En attendant de redevenir la perle des lagunes qu’elle était aux heures glorieuses de notre carré, Abidjan, sous la baguette magique du président de tous les Ivoiriens, est devenue, la ville des lumières. Pendant ces jours, son cœur, le Plateau, centre des affaires, s’est transformé, surtout la nuit, en un espace paradisiaque. Il brille de mille feux. La reine Pokou, à la montée du pont Houphouët-Boigny, est devenue une fée. Elle s’illumine. Il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir cette beauté, pour nier cette évidence. La lumière a chassé l’obscurité. Ce gouvernement avait commencé par rendre l’air d’Abidjan, respirable. La chasse faite aux ordures a fait son effet. Désormais, au bord de la lagune Ebrié, les poumons ne souffrent plus. Les odeurs deviennent de vieux souvenirs. Qui donc respire bien peut apprécier les merveilles du monde. Alors, les rues du Plateau ont fleuri d’ampoules et de guirlandes multicolores. Abidjan la merveilleuse arbore sa plus belle robe pour le plaisir des yeux de ses habitants.
Pendant ce temps, le ciel s’assombrit du côté de la Haye. Toujours vaniteux, les laudateurs du président déchu avaient annoncé un déferlement de populations autour de la prison de la CPI, venues pour passer la Noël avec le Machiavel des lagunes. Or, seulement un demi-millier d’individus a fait le déplacement. Une preuve que l’univers entier ne se passionne pas pour le prisonnier arrivé sans habit en Europe, en plein hiver sans qu’il ne prenne froid. Du boucan pour rien, pourrait-on dire. Lui-même avait dit que l’on pouvait quitter le pouvoir et se retrouver en prison. Sa situation actuelle ne le surprend guère. Surtout que pendant de longues années, il avait été averti. Des lumières de notre palais, il est redescendu aux enfers, dans le noir. Comme dirait l’autre, son étoile a cessé de briller. Et ce, au moment où la perle des lagunes retrouve son lustre d’antan. Parfois, la vie réserve des surprises qui ne sont pas toujours agréables. Quand l’on a vécu comme si demain n’allait jamais arrivé, la fin est souvent brutale et atroce. Sûr que les conteneurs d’habits et de chaussures qu’il reçoit de ses admirateurs, ne suffiront pas pour faire oublier à l’ancien homme fort d’Abidjan l’époque où sa simple signature décidait du sort des citoyens. Après avoir été, il est difficile de ne plus être. Le bon peuple est convaincu que le prisonnier pleure sur sa puissance éteinte. Le temps des honneurs est révolu. Triste est maintenant l’existence, d’autant plus que la suite de l’histoire dépend du juge, un être qui n’est jamais pressé
Pendant ce temps, le ciel s’assombrit du côté de la Haye. Toujours vaniteux, les laudateurs du président déchu avaient annoncé un déferlement de populations autour de la prison de la CPI, venues pour passer la Noël avec le Machiavel des lagunes. Or, seulement un demi-millier d’individus a fait le déplacement. Une preuve que l’univers entier ne se passionne pas pour le prisonnier arrivé sans habit en Europe, en plein hiver sans qu’il ne prenne froid. Du boucan pour rien, pourrait-on dire. Lui-même avait dit que l’on pouvait quitter le pouvoir et se retrouver en prison. Sa situation actuelle ne le surprend guère. Surtout que pendant de longues années, il avait été averti. Des lumières de notre palais, il est redescendu aux enfers, dans le noir. Comme dirait l’autre, son étoile a cessé de briller. Et ce, au moment où la perle des lagunes retrouve son lustre d’antan. Parfois, la vie réserve des surprises qui ne sont pas toujours agréables. Quand l’on a vécu comme si demain n’allait jamais arrivé, la fin est souvent brutale et atroce. Sûr que les conteneurs d’habits et de chaussures qu’il reçoit de ses admirateurs, ne suffiront pas pour faire oublier à l’ancien homme fort d’Abidjan l’époque où sa simple signature décidait du sort des citoyens. Après avoir été, il est difficile de ne plus être. Le bon peuple est convaincu que le prisonnier pleure sur sa puissance éteinte. Le temps des honneurs est révolu. Triste est maintenant l’existence, d’autant plus que la suite de l’histoire dépend du juge, un être qui n’est jamais pressé
