C'est sa toute première adresse télévisée aux Français depuis son retour des Etats- Unis. Interrogé pendant une demi-heure par Claire Chazal, la célèbre journaliste de la chaîne privée TF1, Dominique Strauss-Kahn a reconnu avoir moralement fauté vis-à-vis de sa femme et des Français. Toutefois, il n'exclut pas que l'affaire Nafissatou Diallo soit un piège dans lequel il est tombé. C'est un homme visiblement ému qui s'est adressé à ses compatriotes, la voix posée et surtout sans faux-fuyant. Une faute avouée étant à moitié pardonnée, l'ancien patron du FMI et favori de tous les présidentiables en France, jusqu'à l'éclatement du scandale, a fait amende honorable. « J'ai commis une faute morale vis-à-vis de ma femme, des Français », a-t-il reconnu. « Depuis quatre mois, j'ai vu la douleur que j'ai créée autour de moi ». Cependant, l'ex- Directeur Général du FMI a réfuté ce que les journaux français ont présenté comme le « rapport d'expertise médicale » et qui faisait état de traces de violences sur le corps de sa présumée victime. Le seul rapport qui vaille selon lui, est celui du procureur qui l'innocente. C'est sur la base de ce document, a souligné M. Strauss- Kahn, que le juge américain a décidé de classer l'affaire. Pour DSK, le procureur n'a pas prononcé le non-lieu parce qu'il y avait doute, mais c'est parce que dans le dossier, il n' y avait aucune accusation qui tienne. Concernant la procédure civile que les avocats de la présumée victime ont engagée, l'ancien patron du Fonds Monétaire International a affirmé qu'elle ne fait que confirmer les motivations financières de Nafissatou Diallo. Pour cela il s'est dit opposé à une quelconque transaction avec son accusatrice. Revenant aux terribles circonstances de son arrestation, menotté, l'invité de Claire Chazal avoue avoir eu peur, très peur, devant cette redoutable machine prête à le broyer qu'est la justice américaine. Il s'est dit humilié, piétiné. C'est là qu'il n'exclut pas l'hypothèse d'un piège: « Un complot, non, mais un piège, c'est possible », a estimé le mari d'Anne Sinclair. A propos de cette dernière, Dominique Strauss- Kahn dira que c'est une femme exceptionnelle; c'est une chance pour lui de l'avoir à ses côtés. Au sujet de l'affaire Tristane Banon, la journaliste qui l'accuse de tentative de viol, il a une fois encore affirmé qu'il s'agit d'une pure invention. Enfin DSK n'a fait aucun mystère de sa volonté de briguer le suffrage des Français à la présidentielle de 2012, avant l'éclatement de l'affaire Nafissatou. Au sujet de son avenir politique, il a laissé plané le doute, se contentant juste d'affirmer qu'il n'est candidat à aucune élection. « Je ne suis candidat à rien, je vais me reposer, je vais prendre le temps de réfléchir ». DSK qui aurait pu passer haut la main l'épreuve des primaires du PS qui se tiennent actuellement, a tout simplement souhaité que les Socialistes reviennent au pouvoir en France.
Charles d'Almeida
Charles d'Almeida