Mme Dosso Kossara, nouveau maire de Mankono: “Eunice Kanaté a commis beaucoup d`erreurs”

Le fauteuil de la mairie de Mankono est désormais occupé par Mme Dosso Kossara selon un arrêté ministériel. Nous avons effectué le déplacement pour rencontrer celle qui a assuré depuis toujours l'intérim d'Eunice Kanaté Namizata. Mme Dosso Kossara apporte des précisions sur les raisons qui ont motivé l'arrêté ministériel qui lui confère désormais la qualité de maire titulaire.
Le Patriote: comment se porte la mairie de Mankono ?
Dosso Kossora : Nous vivons la même situation qu'à connue beaucoup de mairies durant cette crise. Mais nous avons tenu la route malgré les difficultés diverses.

LP : La vôtre a connu ces derniers temps, une situation toute particulière au niveau de son sommet. Notamment, avec le maire officiel qui est Eunice Kanaté Namizata. Qu'en est-il exactement ?
D.K : Depuis 1997, je suis maire adjoint à la mairie de Mankono. Mais je pars de l'année 2000 et à partir de 2002 où il ya eu la crise. Tout le monde est parti, ils sont tous sortis. Je suis restée avec ma population. Parce qu'une population qui t'a élue si cette population a des difficultés il faut être à ses côtés. Donc, de 2002 jusqu'à maintenant, je suis restée avec cette population pour assumer. Le maire titulaire qui est Eunice Kanaté et d'ailleurs qui a pris à témoin la nation ivoirienne pour dire qu'elle n'est plus au RDR est partie. Mais, nous n'avons rien dit et nous avons continué sans elle. Parce qu'à Mankono, tout le monde est parenté. Donc, nous n'avons pas voulu faire n'importe quoi. Mais figurez-vous, depuis ce moment jusqu'au 20 septembre 2011, jour de ma nomination, Eunice Kanaté ne s'est jamais présentée à la mairie de Mankono. La derniere fois qu'elle foulait le sol de Mankono, elle y était venue pour faire la campagne de Gbagbo Laurent. Donc elle n'a jamais fait de session à la mairie de Mankono. La mairie avait droit à quatre sessions dans l'année. Mais la mairie de Mankono n'en tenait qu'une seule et jamais avec Eunice Kanaté.

LP : Donc vous bénéficiez d'un arrêté ministeriel daté du 20 septembre qui vous confirme dans la fonction de maire ?

D.K : Mais justement c'est cet arrêté qui a éjecté Elise Kanaté. Et elle ne doit s'en prendre qu'à sa non présence totale lors des travaux de la mairie. Elle n'a jamais été présente pour travailler. Et elle croit que c'est parce qu'on ne l'aime pas. Ce n'est pas un fauteuil pour deux, c'est l'application totale de la loi dans toute sa rigueur. Le gouvernement du Président Ouattara veut travailler. Kanaté ne vient pas au travail et c'est aussi cette raison qui a poussé les conseillers à se réunir pour dire trop, c'est trop. Pourtant, nous l'avions toujours appelée à chaque fois. Et elle ne se contentait que de se faire représenter. Alors que c'est elle qui détient les signatures, et nous ne voyions rien du tout dans sa gestion. Quand bien même que nous savions qu'elle faisait sortir de l'argent des caisses de la mairie à tout moment. Pour dire qu'Eunice Kanaté a eu à commettre beaucoup de gaffes. Depuis la Gambie, elle a vendu la voiture de commandement du maire à un acquéreur Siéraleonais .Et puis en 2008, nous devions équiper les deux écoles maternelles. Elle est entrée en possession des sept millions et les maternelles n'ont pu être équipées. Ensuite depuis 1997, la commune devait se doter d'une auberge avec l'appui du projet FIO et FRAR à hauteur de 45 millions. Cette somme n'a pas laissé de trace et l'affaire est restée sans suite. Elle mettra tout ceci sur le compte de la crise. Ainsi que la dotation de carburant. Aucun de ses collaborateurs n'a bénéficié de la moindre petite quantité depuis dix ans. Donc, depuis ces années avec elle, rien n'a été fait. C'est pour cela d'ailleurs que la population a pressé le conseil municipal pour son éviction. Et le conseil s'est réuni pour dire que nous ne voulons plus d'Eunice Kanaté. C'est lorsqu'elle a appris que la décision est prise qu'elle s'est précipitée à Mankono. C'est alors qu'elle a tout fait pour tenir le conseil et nous avons refusé tout net. Et le jour de la passation, elle a refusé de signer le procès-verbal, affirmant qu'elle ne reconnait pas la signature du ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko. Vous vous imaginez elle a osé ignorer les effets d'un arrêté ministériel.

LP : Depuis votre décision de nomination avez-vous pu tenir un conseil municipal et quel est l'atmosphère politique qui prévaut ici à Mankono?

D.K : Je viens de finir de tenir mon conseil et je suis venue m'entretenir avec vous. Le quorum a été atteint et nous avons bien travaillé. Il y a 22 conseillers et avec 12 conseillers nous pouvions le faire, mais il ya eu 15 qui ont pris part aux travaux. Les autres absents se sont fait excuser. Nous allons faire ce que nous pouvons pour terminer ce mandat. Et nous allons nous mettre au travail parce que le président de la République nous le demande. Et dans quelques temps, vous verrez que Mankono aura un autre visage. Par ailleurs, tout baigne ici à Mankono. Il n'y a aucun feu qui brûle ici. C'est l'entente totale et toutes les populations sont fières de leurs cadres depuis la victoire du Président Ouattara. Il n'y a jamais eu de déchirement entre les cadres d'ici comme certains l'on affirmé par l'entremise de certains médias. D'ailleurs le ministre Hamed Bakayoko est très apprécié ici à Mankono. Il se sent chez lui lorsqu'il est à Mankono. Donc il n'y a pas de dissension entre Hamed Bakayoko et un cadre d'ici

Réalisé à Mankono par MAIGA Idrissa