L’horizon est sombre pour la première promotion du collège moderne de Tortiya. Les bâtiments provisoires qui abritent cet établissement scolaire ont atteint leur limite. A la rentrée prochaine, ces élèves seront en classe de 4e mais il n’y aura pas de salles disponibles pour les accueillir, selon Coulibaly Bamara, le principal. Et malheureusement, les travaux du nouveau collège sont au point mort depuis un long moment. Le 1er août, à Tortiya, c’est un principal désorienté sur l’avenir de ces apprenants qui nous a accueilli. « Que vont devenir ces élèves? Sachant que le collège le plus proche se trouve à environ 50 km d’ici, sur une piste difficile à pratiquer», s’est-il inquiété. Une visite de l’établissement confirme le désarroi du principal. Le collège de façon provisoire, est logé sur le site de l’ex-Saremci (Société anonyme d’exploitation de minière en Côte d’Ivoire), à quelques pas du fleuve Bandama. Cinq groupes d’élèves soit trois de 6e et deux de 5e se relaient dans trois salles de classes. « Les 180 élèves du collège reçoivent les enseignements selon le système de double vacation. L’établissement compte environ 112 tables -bancs. L’usage de la rotation des salles classes entraine une usure constante des tables. Tous les deux mois, les parents d’élèves sont contraints de louer les services d’un menuisier. Le collège moderne de Tortiya ne dispose ni d’électricité, ni d’eau courante », a regretté M. Coulibaly. Le collège fonctionne aussi grâce au Comité de gestion (Coges) qui assure la paie de trois bénévoles. Le représentant du chef du village de Tortiya se dit aussi préoccupé par cette situation. Amara Sanogo a plaidé pour une poursuite des travaux du nouveau collège, déjà réalisé aux trois quarts pour résoudre le problème d’effectif qui se profile à l’horizon, et l’affectation des fonctionnaires en vue de réduire les charges qui pèsent sur la population. Dans la région des Savanes, les parents d’élèves de Boundiali sont également préoccupés par la situation de l’école. Au cours d’une réunion entre partenaires, Fofana Kossigué, porte-parole des Coges, a mis en lumière leurs difficultés. «Dans des villages, nos enfants n’ont pas accès à l’eau potable. Il y a une réelle nécessité de créer des forages pour améliorer l’environnement scolaire», a-t-il évoqué. Pour Tuo I., le représentant des Coges de Tengréla, sur 44 écoles primaires, seules 13 bénéficient d’une subvention qui n’arrive plus. A près de 100 km de là, dans la cité frontalière de Tengréla, l’atmosphère entre parents d’élèves et l’administration du lycée moderne est redevenue conviviale.
La promesse de gratuité qui a failli tout gâter…
Les arriérés de salaires des sept enseignants bénévoles, de six vacataires, de six professeurs supplémentaires, de deux éducateurs et d’un vigile, viennent d’être réglés. Grâce, à Traoré Mariam, élite de la région et conseillère du président de la République. Selon le proviseur Coulibaly Naffo, son établissement vivait une situation de blocage. «Les parents d’élèves refusaient de s’acquitter des cotisations, car, pour eux Alassane Ouattara leur aurait dit qu’une fois élu, l’école serait gratuite. C’était au lendemain de l’annonce du Programme présidentiel d’urgence. Le bruit courait que l’argent a été donné», a informé le proviseur. A Ferkessédougou, la région natale du Premier ministre, M.Sissoko un responsable du Coges du lycée a déploré le fait que ‘’les parents d’élèves ne viennent aux réunions que pour élire le bureau exécutif. Quand ils voient des cotisations dans l’ordre du jour, personne ne vient’’.
La colère des élus locaux…
Koné Nofonossion, le représentant du conseil général a regretté plusieurs dysfonctionnements au sein des Coges de la cité. «Beaucoup de Coges ne font pas de bilan de fin d’année pour informer leurs membres. Le bureau exécutif n’est plus renouvelé et on s’installe à vie, ouvrant la porte à la gabégie. Les réunions sont tenues en dehors de l’école, ce qui n’est pas autorisé par les textes », se plaint-il. Bamba Dognimé Adama, le maire résident est également en colère contre les Coges. «On n’est pas associé aux activités. Aucune correspondance ne nous parvient. Au niveau des parents d’élèves, plusieurs plaintes sont formulées», dénonce l’adjoint au maire. L’inspecteur de l’enseignement primaire de Boundiali, il pense qu’il faut revoir le management de ces comités de gestion. «La gestion des Coges n’est pas formelle. Il faut la formaliser. Aussi, pour être éligible au bureau exécutif, il faut qu’on exige un certain niveau intellectuel. Souvent, nous avons en face des analphabètes, incapables de produire des documents administratifs sur leur Coges. Pour leur suivi, il est souhaitable d’exiger une matrice », conseille l’inspecteur.
Marcel Konan, Envoyé spécial
La promesse de gratuité qui a failli tout gâter…
Les arriérés de salaires des sept enseignants bénévoles, de six vacataires, de six professeurs supplémentaires, de deux éducateurs et d’un vigile, viennent d’être réglés. Grâce, à Traoré Mariam, élite de la région et conseillère du président de la République. Selon le proviseur Coulibaly Naffo, son établissement vivait une situation de blocage. «Les parents d’élèves refusaient de s’acquitter des cotisations, car, pour eux Alassane Ouattara leur aurait dit qu’une fois élu, l’école serait gratuite. C’était au lendemain de l’annonce du Programme présidentiel d’urgence. Le bruit courait que l’argent a été donné», a informé le proviseur. A Ferkessédougou, la région natale du Premier ministre, M.Sissoko un responsable du Coges du lycée a déploré le fait que ‘’les parents d’élèves ne viennent aux réunions que pour élire le bureau exécutif. Quand ils voient des cotisations dans l’ordre du jour, personne ne vient’’.
La colère des élus locaux…
Koné Nofonossion, le représentant du conseil général a regretté plusieurs dysfonctionnements au sein des Coges de la cité. «Beaucoup de Coges ne font pas de bilan de fin d’année pour informer leurs membres. Le bureau exécutif n’est plus renouvelé et on s’installe à vie, ouvrant la porte à la gabégie. Les réunions sont tenues en dehors de l’école, ce qui n’est pas autorisé par les textes », se plaint-il. Bamba Dognimé Adama, le maire résident est également en colère contre les Coges. «On n’est pas associé aux activités. Aucune correspondance ne nous parvient. Au niveau des parents d’élèves, plusieurs plaintes sont formulées», dénonce l’adjoint au maire. L’inspecteur de l’enseignement primaire de Boundiali, il pense qu’il faut revoir le management de ces comités de gestion. «La gestion des Coges n’est pas formelle. Il faut la formaliser. Aussi, pour être éligible au bureau exécutif, il faut qu’on exige un certain niveau intellectuel. Souvent, nous avons en face des analphabètes, incapables de produire des documents administratifs sur leur Coges. Pour leur suivi, il est souhaitable d’exiger une matrice », conseille l’inspecteur.
Marcel Konan, Envoyé spécial