C`est aux environs de 8 heures 30, que Mme Brou Clarisse quitte sa maison pour se rendre au marché situé à 1 km de chez elle. Ce vendredi 30 Décembre est un jour spécial. Car, c`est la veille des fêtes de fin d`année. Pour cela, contrairement aux autres jours, Brou a prévu la somme de 20 000Fcfa pour s`approvisionner en denrées alimentaires. Elle espère avec cet argent, offrir à sa famille de bons mets pendant ces fêtes. Arrivée au marché, la bonne dame marque un arrêt devant un marchand de viande et demande le prix du kilogramme. « C`est combien le kilogramme de viande ?» interroge t-elle. « On vend un kilogramme avec os, à 2000 FCFA et sans os à 2200 FCFA, madame » répond le vendeur. « Quoi ! Mais c`est trop cher, on nous a pourtant dit que le prix du kilogramme de viande avait baissé », s`étonne Clarisse. « Le prix n`a pas changé dêh ! Dites combien de kilogrammes de viande vous voulez ? Nous allons vous vous faire une réduction de 100 FCFA sur le kilo» lance t-il, pour retenir sa cliente. Dame clarisse supplie le boucher de faire un rabais de 200 FCFA sur le kilo. Le vendeur hésite un instant, puis ajoute : « Je peux enlever 150 FCFA et pas plus ». Mme Brou acquiesce et achète 3 kilogrammes de viande. Elle continue ses achats auprès d`un commerçant de couscous. Une fois devant l`étal, le commerçant lui fait savoir que le prix du demi kilo de couscous en sachet est de 800 FCFA. « 800 Fcfa, le demi kilo ! Moi, j`achetais 1 kg à 800 » s`exclame t-elle. Devant l`ébahissement de la dame, le vendeur essaie de se justifier : « Madame, il n`y a pas couscous en détail. Le magasin où nous nous ravitaillons est vide. C`est pour les blancs là, on vend et ça coûte cher ». Brou décide alors de sillonner les différents étals des autres vendeurs pour se faire une idée exacte du prix du kilogramme de couscous. Après 20 minutes, elle réalise que la situation est la même. Elle décide ainsi, d`opter pour les pommes de terre et se dirige en ce moment vers une jeune fille assise derrière son étal. Là encore, elle constate que les prix ont grimpé . Le kilogramme de pomme de terre est passé de 350 FCFA à 500 FCFA. « Mais combien de kilogrammes pourrais je acheter pour satisfaire ma famille vu ce prix là? » se pose t- elle la question. Avant de supplier la vendeuse : « Ma chérie, pardon, il faut diminuer ». « C`est le prix, madame. Nous mêmes, nous ne réalisons pas de bénéfice sur un sac de pommes de terre.» réplique cette dernière. Brou se voit là dans l`obligation de réduire la quantité qu`elle avait prévu acheter au départ. « Je voulais prendre 5 kilos, mais je vais finalement acheter 4 kilos» indique t-elle avec tristesse. Elle poursuit son marché et s`arrête devant un étal de légumes. Même constat, la tomate, le chou, l`aubergine noir et le piment se vendent à des prix vertigineux. Le piment, lui se vend à un prix très élevé. 5 petits piments à 100 FCFA. Le prix de l`huile Dinor de 90 cl, n`a pas baissé d`un cran. Il s`achète à 1100 FCFA. Pendant qu`un litre de l`huile ordinaire, est à 1200 FCFA. Après un quart d`heure passé au marché, Brou fut surprise de constater que son portefeuille était épuisé, alors qu`il lui manquait certains aliments à acheter. « Je vais chercher un peu d`argent pour revenir demain. Le marché est vraiment difficile. Quelque soit la somme que tu mettras sur toi, tu ne seras jamais satisfait. Il faut que les autorités jettent un coup d`œil sur le panier de la ménagère. Car, nous les femmes souffrons terriblement . Surtout en cette veille de fêtes » implore-t-elle. Comme Brou, plusieurs femmes se trouvent dans cette situation. Il incombe aux autorités de faire en sorte que le marché soit accessible à tous les ménages. C`est à ce prix, que les ivoiriens passeront les meilleurs fêtes de fin d`année.
Soumba.O (Stagiaire)
Soumba.O (Stagiaire)