d`étals sauvages, de commerçants à la sauvette qui, au mépris de tout, salissent les rues. Les populations construisent sur les servitudes publiques, bouchant les voies de canalisation. Quand il pleut, la ville enregistre des drames. Des familles sont endeuillées, le pays est privé ainsi de bras valides. Les mairies ont du mal à curer les caniveaux, les commerçants de véhicules d`occasion, les artisans ont transformé nos rues en de vastes marchés à ciel ouvert. Ces marchés sont plutôt des dépotoirs qui nuisent à la santé des populations. Nos grands boulevards qui faisaient la fierté de la ville d`Abidjan ont perdu de leur superbe" s`est-elle insurgée, dressant le tableau obscur de nos villes et quartiers. Et d`ajouter, pour justifier le bien-fondé de cette opération pour les populations "Certaines de nos rues pour ne pas les nommer sont devenues des lieux mondialement connues de prostitutions ou de tourisme sexuel présenté hélas comme un patrimoine culturel et historique. Le taux de prévalence du Sida dans ces lieux-là est très élevé. Les populations sont victimes des nuisances sonores des bars et des maquis." Et Anne Ouloto de s`interroger "Devons-nous regarder tout cela et croiser les bras face à notre cadre de vie qui se dégrade de jour en jour du fait de l`incivisme de quelques-uns? Devons-nous permettre l`anarchie au motif que cette situation de désordre donne à manger à certains ? Devons-nous mettre en péril la santé et la sécurité des populations ? Devons-nous vivre dans la saleté parce qu`on est pauvre ? Je ne crois pas". A cet effet, le ministre de la Salubrité, encore appelée l`ouvrière de la propreté, Anne Ouloto, garante de la politique de salubrité du Président de la République, Alassane Ouattara, a rappelé "Nos populations sont menacées par le cholera, la fièvre typhoïde, la dengue" et que "L`Etat veut offrir un cadre de vie sain à ses populations, c`est un devoir pour l`Etat et nous avons la charge de l`assumer". C`est pourquoi, a-t-elle dit "Dans son programme de gouvernement, le président de la république a décidé de traiter la salubrité urbaine au même titre que la santé, au même titre que l`éducation nationale, au même titre que la sécurité. Il affiche une volonté politique nette qui nous commande d`agir et d`agir vite et bien. L`Etat et les populations doivent donc se donner la main pour réussir ce challenge" a-t-elle conclu. L`opération continue donc pour prendre fin le 31 décembre et s`étendra sur toutes les autres villes de l`intérieur et à l`intérieur des quartiers. Elle n`est rien d`autre que la mise en œuvre effective de l`arrêté 002 du ministère de la Ville et de la salubrité urbaine du 16 janvier 2008.
Jean Prisca
Jean Prisca