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Politique Publié le jeudi 12 janvier 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Décès de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances : Il y a quatre mois, l’IA annonçait sa maladie

© L’intelligent d’Abidjan
Paul-Antoine Bohoun Bouabré ex-ministre de l’économie et des finances ivoirien
Cela fait bientôt quatre mois, l’IA relevait dans de deux de ses parutions (ci-dessous), que l’ancien ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, en exil, souffrait d’un mal pernicieux. Et que pour le guérir, il fallait mobiliser près de cent millions de FCFA. L’appel lancé par l’IA n’a certainement intéressé personne. Ci-dessous les deux articles-rappels.


Proche de Gbagbo en exil, Antoine Bohoun Bouabré malade

ANCIEN MINISTRE de l’Economie et des Finances, et ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement sous Laurent Gbagbo, Paul Antoine Bohoun Bouabré ne se porte pas bien. Depuis quelques jours, l’annonce de la dégradation de sa santé fait le tour de la capitale économique ivoirienne. Même si l’on est un peu bavard sur la nature de la maladie qui frappe en ce moment le proche de l’ex-chef de l’Etat, Bohoun Bouabré, selon des sources, est mal en point. Il serait gravement malade qu’il aurait besoin d’être évacué en Europe, a-t-on appris. Une demande humanitaire pour laquelle le Nonce apostolique et le Président de la République, Alassane Ouattara, devraient être saisis pour faire débloquer ses comptes, lever son interdiction de voyager et l’aider éventuellement à se soigner. Joints hier, au téléphone, des proches du ministre Bohoun Bouabré ont parlé plutôt de petit malaise. «Il est vrai que le ministre Bohoun Bouabré ne respirait pas la grande forme depuis la semaine dernière. Mais jusque-là à dire qu’il est très malade, nous ne savons rien. Nous ne savons pas aussi si ce petit malaise peut nécessiter des démarches auprès des autorités pour l’évacuer en Europe. Nous ne savons rien de toutes ces démarches», nous ont-ils répondu.
(In IA, N°2340 du Jeudi 15 Septembre 2011)

Ancien régime / Malade en Israël, 100 millions FCFA pour sauver Antoine Bohoun Bouabré

DANS NOTRE PARUTION N° 2340 du jeudi 15 septembre 2011, nous avons révélé que l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, et ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement sous l’ancien régime de Laurent Gbagbo, était gravement malade. De fait, une source proche du dossier médical évoque que Paul Antoine Bohoun Bouabré, qui est admis en soins intensifs en Israël où il est en exil, souffre d’un mal pernicieux. Atteint d’une leucémie, communément appelée cancer du sang, Bohoun Bouabré se trouve dans un état critique. Cette affection maligne nécessite qu’il soit évacué en Europe où la médecine est très développée, confie la source. Qui révèle que pour sauver ce proche de l’ex-président, il faudra trouver au moins 100 millions de Francs CFA afin qu’il bénéficie d’un traitement efficace. Mais là où le bât blesse, c’est que les comptes de Paul Antoine Bohoun Bouabré sont gelés (bloqués). Pis, il est interdit de voyage dans les pays membres de l’Union Européenne. Ce qui signifie qu’aucun centre hospitalier, situé en Europe, ne doit le recevoir. En principe.

Les regards sont tournés vers le Président Ouattara

Depuis quelque temps, de bonnes volontés (politiques et religieuses) informées de la situation sanitaire de Bohoun Bouabré, tentent de plaider son cas auprès du Président de la République, SEM Alassane Ouattara. Une demande humanitaire a été - ou est sur le point d’être- introduite dans ce sens auprès du chef de l’Etat, pour solliciter sa magnanimité afin qu’il puisse défendre le dossier de l’ancien ministre d’Etat de Laurent Gbagbo auprès de l’Union Européenne. Cela, dans le but de faire débloquer ses comptes et lever l’interdiction de voyager qui le frappe. Ce qui permettra son évacuation en Europe et l’aidera éventuellement à payer ses soins qui s’élèvent, selon son dossier médical, à plus de 100 millions de Francs CFA. Alassane Ouattara qui revient de France après avoir pris part à la cérémonie de remise du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix au siège de l’Unesco, est annoncé aux Etats-Unis le 30 septembre prochain, pour participer à l’Assemblée annuelle de l’ONU.
(In IA N°2342 du Samedi 17 au Dimanche 18 Septembre 2011)


Acteurs politiques, société civile, amis et connaissances pleurent Paul-Antoine Bohoun Bouabré

La nouvelle est tombée au petit matin. Brutale. Inattendue. Le ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré est mort à Jérusalem, d’une insuffisance rénale. Les grandes douleurs sont muettes. Mais face au deuil qui frappe la Côte d’Ivoire, des connaissances, des camarades de parti, des adversaires politiques, des collaborateurs…ont réussi à se dénouer la gorge, qui pour un témoignage, qui pour rendre hommage à l’illustre disparu. Là où d’autres ont carrément décliné notre offre, étreints par l’émotion. Réactions et témoignages :

Révérend Ediémou Blin Jacob : ‘’Prions pour que le mal ne s’abatte pas sur nous tous’’

«Bohoun Bouabré était un grand homme d’Etat qui a fait beaucoup pour la Côte d’Ivoire. L’année 2012 vient de commencer et nous avons dit que c’est une année un peu spéciale. C’est une année où Dieu va séparer les bonnes choses des mauvaises. Avec tout ce qui se passe actuellement, l’affaire Kieffer, nous demandons à Dieu d’avoir pitié de son âme, afin qu’il repose en paix. Laurent Gbagbo n’est pas là, il faut être fort pour tenir le coup. C’est un choc, mais il faut prier pour tous ceux qui avaient le pouvoir en main et qui n’ont pas su le gérer comme il se devait. Nous devons prier pour que Dieu nous fasse miséricorde, qu’il nous pardonne nos fautes, pour que le mal ne s’abatte pas sur nous tous».

Tchiffi Zié Jean-Gervais, secrétaire général permanent du Forum des Rois, Sultans, Princes, Cheiks et Leaders traditionnels africains : ‘’On aurait pu éviter tout cela si on avait cultivé la sagesse’’

«J’ai de la peine. On ne peut jamais se réjouir de la mort de quelqu’un. C’est déplorable, mais on aurait pu éviter tout cela si on avait cultivé la sagesse. En tout cas, c’est une perte pour la Côte d’Ivoire. Que tu sois opposant ou au pouvoir, chacun doit apporter sa pierre à l’édifice, à la construction de la Côte d’Ivoire. C’est une peine, tous les enfants de la Côte d’Ivoire doivent venir construre le pays, parce qu’une seule personne ne peut pas construire une nation. Que Dieu fasse en sorte que tous ces malheurs s’éloignent et que les enfants de la Côte d’Ivoire qui sont à l’extérieur, rentrent pour aider le président Alassane Ouattara à travailler».

Anne Oulotto, ministre de la salubrité (Rdr) : ‘’La mort n’est jamais un destin heureux’’

«En tant qu’ivoirien, le ministre Bohoun Bouabré était un frère. Je ne l’ai pas vraiment cotoyé, je l’ai connu de loin. On n’avait pas de rapports en tant que tels. Il a occupé de très hautes fonctions et c’est une perte pour le pays. Vu le contexte dans lequel il est décédé, je dirai que c’est triste ! La mort n’est jamais un destin heureux. Que la terre lui soit légère».

Traoré Wodjofini, président de la COSOPCI : ‘’Que l’Etat de Côte d’Ivoire lui rende les hommages mérités’’

«Nous venons d’être informé de la disparition tragique du ministre d’Etat, ministre du Plan et du développement du gouvernement antérieur. Nous présentons toutes nos condoléances à sa famille naturelle, mais surtout à sa famille politique et nous souhaitons que des dispositions particulières soient prises pour que l’Etat de Côte d’Ivoire lui rende les hommages mérités, en tant que ministre de la République. Nous lançons un appel au gouvernement ivoirien pour que toutes les dispositions soient prises afin de faciliter le retour des Ivoiriens exilés à l’extérieur. Parce que, en référence à notre Constitution, aucun Ivoirien ne doit être contraint à l’exil. C’est un appel que nous lançons au chef de l’Etat dans le cadre de la réconciliation nationale et de la consolidation d’un Etat de droit».

Koné Bruno, ministre de la poste et des Ntic (Rdr): ‘’C’est une personnalité de ce pays qui a été un acteur financier’’

«C’est vous qui me l’apprenez. J’en suis triste à titre personnel. Le gouvernement prendra connaissance de cela. C’est une personnalité de ce pays qui a été un acteur financier depuis longtemps. Naturellement, la perte d’un homme est toujours regrettable quel que soit ce qu’il fut ou ce qu’il ait fait».

Boa Bonzou, paysan : ‘’Ce n’est pas ce que nous avons souhaité’’

«C’est dommage, ça fait mal. Perdre un être humain c’est toujours douloureux. Des gens qui ont servi la Côte d’Ivoire et qui vont mourir hors du pays, c’est difficile. Les mots me manquent parce que ce n’est pas ce que nous avons souhaité. J’adresse mes condoléances les plus attristées au président de la République et à tous ses collaborateurs, à la famille éplorée, à tous les amis et au monde paysan parce qu’il nous a dirigé à un moment donné, en tant que ministre de l’Economie et des Finances».

Diabaté Bêh, conseiller économique et social (Fpi) : ‘’C’est grâce à lui que les gens ont commencé à respecter le pouvoir de Gbagbo’’

«Je suis choqué par la nouvelle. J’ai travaillé avec Bohoun au secrétariat général du Fpi et ce fut un très bon collaborateur. La nouvelle de sa mort me surprend encore. Je ne le savais pas gravement malade. C’est vrai que pendant la crise postélectorale, il s’était absenté pour des soins mais je ne doutais pas de l’ampleur du mal. De lui je retiens que c’est un grand homme qui a servi l’Etat. Il a été ministre au moment même où la Côte d’Ivoire traversait une crise difficile. Il a pu renouer les fils avec les bailleurs de fonds. C’est lui l’inspirateur du budget sécurisé. Il a tout fait pour que les fonctionnaires de Côte d’Ivoire soient toujours payés à temps et sans retard. Personne ne croyait en nous mais c’est grâce à lui que les gens ont commencé à respecter le pouvoir de Gbagbo. Toutes mes condoléances à sa famille».

Zeguen Touré, président de la Conareci (en exil): ‘’Que les patriotes restent soudés à sa famille’’

«Bohoun est un frère et un ami et il nous quitte à une période très dure de notre combat. Je savais les difficultés qu’il avait à se faire soigner en Israël car ses dialyses coutaient excessivement chères et son compte était bloqué par l’Union européenne.
J’invite les ivoiriens à rester dignes et les patriotes à rester soudés à sa famille biologique pour quelle ne se sente pas seule. J’adresse mes vives condoléances à l’ensemble des ivoiriens qui ont retenu l’homme des budgets sécurisés et de la relance qui ont fait la fierté de la refondation. Que dieu le garde tout près de lui »

Nöel Gnagno, journaliste à la Rti : ‘’Il savait de quoi il parlait’’

«Je retiens que Bohoun Bouabré était quelqu’un qui savait de quoi il parlait .Il avait une haute idée de sa fonction. Cela a-t-il été toujours bien compris ? Ça c’est un autre problème. Je le savais malade, mais on s’est dit qu’avec les bénédictions et la technologie en matière médicale, il allait s’en sortir. La nature en a décidé autrement. Nous nous inclinons devant sa mémoire. Bohoun Bouabré n’appartenait plus au seul département d’Issia. Il avait désormais une envergure internationale. C’était un ami de Donald Kabéruka, le Président de la Banque Africaine de Développement (Bad)».

Abel Naki, leader du CRI-Panafricain :

‘’Il est aussi important que Ouattara comprenne que la réconciliation dont il parle passe par le bien-être de tous les Ivoiriens. Ceux qui sont sur le territoire, et aussi et surtout ceux qui ont été contraints à l’exil. Et l’argent est un facteur important dans le bien-être de chacun.’’
«Je suis vraiment peiné, encore une fois, nous venons de perdre une des valeurs sûres de notre pays. Le plus grave, c’est qu’il soit mort en exil et dans des conditions de quasi dénuement. Loin de sa famille et des personnes qu’il aime. Il faudra aussi comprendre que l’exil est quelquefois salvateur, mais il est très souvent source de peine et douleurs diverses. Pendant que se font d’autres demandes de levée de fonds pour le président Laurent Gbagbo dont les frais de défense sont entièrement pris en compte par la CPI, il y a des Ivoiriens issus de toutes les couches sociales en Côte d’Ivoire qui sont dans le dénuement total. Il est aussi important que Ouattara comprenne que la réconciliation dont il parle passe par le bien-être de tous les Ivoiriens. Ceux qui sont sur le territoire, et aussi et surtout ceux qui ont été contraints à l’exil. Et l’argent est un facteur important dans le bien-être de chacun. Toutes mes condoléances à la veuve et aux orphelins. Même s’il est mort en terre sainte, j’espère que sa dépouille repose en paix sur la terre qui l’a vu naître. ‘’

Edouard Gnabré, leader du Cadre unitaire de réflexion pour la Côte d’Ivoire (CURCI) : ‘’C’est le manque de moyens qui est à la base de la mort de ce digne fils de la Côte d’Ivoire’’

«Je commencerai par traduire la sympathie du CURCI et la mienne à toute la famille du ministre Paul-Antoine Bohoun Bouabré. Et aussi à sa famille politique. Comme nous le savons tous aujourd’hui, c’est le manque de moyens qui est à la base de la mort de ce digne fils de la Côte d’Ivoire. Ne nous précipitons pas à faire une réconciliation creuse, mais dépêchons-nous de créer les conditions du rassemblement de tous les Ivoiriens. On ne peut pas diaboliser les uns, tout en sanctifiant les autres, et prétendre faire vivre tout ce monde-là sur le même territoire et en parfaite harmonie. Le chemin de la réconciliation en Côte d’Ivoire devra éviter celui des fossoyeurs des Ivoiriens.»

Koné Ladio Issa dit Sankara, président des Nordistes de La Diaspora pour Gbagbo (NDG) : ‘’C`est le lieu ici de lancer un appel au chef de l’Etat de Côte d’Ivoire’’

«La nouvelle de la mort du Ministre d`Etat Paul-Antoine Bohoun Bouabré m`attriste comme tous les Ivoiriens .Je voudrais souhaiter que son âme repose en paix et que le seigneur dans son incommensurable miséricorde le reçoive dans son royaume .Mais ce sont les conditions qui m`attristent davantage .Selon les informations en notre possession, les nouvelles autorités de Côte d`Ivoire non sans avoir refusé de l`assister, ont refusé de lever la sanction de gel de ses avoirs .Je trouve cela inacceptable . Une vie aurait pu être sauvée si ces autorités-là avaient dégelé ses fonds .C`est le lieu ici de lancer un appel au chef de l’Etat de Côte d’Ivoire pour qu`il fasse toute la diligence possible pour la levée de cette sanction inique de sorte qu`on n’assiste plus à la mort de serviteur, plus ou moins grand, de l`État comme Bohoun Bouabré .Sinon il portera l`entière responsabilité devant l`Histoire».

Léontine Topo, leader des Femmes patriotes :

‘’Dites à Ouattara qu’il est le président de la Côte d’Ivoire, et il doit agir de sorte à ce que tous les Ivoiriens quelle que soit leur appartenance politique puissent vivre librement dans leur pays natal’’
«C’est la colère qui m’anime actuellement, je ne sais même pas si je suis triste. Comment peut-on bloquer l’argent d’un malade ? Avec quoi veut-on qu’il paye ses soins ? Même les pires criminels dans ce monde ne sont pas privés de soins. La mort du ministre Bohoun Bouabré sera la dernière. Aucun autre Ivoirien ne doit mourir parce qu’on l’a empêché d’assurer ses soins de santé. Réconciliation, réconciliation, c’est comme ça là ? Dites à Ouattara qu’il est le président de la Côte d’Ivoire, et il doit agir de sorte à ce que tous les Ivoiriens quelle que soit leur appartenance politique puissent vivre librement dans leur pays natal. La Côte d’Ivoire est notre seule patrie, nous n’en avons pas d’autre. Pour l’instant, je pleure avec sa femme et ses enfants. Que Dieu adoucisse leurs cœurs, leur père et mari ne souffre plus, il est en paix auprès de Dieu.’

Propos recueillis par
Olivier Dion, S. Débailly, Aymar D, JG Tapé et JP Oro à Paris
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