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Économie Publié le samedi 1 octobre 2011 | Le Patriote

Le racket: Bouaké, la fausse note

Le racket est une véritable plaie. Si on n’y prend garde, il risque de plomber tous les efforts
du gouvernement dans sa politique d’offrir un mieux-être aux Ivoiriens. Le racket, comme
une sangsue, suce la sève de l’économie ivoirienne. Les répercussions de cette gangrène à
Bouaké comme à Korhogo sont visibles et douloureux. Assez éprouvées durant cette décennie de crise, les populations du centre et du nord ont du mal à joindre les deux bouts à cause du racket. Les prélèvements opérés par les éléments des FRCI, de la police et de la gendarmerie, ont pour inconvénient de créer une flambée des prix sur les marchés. En dépit des mises en garde fermes du gouvernement, certains agents des forces de l’ordre et de défense continuent de rançonner les passagers, les transporteurs et les commerçants sur nos routes. Si le phénomène s’est arrêté à Korhogo où le comandant Fofié a pris des mesures, ce n’est pas le cas à Bouaké, à Katiola, à Niakara, à Tafiré, à Ferké et Ouangolo où des éléments des FRCI continuent de prendre de l’argent aux usagers de la route. Les zones du centre et du nord ne sont pas les seules concernées, malheureusement, dans cette affaire. Au cours de notre trajet retour, nous avons été témoin d’un fait qui résume tout le drame que vivent les transporteurs, commerçants et passagers sur les routes. A sept kilomètres de Yamoussoukro, un motard douanier siffle le minicar « Massa » dans lequel nous nous trouvons. Nous vous proposons le dialogue surréaliste qui s’en est suivi après. « A qui appartient les sacs vides qui sont en haut ? Dites-lui d’apporter les factures des sacs ? », lance-t-il au chauffeur. Nous croyons à une plaisanterie de mauvais goût. Mais au bout de 15 mn, le chauffeur qui est descendu avec le propriétaire des sacs vides n’est toujours pas de retour. Nous décidons d’aller aux nouvelles. « Qu’est-ce qui se passe ? », demandons-nous à l’apprenti que nous rencontrons sur notre chemin. « Il réclame 10 mille FCFA pour les sacs vides », nous révèle l’apprenti.

Nous tombons des nues et décidons d’aller voir le douanier. « Monsieur l’agent, bonsoir ! S’il
vous plait, laissez-nous partir. Nous sommes fatigués. Car nous avons quitté Korhogo depuis ce matin », plaidons-nous non sans avoir décliné notre identité. Sa réponse nous laisse sans voix et en colère. « Nous aussi, on est fatigués. Il ne sait pas que les sacs vides qu’il transporte sont des marchandises », nous jette-t-il à la figure. Il refuse de prendre les 2000 FCFA que lui tend, malgré tout, l’homme des sacs vides. Nous contenons difficilement notre colère, mais nous nous gardons de lui faire la morale. Ce qui pourrait nous retarder davantage.

Nous revenons à la charge, cette fois-ci, avec beaucoup de fermeté. « Autorité, laissez-nous
partir. Car nous sommes fatigués », lançons-nous sur un ton qui ne laisse aucun doute sur
notre impatience et notre colère. Et nous nous dirigeons vers le minicar. Ayant sans doute
compris le message, l’agent au bout d’une minute de discussions, accepte les 2000 FCFA et
consent à laisser partir finalement le pauvre propriétaire des sacs vides et le chauffeur. Ainsi
va la vie des transporteurs, des commerçants et des passagers sur nos routes.

JCC
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