L`Organisation des Nations Unies (Onu) est décidée à faire la lumière sur les allégations « d`exploitation et d`abus sexuels » imputés à des soldats et policiers de l`Onuci en poste dans l`ouest de la Côte d`Ivoire. Des enquêteurs du Bureau des services de contrôle interne des Nations unies (OIOS : The Office of Internal Oversight Service ) séjournent à cet effet en Côte d`Ivoire depuis le samedi 17 septembre 2011 dernier. L`arrivée de ces fins limiers des Nations unies a été confirmée hier mardi 20 septembre 2011 par la représentation onusienne en Côte d`Ivoire. « Je peux vous confirmer qu`ils ( les enquêteurs de l`OIOS ndlr) sont effectivement là. Ils sont venus pour investiguer sur les allégations d`exploitation et d`abus sexuels impliquant des soldats de l`Onuci. Dès qu`ils sont arrivés en terre ivoirienne, ils ont commencé à travailler », nous a confié au téléphone, M. Kenneth Blackman, porte-parole adjoint de l`Onuci. Faut-il le rappeler, l`Onuci avait exprimé, dans un communiqué publié le jeudi 1er septembre dernier, « ses regrets les plus profonds » face à ces allégations d`abus sexuels qu`auraient commis des casques bleus déployés dans l`ouest de la Côte d`Ivoire. L`organisation avait souligné dans le même communiqué, que « si ces allégations s’avéraient fondées, il reviendrait aux pays dont sont originaires les casques bleus de prendre les mesures appropriées à l’encontre des personnes impliquées ». Les Nations unies se gardent pour le moment de dévoiler l`identité et les nationalités des soldats mis en cause. Mais selon des sources dignes de foi, ces hommes en tenue accusés d`exploitation et d`abus sexuels appartiendraient aux contingents béninois et malawites de l`Onuci. Des Pakistanais, fonctionnaires réguliers des Nations unies, selon les mêmes sources, seraient également indexés. Les pays cités auraient eux aussi dépêché des enquêteurs à Abidjan, qui devraient travailler avec les experts de l`OIOS pour situer les responsabilités. Selon La Lettre du Continent, les conclusions d`une première mission d`évaluation effectuée à l`ouest de la Côte d`Ivoire du 24 au 29 août dernier, font état de l`ouverture de « maisons closes » dans le périmètre de certaines casernes de l`Onuci. La même source indique que des jeunes filles mineures auraient été entraînées par des soldats, contre rétribution, dans des forêts avoisinantes pour y subir des activités sexuelles. Plusieurs autres soldats mis en cause auraient tenté de faire pression sur des victimes ou leurs ayants-droit pour éviter tout témoignage. Autant de faits pour lesquels les enquêteurs de l`OIOS devront faire la lumière.
Infos sur WikiLeaks
Et ce n`est pas tout. D`autres informations contenues dans un câble diplomatique publié par WikiLeaks, accablent les casques bleus. Dans ce document, les diplomates américains racontent qu’en 2010, une ONG britannique avait effectué un sondage auprès de dix jeunes filles dans un quartier de la ville de Toulepleu à l`Ouest. Huit d`entre elles avaient reconnu avoir eu des relations sexuelles avec des soldats béninois commis au maintien de la paix, en échange de nourriture ou d’hébergement. Pour cette organisation non gouvernementale, les problèmes d’abus sexuels existaient bel et bien, et n`étaient cependant pas suffisamment traités. « Des entretiens avec les parents et le personnel médical de l’hôpital (de Toulepleu ndlr) ont montré que les jeunes filles retournaient ensuite dans leur village et parlaient à leurs camarades de leurs “petits amis”. Ce qui encourageait les autres parents à envoyer leurs enfants à la recherche de quelqu’un qui leur fournirait de la nourriture », note le rapport de l`Ong britannique. Les diplomates américains dénoncent par ailleurs, les mécanismes de contrôle, notamment la structure de l`Onuci chargée de lutter contre les abus sexuels, qui n`auraient pas fonctionné en raison d’un manque de moyens. L`arrivée en Côte d`Ivoire des experts de l`OIOS permettra certainement de redynamiser le contrôle afin d`éviter à l`avenir que des soldats onusiens soient impliqués dans des cas d`exploitation et d`abus sexuels, dans le cadre de leur mission. En attendant les résultats des enquêtes, selon d`autres sources, le commandant de la force onusienne, le général togolais Gnakoudé Béréna, ne reste pas les bras croisés. En effet, face à ces accusations qui ternissent l`image de ses troupes, il aurait entamé depuis le 6 septembre dernier, une tournée dans toutes les garnisons de la force onusienne à travers le pays, pour sensibiliser les casques bleus, environ 9000, sur quelques évidences et principes élémentaires en matière d`abus sexuels. Notons que l`OIOS est une structure indépendante créée en juillet 1994, et rattachée au secrétariat général de l`Onu. Son rôle est de veiller en interne au respect des règles de conduite et d`éthique au sein de l`organisation mondiale.
Hamadou ZIAO
Infos sur WikiLeaks
Et ce n`est pas tout. D`autres informations contenues dans un câble diplomatique publié par WikiLeaks, accablent les casques bleus. Dans ce document, les diplomates américains racontent qu’en 2010, une ONG britannique avait effectué un sondage auprès de dix jeunes filles dans un quartier de la ville de Toulepleu à l`Ouest. Huit d`entre elles avaient reconnu avoir eu des relations sexuelles avec des soldats béninois commis au maintien de la paix, en échange de nourriture ou d’hébergement. Pour cette organisation non gouvernementale, les problèmes d’abus sexuels existaient bel et bien, et n`étaient cependant pas suffisamment traités. « Des entretiens avec les parents et le personnel médical de l’hôpital (de Toulepleu ndlr) ont montré que les jeunes filles retournaient ensuite dans leur village et parlaient à leurs camarades de leurs “petits amis”. Ce qui encourageait les autres parents à envoyer leurs enfants à la recherche de quelqu’un qui leur fournirait de la nourriture », note le rapport de l`Ong britannique. Les diplomates américains dénoncent par ailleurs, les mécanismes de contrôle, notamment la structure de l`Onuci chargée de lutter contre les abus sexuels, qui n`auraient pas fonctionné en raison d’un manque de moyens. L`arrivée en Côte d`Ivoire des experts de l`OIOS permettra certainement de redynamiser le contrôle afin d`éviter à l`avenir que des soldats onusiens soient impliqués dans des cas d`exploitation et d`abus sexuels, dans le cadre de leur mission. En attendant les résultats des enquêtes, selon d`autres sources, le commandant de la force onusienne, le général togolais Gnakoudé Béréna, ne reste pas les bras croisés. En effet, face à ces accusations qui ternissent l`image de ses troupes, il aurait entamé depuis le 6 septembre dernier, une tournée dans toutes les garnisons de la force onusienne à travers le pays, pour sensibiliser les casques bleus, environ 9000, sur quelques évidences et principes élémentaires en matière d`abus sexuels. Notons que l`OIOS est une structure indépendante créée en juillet 1994, et rattachée au secrétariat général de l`Onu. Son rôle est de veiller en interne au respect des règles de conduite et d`éthique au sein de l`organisation mondiale.
Hamadou ZIAO