La reprise des cours dans les universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé n’est
certainement pas pour demain. En tout cas, mercredi dernier lors d’une conférence de
presse, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Cissé
Ibrahim Bacongo s’est vu embarrassé et gêné sur la question : «Je souhaite que cela soit
dans un autre cadre». Il ne peut en être autrement. En effet, à la faveur de la prise de
pouvoir par Alassane Ouattara, instruction ferme a été donnée au ministre de fermer les
universités et les résidences universitaires jusqu’à nouvel ordre. Car ces lieux seraient,
selon les nouvelles autorités, des caches d’armes pour les étudiants et des militants de La
majorité présidentielle (Lmp). Ainsi, pendant des semaines, des bulldozers et autres
Caterpillars s’étaient déchaînés sur ces sites. Cinq mois après, les travaux de réhabilitation
restent toujours coincés. Aucune couche de peinture n’est faite. Les amphis sont presque
en lambeaux. Les salles de travaux dirigés (Td) qui grouillaient de monde, il y a un passé
récent, ressemblent à un cimetière. Au niveau des laboratoires, c’est le même constat.
Selon un enseignant, sous le couvert de l’anonymat, les quidams ont même apporté des
virus dans certains laboratoires d’expérimentation. Pourquoi faire ? En tout cas, ils sont
les seuls à le savoir. Selon lui, la reprise n’est pas pour les six prochains mois à venir. Car,
il n’y a aucune donnée permettant à la présidence et à la scolarité de l’université de
fonctionner. Poussant très loin notre curiosité, nous nous sommes rendus devant la
présidence de l’université de Cocody. Les portes sont hermétiquement fermées. Les
documents éparpillés au sol. «chef, tout a été pillé» nous indique un des vigiles. Tous les
documents ont été emportés y compris le matériel informatique. Il en est de même à la
direction de la scolarité. Tous les documents des étudiants sont partis en fumée. Ici,
aucun étudiant ne peut retrouver un papier. Tout a été pillé et incendié par «les libérateurs
de la Côte d’Ivoire». Sur leur passage, ces derniers ont tout emporté. La mémoire de cette
prestigieuse université n’existe plus. Un peu plus loin, au campus 2000, c’est un véritable
de cimetière. Les bâtiments attendent sans doute la réhabilitation annoncée par Ibrahim
Cissé Bacongo. Le constat est le même au niveau de l’université d’Abobo-Adjamé. Ce
temple du savoir a été transformé en un camp militaire. Et pourtant, les nouveaux
tenants du pouvoir ont soutenu que la fermeture des universités d’Abidjan et des
résidences universitaires était momentanée. Le temps d’engager des travaux de
réhabilitation et de la construction de nouveaux bâtiments pour accueillir les étudiants.
Joseph Atoumgbré (attjoseph@yahoo.fr)
certainement pas pour demain. En tout cas, mercredi dernier lors d’une conférence de
presse, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Cissé
Ibrahim Bacongo s’est vu embarrassé et gêné sur la question : «Je souhaite que cela soit
dans un autre cadre». Il ne peut en être autrement. En effet, à la faveur de la prise de
pouvoir par Alassane Ouattara, instruction ferme a été donnée au ministre de fermer les
universités et les résidences universitaires jusqu’à nouvel ordre. Car ces lieux seraient,
selon les nouvelles autorités, des caches d’armes pour les étudiants et des militants de La
majorité présidentielle (Lmp). Ainsi, pendant des semaines, des bulldozers et autres
Caterpillars s’étaient déchaînés sur ces sites. Cinq mois après, les travaux de réhabilitation
restent toujours coincés. Aucune couche de peinture n’est faite. Les amphis sont presque
en lambeaux. Les salles de travaux dirigés (Td) qui grouillaient de monde, il y a un passé
récent, ressemblent à un cimetière. Au niveau des laboratoires, c’est le même constat.
Selon un enseignant, sous le couvert de l’anonymat, les quidams ont même apporté des
virus dans certains laboratoires d’expérimentation. Pourquoi faire ? En tout cas, ils sont
les seuls à le savoir. Selon lui, la reprise n’est pas pour les six prochains mois à venir. Car,
il n’y a aucune donnée permettant à la présidence et à la scolarité de l’université de
fonctionner. Poussant très loin notre curiosité, nous nous sommes rendus devant la
présidence de l’université de Cocody. Les portes sont hermétiquement fermées. Les
documents éparpillés au sol. «chef, tout a été pillé» nous indique un des vigiles. Tous les
documents ont été emportés y compris le matériel informatique. Il en est de même à la
direction de la scolarité. Tous les documents des étudiants sont partis en fumée. Ici,
aucun étudiant ne peut retrouver un papier. Tout a été pillé et incendié par «les libérateurs
de la Côte d’Ivoire». Sur leur passage, ces derniers ont tout emporté. La mémoire de cette
prestigieuse université n’existe plus. Un peu plus loin, au campus 2000, c’est un véritable
de cimetière. Les bâtiments attendent sans doute la réhabilitation annoncée par Ibrahim
Cissé Bacongo. Le constat est le même au niveau de l’université d’Abobo-Adjamé. Ce
temple du savoir a été transformé en un camp militaire. Et pourtant, les nouveaux
tenants du pouvoir ont soutenu que la fermeture des universités d’Abidjan et des
résidences universitaires était momentanée. Le temps d’engager des travaux de
réhabilitation et de la construction de nouveaux bâtiments pour accueillir les étudiants.
Joseph Atoumgbré (attjoseph@yahoo.fr)