Une petite flopée de prétendants au perchoir se signale. De vives polémiques se profilent au sein de la majorité.
Les résultats des élections législatives connus, la composition du bureau de l’Assemblée nationale, constitue l’autre paire de manche de la confrontation politique au sein de la nouvelle majorité présidentielle. Et au regard des ambitions secrètes pour le contrôle du perchoir de l’hémicycle, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les deux têtes fortes des houphouétistes, jouent gros. Surtout que, en sourdine, les tractations pour le contrôle de l’institution parlementaire ont déjà commencé. Selon diverses sources, au moins quatre prétendants sont dans les starting-blocks. Au niveau du Parti démocratique de Côte d’ivoire (PDCI), on évoque Gaston Ouassénan et Alphonse Djédjé Mady quand au Rassemblement des républicains (RDR), Amadou Gon Coulibaly et Guillaume Soro partent avec la faveur des pronostics. Du côté de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI), on ne se prive pas de profiter de son droit au rêve : «Pourquoi pas Albert Mabri Toikeusse». Dans les coulisses, la bataille rentre dans le dur mais plusieurs schémas se mijotent pour essayer de minimiser les dégâts collatéraux. Malgré une majorité presque rasante obtenue, Alassane Ouattara qui tient à la cohésion de l’équipe au pouvoir comme à la prunelle de ses yeux, manage les susceptibilités pour éviter de tomber dans le piège de la fracture. Mais pour certains cadres républicains, le Chef de l’Etat doit plutôt déployer son parapluie atomique afin de protéger ses poulains contre les assauts qui ne manqueront pas d’autant que dans le cercle fermé de son état-major, on croit dur comme fer qu’il est possible de réussir un coup de poker et faire élire Guillaume Soro ou à tout le moins Amadou Gon Coulibaly. Si cette option se consolide, il se trouverait, pour ainsi dire, dans l’obligation de coacher avec finesse et adresse ses alliés du RHDP. Le réussira-t-il ? En attendant, pour le président Ouattara, la meilleure méthodologie est d’ouvrir des pourparlers urgents à même de dégager une configuration consensuelle du bureau du nouveau parlement. Mais sur le sujet, les négociations s`annoncent serrées. Dans tous les cas, fort d’une confortable position de deuxième force parlementaire, les dirigeants du Pdci, à commencer par Djédjé Mady, entendent tirer une part maximum d’une jurisprudence ayant prévalu à l’orée du deuxième tour de la présidentielle : pas question d’être à la fois à la Primature et à l’Assemblée nationale. En élevant ainsi les enchères, le parti pose son veto. «Entre le Rdr et les Fn, c’est blanc bonnet, bonnet blanc », disait-il. Autant le constater, Djédjé Mady, en attirant la méfiance de la mouvance présidentielle dont il est partie prenante, aura probablement grillé toutes ses chances de réaliser sa propre ambition. A défaut d’un partage consensuel, la question sera tranchée aux bouts des efforts diplomatiques qu’abattent en ce moment les protagonistes. Ouassénan, Gon Coulibaly, Soro, qui aura le dernier mot ?
Lanciné Bakayoko
Les résultats des élections législatives connus, la composition du bureau de l’Assemblée nationale, constitue l’autre paire de manche de la confrontation politique au sein de la nouvelle majorité présidentielle. Et au regard des ambitions secrètes pour le contrôle du perchoir de l’hémicycle, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les deux têtes fortes des houphouétistes, jouent gros. Surtout que, en sourdine, les tractations pour le contrôle de l’institution parlementaire ont déjà commencé. Selon diverses sources, au moins quatre prétendants sont dans les starting-blocks. Au niveau du Parti démocratique de Côte d’ivoire (PDCI), on évoque Gaston Ouassénan et Alphonse Djédjé Mady quand au Rassemblement des républicains (RDR), Amadou Gon Coulibaly et Guillaume Soro partent avec la faveur des pronostics. Du côté de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI), on ne se prive pas de profiter de son droit au rêve : «Pourquoi pas Albert Mabri Toikeusse». Dans les coulisses, la bataille rentre dans le dur mais plusieurs schémas se mijotent pour essayer de minimiser les dégâts collatéraux. Malgré une majorité presque rasante obtenue, Alassane Ouattara qui tient à la cohésion de l’équipe au pouvoir comme à la prunelle de ses yeux, manage les susceptibilités pour éviter de tomber dans le piège de la fracture. Mais pour certains cadres républicains, le Chef de l’Etat doit plutôt déployer son parapluie atomique afin de protéger ses poulains contre les assauts qui ne manqueront pas d’autant que dans le cercle fermé de son état-major, on croit dur comme fer qu’il est possible de réussir un coup de poker et faire élire Guillaume Soro ou à tout le moins Amadou Gon Coulibaly. Si cette option se consolide, il se trouverait, pour ainsi dire, dans l’obligation de coacher avec finesse et adresse ses alliés du RHDP. Le réussira-t-il ? En attendant, pour le président Ouattara, la meilleure méthodologie est d’ouvrir des pourparlers urgents à même de dégager une configuration consensuelle du bureau du nouveau parlement. Mais sur le sujet, les négociations s`annoncent serrées. Dans tous les cas, fort d’une confortable position de deuxième force parlementaire, les dirigeants du Pdci, à commencer par Djédjé Mady, entendent tirer une part maximum d’une jurisprudence ayant prévalu à l’orée du deuxième tour de la présidentielle : pas question d’être à la fois à la Primature et à l’Assemblée nationale. En élevant ainsi les enchères, le parti pose son veto. «Entre le Rdr et les Fn, c’est blanc bonnet, bonnet blanc », disait-il. Autant le constater, Djédjé Mady, en attirant la méfiance de la mouvance présidentielle dont il est partie prenante, aura probablement grillé toutes ses chances de réaliser sa propre ambition. A défaut d’un partage consensuel, la question sera tranchée aux bouts des efforts diplomatiques qu’abattent en ce moment les protagonistes. Ouassénan, Gon Coulibaly, Soro, qui aura le dernier mot ?
Lanciné Bakayoko