D. Antoine enseigne les Lettres à l’université de Cocody. Il joue désormais, depuis plus de deux mois, le rôle de baby-sitter. En effet, son épouse vient de mettre au monde son second fils. Et, Antoine D. s’occupe de lui. « J’adore prendre soin de mes enfants. C’est un choix que j’ai fait. Pour le peu de temps libre que j’ai, je préfère rester en leur compagnie. J’ai troqué mes livres contre les jouets. Certains de mes collègues trouvent cela absurde, mais c’est mon choix », explique-t-il. Valentine K. est du même avis que son collègue ci-dessus cité. Habituellement entre deux avions pour des séminaires et colloques, cette enseignante d’anglais se consacre depuis la fermeture des amphithéâtres à sa famille. « Vous savez, il est bon de savoir jouir des moments que Dieu donne. C’est une grande faveur qu’il nous fait en ce moment.
Le repos, important pour certains
Et, j’ai décidé de rester prêt de mon époux qui est également enseignant à l’université. J’ai fait partir la servante en famille et je cuisine moi-même pour mon époux et mes enfants. Je rends visite à mes amis et à mes parents. Chose que j’ai faite depuis plus de 5 ans », raconte-t-elle. D’autres ont choisi le travail. H. Arthur, enseignant à la faculté des sciences médicales de l’université de Cocody, affirme ne pas sentir le vide pendant ‘’ces vacances imposées’’. Selon lui, il se livre à ses activités extra-universitaires. Il officie dans plusieurs grandes cliniques de la capitale économique. « Je bosse, comme d’habitude. Je reçois des patients avec qui j’échange longuement. Cela me permet d’être plus proche d’eux », commente le gynécologue. Les études, les études, rien que les études. C’est le credo d’un autre groupe. Et, A.L. en fait partie. Ce professeur en odontostomatologie vient tout fraîchement d’arriver d’Europe où il a pris part à une série de colloques. « Je retourne bientôt en France pour terminer une recherche que j’ai entamée depuis quelques mois. C’est une période vide où il faut amasser le maximum de connaissances. Vous savez, en médecine, nous apprenons au jour le jour de nouvelles choses », confie-t-il. K.T. préfère, lui, s’occuper en Côte d’Ivoire. Il travaille sur ses recherches puisqu’il dispense des cours en biosciences. Pour lui, il n’est pas question de voyager parce qu’il ignore quand aura lieu la reprise des cours. « Vous imaginez si j’achète un billet d’avion à des centaines de mille pour me rendre en Europe et que deux semaines après, on me demande de rentrer pour faire mon travail, qu’est-ce que je fais ? », s’interroge-t-il. Il note par ailleurs qu’il faut que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se prononce sur la question. « Nous baignons dans un flou total. On ne nous dit rien. Des décisions sont prises sans que nous soyons associés. Pourtant nous sommes des acteurs de l’école ivoirienne », s’est plaint K.T.
Cooptés dans des
ministères
Selon des sources bien introduites, de nombreux enseignants d’université ont été cooptés par le régime Ouattara. Pendant que certains sont responsables de structures étatiques, d’autres sont dans des cabinets ministériels. C’est le cas de M.D. professeur dans une université publique, qui exerce en ce moment dans un ministère. Il est le directeur de la communication. « Avec cette nouvelle fonction, on a du mal à s’ennuyer. Je travaille beaucoup. Je suis tout ce qui concerne mon ministre. La fermeture des universités n’a affecté en rien mon emploi du temps de travail », fait-il remarquer. C’est le cas de Firmin Z. qui est, lui aussi, au service de communication d’un autre ministère. Selon lui, il travaille beaucoup ces derniers temps. « Je me déplace avec mon ‘’boss’’ chaque fois qu’il sort du pays. Je suis chargé d’écrire ses discours, comprenez donc que je dois m’appliquer pour garder mon poste », conte-t-il.
Adélaïde Konin
Le repos, important pour certains
Et, j’ai décidé de rester prêt de mon époux qui est également enseignant à l’université. J’ai fait partir la servante en famille et je cuisine moi-même pour mon époux et mes enfants. Je rends visite à mes amis et à mes parents. Chose que j’ai faite depuis plus de 5 ans », raconte-t-elle. D’autres ont choisi le travail. H. Arthur, enseignant à la faculté des sciences médicales de l’université de Cocody, affirme ne pas sentir le vide pendant ‘’ces vacances imposées’’. Selon lui, il se livre à ses activités extra-universitaires. Il officie dans plusieurs grandes cliniques de la capitale économique. « Je bosse, comme d’habitude. Je reçois des patients avec qui j’échange longuement. Cela me permet d’être plus proche d’eux », commente le gynécologue. Les études, les études, rien que les études. C’est le credo d’un autre groupe. Et, A.L. en fait partie. Ce professeur en odontostomatologie vient tout fraîchement d’arriver d’Europe où il a pris part à une série de colloques. « Je retourne bientôt en France pour terminer une recherche que j’ai entamée depuis quelques mois. C’est une période vide où il faut amasser le maximum de connaissances. Vous savez, en médecine, nous apprenons au jour le jour de nouvelles choses », confie-t-il. K.T. préfère, lui, s’occuper en Côte d’Ivoire. Il travaille sur ses recherches puisqu’il dispense des cours en biosciences. Pour lui, il n’est pas question de voyager parce qu’il ignore quand aura lieu la reprise des cours. « Vous imaginez si j’achète un billet d’avion à des centaines de mille pour me rendre en Europe et que deux semaines après, on me demande de rentrer pour faire mon travail, qu’est-ce que je fais ? », s’interroge-t-il. Il note par ailleurs qu’il faut que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se prononce sur la question. « Nous baignons dans un flou total. On ne nous dit rien. Des décisions sont prises sans que nous soyons associés. Pourtant nous sommes des acteurs de l’école ivoirienne », s’est plaint K.T.
Cooptés dans des
ministères
Selon des sources bien introduites, de nombreux enseignants d’université ont été cooptés par le régime Ouattara. Pendant que certains sont responsables de structures étatiques, d’autres sont dans des cabinets ministériels. C’est le cas de M.D. professeur dans une université publique, qui exerce en ce moment dans un ministère. Il est le directeur de la communication. « Avec cette nouvelle fonction, on a du mal à s’ennuyer. Je travaille beaucoup. Je suis tout ce qui concerne mon ministre. La fermeture des universités n’a affecté en rien mon emploi du temps de travail », fait-il remarquer. C’est le cas de Firmin Z. qui est, lui aussi, au service de communication d’un autre ministère. Selon lui, il travaille beaucoup ces derniers temps. « Je me déplace avec mon ‘’boss’’ chaque fois qu’il sort du pays. Je suis chargé d’écrire ses discours, comprenez donc que je dois m’appliquer pour garder mon poste », conte-t-il.
Adélaïde Konin
