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Économie Publié le samedi 17 décembre 2011 | Nord-Sud

Avant les fêtes de fin d’année : Transport, coiffure, couture…, ça bouge déjà !

© Nord-Sud Par DR
Haute couture: Patrick Asso, créateur de mode ivoirien
Le créateur de mode ivoirien, Patrick Asso à un défilé de Haute-Couture à Washington DC
Les opérateurs économiques notamment ceux du secteur informel veulent rentabiliser leurs activités durant ce mois de décembre. Pour cela, ils n’hésitent pas à faire de nouveaux investissements.

Les activités économiques bouillonnent. Et le rythme s’accélère au fur et à mesure que les fêtes de fin d’année approchent. Après les grandes surfaces qui ont donné le ton, il y a quelques semaines, c’est désormais les secteurs d’activités tels que le transport, la couture, la coiffure, la friperie qui veulent réaliser des gains substantiels durant les festivités marquant la fin de l’année.

En effet, après les conséquences perverses du conflit postélectoral qui a fragilisé l’économie nationale, les opérateurs économiques estiment que ce mois de décembre pourrait être une période de déclic pour la reprise totale des affaires.

Car, l’année dernière à la même période, le pays était tombé dans une grave crise suite au refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite, à la présidentielle, face au président actuel, Alassane Ouattara.

Oublier décembre 2010 !

Pour rappel, c’est le 16 décembre 2010 que les premiers combats commençaient à Abidjan notamment aux environs du Golf hôtel et de la télévision nationale.

Un an après, les opérateurs économiques veulent tourner définitivement cette page triste. C’est pourquoi à l’approche de la Noël et de la St- Sylvestre, ils essaient de mieux se préparer en vue de remonter la pente. C’est le constat ce jeudi 15 décembre à «Belle dame coiffure», un salon situé à Cocody-Angré. Edith Konan, propriétaire des lieux, a pris le soin de passer une nouvelle couche de peinture à l’intérieur de son salon.

Les casques scintillent également puisqu’ils ont été soigneusement nettoyés. Le tout dans un décor lumineux. «Nous sommes très heureux parce que nous avons espoir que les choses vont reprendre. Nous voulons oublier le calvaire de l’année passée. Et pour cela, nous avons décidé de faire de petits investissements pour attirer les clients», explique-t-elle.
Et d’ajouter que l’investissement lui a coûté 150.000 Fcfa. Mais, à deux semaines des fêtes, sa clientèle commence à grossir. «Notre clientèle nous donne déjà satisfaction. De trois clientes par jour le mois passé, nous pouvons enregistrer dix clientes maintenant. Ce qui est frappant, c’est que certaines femmes peuvent repasser plusieurs fois la même semaine.
C’est ça l’effet décembre», se réjouit-elle. Selon elle, les années antérieures, hormis décembre 2010, ses gains atteignaient facilement les 500.000 Fcfa à la fin des fêtes. «Avec le retour de la paix et de la stabilité, nous sommes très optimistes parce que le visage que le pays présente est prometteur», se convainc Edith Konan, 2è lauréate du concours de tresse, «Doigt magique» organisé, en 2006 par une structure de la place. Tout comme à Angré, les choses semblent bien se passer à Marcory, chez d’autres professionnelles de la coiffure.

Les faiseuses de belles dames ont innové pour engranger des bénéfices durant le dernier mois de l’année. Des lumineuses, des guirlandes et des boules sont placées dans tous les coins et recoins des salons. Mieux, certaines opératrices ont installé l’air conditionné pour appâter la gent féminine. Parmi celles-ci, Louise O., qui a ouvert son salon au «Groupement foncier» de la commune, a doublé l’effectif de ses employées.

De quatre jeunes filles, elles sont passées à huit, rien que pour faire face à la demande qui croît progressivement. «Nous commençons à être débordées à telle enseigne que nous avons décidé de fixer des rendez-vous. Cela nous permettra de mieux gérer le flux de personnes », soutient-elle. Pour Louise O., les quatre nouvelles jeunes filles sont des contractuelles. Après les fêtes, elles partiront.

Dans le domaine de la couture, l’effervescence est aussi de mise. Les commandes fusent de sorte que certains couturiers commencent à veiller, toute la nuit, pour respecter leurs engagements. Dao Coulibaly de «Idéale couture », à Abobo-Sodepalm, a arrêté sa liste de commandes depuis quelques jours.
Quand la voirie change tout «La pression est énorme, chaque client négocie les rendez-vous pour être dans le temps. A tel point qu’on n’arrive plus à dormir la nuit. D’ailleurs, nous n’acceptons plus de nouvelles propositions, car nous som mes saturés», fait-il remarquer, visiblement heureux. Ce spécialiste des tenues de soirée féminines explique que ses prix varient de 15 à 50.000 Fcfa
selon qu’il doit fournir ou pas le tissu. Ce dernier se fait désormais aider par trois apprentis pour respecter les délais. «Je suis obligé d’engager des apprentis. C’est vrai que cela aura un coût. Mais à la fin, je suis convaincu que je ferai de bons chiffres en terme de recettes», souligne le couturier, sûr de son affaire. Ce n’est pas tout. Fanta T., propriétaire d’un magasin de friperie à Yopougon, dit avoir fait le plein de son commerce. «J’ai été deux fois de suite à la frontière ghanéenne pour acheter des vêtements afin de les revendre. J’ai bouclé tous mes achats pour attaquer la fin d’année.

Aujourd’hui, le comportement des clients est vraiment rassurant», affirmet- elle. Le transport reste l’un des secteurs qui va bouger véritablement durant cette période. Mais déjà, les transporteurs ont bien meilleure mine. Ils saluent les efforts du gouvernement qui a procédé au démantèlement des barrages fictifs et qui a mené une lutte sans merci contre le racket. Des actions ayant contribué à créer un environnement assez propice aux affaires. A côté de cela, ils ne perdent pas aussi de vue les grands travaux d’infrastructures routières, initiés par les autorités et qui ont donné fière allure à la voirie abidjanaise. «Mes recettes journalières se sont améliorées depuis une semaine, je suis convaincu que tout va bien se passer. On sent d’emblée la ferveur des fêtes de fin d’année. Mais, nous tenons surtout à rendre hommage au chef de l’Etat pour les travaux entrepris sur la voirie. Parce que nous constatons l’impact sur notre activité», apprécie, Honoré N’Guessan, chauffeur de taxi communal (wôrôwôrô) sur l’axe Cocody-Angré. Ce conducteur dit avoir réparé toutes les petites pannes de son véhicule pour tourner à plein régime pendant ce mois de décembre. «Les routes sont bonnes maintenant. Donc, on a investi un peu d’argent pour améliorer le rendement de nos véhicules», dit-il. Sibiri D., sur la ligne Cocody-Treichville abonde dans le même: « je suis à mon 5ème voyage, pourtant, il est seulement 9 heures. Je peux donc effectuer plus de 10 voyages (des choses impossibles il y a quelques mois) s’il n’y a pas trop de bouchons», révèle-t-il. Comme quoi, les opérateurs économiques sont dans les starting-blocks pour prendre un nouveau départ avec des affaires qui fleuriront en ce mois de décembre.

F.S (Stagiaire)
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