«Aucune réconciliation et aucune paix durable ne sont possibles sans Laurent Gbagbo et les autres camarades militants emprisonnés injustement et en exil». C’est la réponse des secrétaires généraux du Fpi de la fédération du département de Bondoukou à leur fédéral Kouadio Koffi Mouroufié qui leur faisait avaler cette pilule amère de la direction de leur parti «le Fpi ne pose pas de conditions pour aller à la réconciliation». C’était le vendredi 9 septembre 2011 au siège du Fpi, à Bondoukou. Ils sont venus de toutes les contrés du département pour réaffirmer leur engagement au parti de Laurent Gbagbo, s’informer et poser les jalons de la continuité du combat pour la liberté et la démocratie, le fondement même de leur engagement politique. Pour eux, après avoir fait l’état des lieux qui n’est pas reluisant. S’il n’y a pas eu de perte en vie humaine, beaucoup de militants sont en exil et tous les biens sont partis en fumée ou volés. Une visite à leurs camarades militants emprisonnés à Bouna dont le président Pascal Affi N’Guessan démontre «de la cruauté de leur bourreau qui n’ont pas d’égards pour l’Homme. Un fond de commerce s’est installé autour de ces prisonniers politiques. Il faut payer 200 Fcfa pour les voir». Déplorent les secrétaires de sections. «Devant de telles humiliations, comment voulez-vous qu’on parte à la réconciliation ?» s’interrogent-ils. Car pour eux «la réconciliation ce n’est pas aller danser et boire». Pire, font-ils remarquer «aujourd’hui, on peut même égorger quelqu’un dans la rue sans être inquiété pourvu qu’on ne soit pas un pro-Gbagbo». Après donc plus de 50 ans d’indépendance, la Côte d’Ivoire semble encore au point de départ tellement la crise de ces dernières années l’a tirée vers le bas. La vie, les biens et la dignité d’autrui n’ont plus de valeur. C’est pourquoi, «il faut qu’on se parle franchement. Ce qui suppose que les conditions sécuritaires et de liberté de paroles sont réunies et garanties». Mieux, comme Laurent Gbagbo l’a fait en son temps «une loi d’amnistie s’avère plus que nécessaire pour nous amener tous dans la voie de la réconciliation vraie et durable pour l’organisation sur une base consensuelle des prochaines élections», ont proposé les secrétaires de sections. Un plan d’action du dernier trimestre de l’année a été adopté en vue des futurs combats.
Pascal Assibondry, Correspondant Régional
Pascal Assibondry, Correspondant Régional