Eclairage

Le tueur revient toujours sur les lieux du crime. On peut le dire aisément, après l’arrestation du Commandant Séka Séka Anselme, ancien aide de camp de Simone Ehivet Gbagbo. Après avoir fui le pays, avant même la chute de Gbagbo Seplou, le despote ivoirien, pour se terrer au Ghana, le tueur à gages de la refondation, en partance pour la Guinée, s’est fait prendre pendant l’escale à l’aéroport Félix Houphouët Boigny. Cette prise importante marque donc la fin de cavale pour le principal activiste des « escadrons de la mort » qui ont causé tant de crimes pendant la longue décennie de pouvoir de la refondation. On n’a pas eu besoin de courir après Seka Seka, il est venu se faire arrêter, comme un vrai amateur. A l’image du « petit rat du marigot qui creuse le trou pour le serpent avaleur de rats » ! Avec l’arrestation de cet homme sans foi ni loi, qui baignait dans l’impunité voire la bénédiction de l’ancien couple présidentiel, c’est sans doute une sorte de deus ex machina pour la Justice Ivoirienne sur la voie de l’élucidation des crimes de sang commis sous le règne Gbagbo et dont Séka Séka était un des grands artificiers. Le charnier de Yopougon, les morts de Camarah « H », Dacoury Benoit, Guy André Kieffer, les victimes du 25 mars et de novembre 2004, les morts de la crise postélectorale et bien d’autres meurtres non encore éclairés. Avec la capture de cet autre meurtrier, il va sans dire que le brouillard se dissipe peu à peu sur les massacres de la refondation. Fuir Abidjan pour y revenir et se faire épingler, l’épilogue est à méditer pour tous ceux des Ivoiriens qui ont mis en mal la paix, la fraternité et la cohésion de notre pays. Les tenants du mal n’échappent aucunement à la justice et tôt ou tard, ils devront répondre de leurs actes. Pour ceux qui ont vu la mine affichée par le sicaire de Laurent Gbagbo, ils ont dû constater la vacuité et la vanité de l’existence humaine. En effet, les hommes croient généralement faire du tort à leurs semblables, alors qu’ils ne créent que les conditions de leur descente aux enfers et de leur perdition. On n’est jamais le plus fort, tout le temps !