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Société Publié le lundi 2 janvier 2012 | Le Patriote

Reportage : Réveillon de la Saint-Sylvestre : Effervescence totale au Plateau !

© Le Patriote Par Aristide
Fêtes de fin d`année: Mme Dominique Ouattara paraine le spectacle pyrotechnique sur les berges de la lagune Ebrié
Vendredi 30 décembre 2011. Abidjan
Incontestablement, le Plateau aura été la plus grande attraction du réveillon 2012. Bien malin qui pourra dénombrer la population qui s’est donné rendez-vous samedi nuit, jour du Réveillon de la Saint-Sylvestre, au Plateau. Une chose est certaine, de mémoire d’Ivoirien c’est une première. Personne ne voulait absolument se faire conter l’évènement. A pied, en voiture, à moto, sur des béquilles, chacun, selon ses moyens, s’y est rendu. De partout, on pouvait entendre : « solutions, solutions ou ADO, ADO, ADO». Emerveillée par le spectacle qu’offraient les lumières, Mme Kassy, sexagénaire, est restée silencieuse durant une bonne minute avant de nous répondre. «Mon fils, c’est merveilleux. Je suis venue moi-même pour voir ces lumières qui ont fait le tour du grand marché d’Abobo, où je tiens un commerce », nous confie-t-elle au niveau de la Cathédrale Saint-Paul que nous avons ralliée difficilement en provenance d’Adjamé.

De part et d’autre de la voie, les populations affluent vers le Centre des Affaires, qui d’Abobo, qui de Williamsville ou de Cocody. Tous, dont la plupart à pied, convergent vers la Place de la République. Les rangs se resserrent au fur et à mesure qu’approche leur destination et rendent la circulation automobile quasi impossible. Les chauffeurs sont contraints d’éteindre leur moteur pour économiser un peu de carburant. Certains essaient de se frayer un chemin, au niveau de la Galerie du Parc par la gauche sur indication des éléments de la police postés en ces endroits. Nous jugeons alors de faire le trajet à pied. Moins de 10 mètres plus loin, nous, sommes stoppés. En face de nous, une marrée humaine. «Micheline, faisons demain tour. On ne peut plus avancer », propose un jeune homme à sa compagne. Il est exactement 23h30. Dans 30 minutes, le Grand festival de feux d’artifices annoncé par le District d’Abidjan sous le parrainage de la première dame, Dominique Ouattara, va officiellement débuter. Sur les terrasses des magasins, des femmes, certainement épuisées par le long trajet, s’étendent à même le sol.

La progression se fait lentement jusqu’au feu tricolore de la CNPS. Stop à ce niveau, impossible de bouger. Il est 23h55, puis minuit. C’est l’explosion de joie. Nous sommes en 2012. Des klaxons retentissent, les accolades entre copains fusent de partout. Les poignées de mains sont chaleureuses, on se souhaite avec entrain les vœux les meilleurs pour ces douze prochains mois. On se réjouit surtout que 2011, qui a été éprouvante pour les Ivoiriens, vient de mourir pour voir naître 2012. Toutefois, l’attente des feux d’artifices devient longue pour ces hommes et ces femmes, dont certains sont sur les lieux depuis 20h. «Ceux-là, ils ont dit minuit pour les feux d’artifices. Il est minuit 20mn et rien», tempête un homme d’une quarantaine d’années qui décide de rebrousser chemin. Mais, peine perdue pour lui, il n’y a pas de chemin.

Des larmes et des acclamations pour accueillir les feux d’artifices…

Dix minutes après, soit à 00h30, c’est le délire dans la foule. Les premières détonations se font entendre. De notre position, nous voyons le ciel abidjanais s’illuminer. Des jets de lumière accueillis par des acclamations, mais aussi par des pleurs. Juste à côté de nous, Mme Ange K, ne peut retenir ses larmes. Comme une gamine, elle éclate en sanglots, tétanisée par l’émotion. Comme elle, les six personnes qui l’accompagnent fondent également en larmes. «C’est fantastique. Quand je pense que j’ai failli ne pas être là », s’extasie t-elle. Les spectateurs, dans leur grande majorité, accueillent chaque détonation avec des cris de joie. Les figures sont belles, on y remarque les couleurs du drapeau national : orange-blanc-vert et des coeurs, appelant à la réconciliation. 00h47, les dernières étincelles déchirent le ciel d’Abidjan. C’est la fin du spectacle. Par petits groupes, les uns et les autres décident de regagner leur quartier. Le visage radieux, le jeune Beugré, estime n’avoir pas fait le déplacement depuis Marcory inutilement. «Je reviendrai l’année prochaine », promet-il, avec un large sourire. Tout comme le centre des Affaires, devenu celui des lumières, les autres quartiers d’Abidjan ont vécu leur Saint-Sylvestre avec des fortunes diverses, l’attraction, cette année, étant le Plateau. De Port-Bouët à Yopougon en passant pas Abobo, Koumassi, Marcory, Attécoubé et Adjamé, les Ivoiriens ne se sont pas fait prier pour accueillir la nouvelle année dans la ferveur. Au terminus 05 de Koumassi, où nous commençons notre ronde autour de 21h, c’est presque qu’un calme plat qui nous accueille. Devant les vendeurs de poulets et de poissons braisés, ce n’est pas la grande affluence. « Nous pensons que les clients vont venir après. Beaucoup viennent ici après la messe », témoigne Mme Digbeu qui propose des poulets et des poissons à 3500 et 2000 FCFA l’unité. Toujours dans le même quartier, au niveau de la SICOGI et du Camp commando, les maquis attendaient encore du monde. Idem pour l’abattoir et le marché de nuit où la viande et les poulets attendaient preneurs. A Attécoubé, on se propose de faire la fête après minuit. Au niveau de la pharmacie du même nom, plusieurs gbakas sont immobilisés. « Nous allons en cortège au Plateau. C’est au retour que nous allons fêter », nous rassure Coulibaly Moussa. A Adjamé, au niveau de la gare nord et du boulevard Nangui Abrogoua, on s’affaire plutôt pour regagner le Plateau. Abobo, est, elle aussi, dans la danse. Le monde fou qui inondait le premier arrêt est réduit. « Tout le monde va au Plateau », souligne Mlle Ouattara, vendeuse d’oranges. Au carrefour Jok, l’ambiance est bon enfant. L’espace VIP, le 444, grouille de « fêtards ». Un monde en déça des espérances des habitués des lieux. « D’ordinaire à pareille heure (il était 23h10 mn, ndlr), il n’y a plus de place assise. Souvent les clients s’asseyent sur les casiers. Ce qui n’est pas le cas pour le moment », témoigne Kouassi C, vendeuse dans l’un des maquis de l’espace. Le nombre de clients, heureusement pour les tenanciers de maquis a connu une progression après minuit et la fin des feux d’artifices. Le Tapis Rouge au Remblais ou les maquis situé au Terminus 11 étaient effectivement pris d’assaut autour de 2h du matin. C’est véritablement après minuit (et donc les feux d’artifice) que les Abidjanais ont accueillis dans une liesse totale 2012. Une année qu’ils espèrent tous, meilleure que 2011.

Thiery Latt
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