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Société Publié le mardi 20 décembre 2011 | Le Patriote

Vavoua : Le calme après les affrontements du week-end

Des populations vaquant à leurs occupations habituelles, les commerces ouvert et les véhicules de transport, comme à l’accoutumée ronronnant en des va-et-vient incessants. La vie semble avoir repris son cours normal dans la ville de Vavoua, au lendemain des affrontements meurtriers qui ont coûté la vie à cinq civils. En tout cas, c’est ce qui nous a été donné de constater lorsqu’aux environs de onze heures, dans la matinée d’hier, nous avons pris pied dans la ville.

Les stigmates des heurts violents du dimanche dernier étaient encore visibles le long de l’artère principale qui mène de la gare routière à l’hôpital central de la ville, à la sortie nord, vers Séguéla. 100 mètres avant l’entrée principale du CHR, en bordure de route, le camp de commandement des FRCI grouille de militaires, armes au poing. Dans la cours, des renforts de troupes venus de Gagnoa, Issia, San Pedro et même d’Abidjan, la veille, pour venir s’enquérir de la situation et rassurer les populations, sont présents. Le bâtiment principal, qui servait de poste opérationnel, lui, est totalement ‘‘nu’’ : Fenêtres et portes emportées, bureaux et documents incendiés.

Vandalisé qu’il a été, la veille, par des manifestants furieux. Le bitume, aux abords de la bâtisse, porte encore les stigmates de pneus et autres bois incendiés la veille. Le poste de contrôle, à l’entrée du camp, réduit en cendres, n’a pas non plus, échappé à la furia des manifestants. Ce triste décor constaté, nous décidons de rendre une visite au préfet de département, Diané Bassirima, dans ses bureaux. Mais sur le chemin, nous marquons un arrêt au domicile de la famille Sangaré, non loin de la préfecture.

Là-bas, l’humeur n’était pas du tout joyeuse. Le dimanche dernier, leur fils Issa Sangaré a été tué lors des manifestations de protestation. Il règne un calme dans la cour. Sous les deux bâches dressées, les vieux et des jeunes ont le visage fermé. Des femmes en sanglot sont assises, regroupées à quelques pas de là. L’heure est au recueillement. « Issa était tout pour nous, c’est lui qui s’occupait de toute la famille. Aujourd’hui, nous ne savons plus que faire, sinon nous en remettre à Dieu… », nous raconte sa mère en larmes. Du côté des jeunes, la tension reste palpable, à voir les mines toujours graves.

A en croire le frère aînée du défunt, Sangaré Brahima, l’atmosphère tendue est exacerbée par le fait que les corps des cinq personnes tuées n’ont toujours pas été remis à leur familles respectives et sont encore conservée, à la morgue du CHR. « Ce matin, les autorités militaires préfectorales et communales nous ont rendus visite pour présenter les condoléances et soutenir la famille. Maintenant tous ce que nous demandons, c’est que les corps nous soient remis afin que nous puissions les enterrer dignement », explique-t-il. Pour le préfet Diané Bassirima, que nous avons pu rencontrer après cette escale, tout ceci aurait pu être évité. Il a, par ailleurs, regretté qu’une banale affaire de ‘‘pétards’’ jetés dans une cours ait pu conduire à tant de morts.

Toutefois, il a appelé les populations au calme et à la sérénité. Tout comme lui, le capitaine Delta, commandant en second de la GR, dépêché dès les premières heures par le chef d’état- major, Soumaila Bakayoko, a dit, pour sa part, avoir pris les dispositions afin que ce genre de situations ne se reproduise plus. Aussi, a-t-il promis que les responsables de ces actes, qu’il a qualifié d’ignobles, seront sévèrement punis. « Il est inconcevables que des militaires dignes de ce nom, puissent commettre de telles atrocités. Ce sont des actes contraires à l’éthique militaire. Protéger les populations et non tirer sur elles pour des futilités.

Le caporal Doumbia Yaya (le chef adjoint des FRCI de Vavoua) et 5 de ses camarades ont été remis à l’état-major de Daloa et seront poursuivis devant la justice pour leurs actes. Cela doit servir d’exemple», a-t-il assuré. Avant de prendre congé de nos hôtes, nous avons sillonnés quelques points chauds de la ville, pour nous rendre compte que le calme est vraiment revenu à Vavoua, grâce sûrement à la promptitude des autorités qui ont pris les mesures idoines afin d’apaiser les cœurs et les esprits.

D KONATE, correspondant
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