Dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 septembre, des individus armés ont attaqué le village de Zriglo dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, faisant de nombreux morts et plusieurs blessés. Depuis, la peur s’est emparée de ce village situé à la frontière avec le Libéria, dans la sous/préfecture de Taï. Retour sur une attaque qui a fait une vingtaine de morts.
Juste à l’entrée de Zriglo, 12 tombes accueillent le visiteur. Dans ces tombes sont enterrés les corps des victimes innocentes de l’attaque. Il s’agit d’ enfants, de femmes et d’ hommes. Ils sont de nationalité ivoirienne, nigérienne et Burkinabè. Aux dires des populations rencontrées sur place, c’est aux environs de 1 h du matin que l’attaque a été lancée: «Aux alentours de 1 heure du matin, nous avons entendu des coups de feu en provenance du corridor. Les tirs étaient de plus en plus nourris et progressaient petit à petit vers le village qui a été encerclé par les assaillants», racontent celles-ci. Certaines populations, expliquent-t-elles, ont eu le salut en allant se réfugier en brousse. Ce sont celles qui n’ont pas pu s’échapper qui vont faire les frais des indésirables: «Les plus chanceux se sont vus dépouiller de leur argent. Celles qui n’ont pas eu cette chance, ont été dépossédées de leur argent et abattu devant femmes et enfants», racontent nos interlocuteurs. Sur l’identité des assaillants, pas de doute. Ce sont des fils du village aidés par des mercenaires venus du Libéria: «Ce sont des fils d’ici (woubi, populations autochtones, ndlr). Ils parlaient français et anglais.
Certains parmi eux ont été identifiés par des victimes», affirment ces populations.
La présence prolongée des autochtones de l’autre côté de la frontière et leur nombreux va et vient font d’eux, des suspects et a rendu les allochtones et les allogènes méfiant vis-à-vis d’eux: «La guerre est finie. On ne sait pas ce qu’ils font encore là-bas. Quand ils viennent on ne sait pourquoi ils repartent aussitôt», font-elles remarquer. Ces suspicions ont eu pour conséquence, la destruction des maisons des woubi dans les villages de Zriglo, Nigré et Sieblo-Oula, par les allochtones et allogènes en colère suite à l’attaque. Aucun woubi n’est
à ce jour présent dans ces villages. Ils ont tous fui au Libéria. Conséquence de l’attaque? Les populations de Zriglo vivent dans la psychose. L’aile droite du village qui donne dos au Libéria n’est plus habitée. Les habitants sont passés sur l’aile gauche. Pendant la nuit, selon eux, les hommes font la ronde, à tour de rôle: «Nous ne sommes pas du tout en sécurité ici. On a peur de se rendre dans les champs par crainte de tomber sur eux. A cause de cette situation, nos produits pourrissent dans nos plantations», déplorent-ils. A Zriglo, on en veut terriblement aux autorités. Et pour cause: «Depuis l’attaque, nous n’avons vu personne. Ni le sous-préfet, ni le maire, ni le député», disent-elles, amères. C’est la même amertume que les populations ressentent vis-à-vis des FRCI et des gendarmes: «L’attaque s’est produite à 1 heure du matin et c’est à 9 h qu’on a vu des éléments des FRCI venus de Para. Les gendarmes, eux sont arrivés le lendemain, samedi, pour constater les habitations détruites. Ils ne se sont même pas souciés des victimes de l’attaque », regrettent les populations qui ne décolèrent pas.
Rahoul Sainfort (Envoyé spécial)
Juste à l’entrée de Zriglo, 12 tombes accueillent le visiteur. Dans ces tombes sont enterrés les corps des victimes innocentes de l’attaque. Il s’agit d’ enfants, de femmes et d’ hommes. Ils sont de nationalité ivoirienne, nigérienne et Burkinabè. Aux dires des populations rencontrées sur place, c’est aux environs de 1 h du matin que l’attaque a été lancée: «Aux alentours de 1 heure du matin, nous avons entendu des coups de feu en provenance du corridor. Les tirs étaient de plus en plus nourris et progressaient petit à petit vers le village qui a été encerclé par les assaillants», racontent celles-ci. Certaines populations, expliquent-t-elles, ont eu le salut en allant se réfugier en brousse. Ce sont celles qui n’ont pas pu s’échapper qui vont faire les frais des indésirables: «Les plus chanceux se sont vus dépouiller de leur argent. Celles qui n’ont pas eu cette chance, ont été dépossédées de leur argent et abattu devant femmes et enfants», racontent nos interlocuteurs. Sur l’identité des assaillants, pas de doute. Ce sont des fils du village aidés par des mercenaires venus du Libéria: «Ce sont des fils d’ici (woubi, populations autochtones, ndlr). Ils parlaient français et anglais.
Certains parmi eux ont été identifiés par des victimes», affirment ces populations.
La présence prolongée des autochtones de l’autre côté de la frontière et leur nombreux va et vient font d’eux, des suspects et a rendu les allochtones et les allogènes méfiant vis-à-vis d’eux: «La guerre est finie. On ne sait pas ce qu’ils font encore là-bas. Quand ils viennent on ne sait pourquoi ils repartent aussitôt», font-elles remarquer. Ces suspicions ont eu pour conséquence, la destruction des maisons des woubi dans les villages de Zriglo, Nigré et Sieblo-Oula, par les allochtones et allogènes en colère suite à l’attaque. Aucun woubi n’est
à ce jour présent dans ces villages. Ils ont tous fui au Libéria. Conséquence de l’attaque? Les populations de Zriglo vivent dans la psychose. L’aile droite du village qui donne dos au Libéria n’est plus habitée. Les habitants sont passés sur l’aile gauche. Pendant la nuit, selon eux, les hommes font la ronde, à tour de rôle: «Nous ne sommes pas du tout en sécurité ici. On a peur de se rendre dans les champs par crainte de tomber sur eux. A cause de cette situation, nos produits pourrissent dans nos plantations», déplorent-ils. A Zriglo, on en veut terriblement aux autorités. Et pour cause: «Depuis l’attaque, nous n’avons vu personne. Ni le sous-préfet, ni le maire, ni le député», disent-elles, amères. C’est la même amertume que les populations ressentent vis-à-vis des FRCI et des gendarmes: «L’attaque s’est produite à 1 heure du matin et c’est à 9 h qu’on a vu des éléments des FRCI venus de Para. Les gendarmes, eux sont arrivés le lendemain, samedi, pour constater les habitations détruites. Ils ne se sont même pas souciés des victimes de l’attaque », regrettent les populations qui ne décolèrent pas.
Rahoul Sainfort (Envoyé spécial)