Le FPI en deuil : Bohoun Bouabré est mort

Paul Antoine Bouhoun Bouabré, ‘’l’argentier de la République’’ sous l’ex-régime de la refondation est mort hier est Israël plus précisément à Jérusalem. Né le 09 février 1957 à Issia dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, il était l’un des hommes forts de l’ancien pouvoir d’Abidjan. Il a tiré sa révérence à 55 ans. Cacique du FPI, Paul Antoine Bohoun Bouabré a occupé les postes de ministre de l’Economie et des finances et de ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement sous la présidence de son leader, Laurent Gbagbo. Membre du cercle fermé de l’ex-couple présidentiel, le professeur d’économie s’était refugié en mars 2011, au plus fort de la crise post-électorale à l’extérieur de la Côte d’Ivoire. Depuis son exil en terre sainte d’Israël, après l’arrestation de Laurent Gbagbo, des rumeurs couraient sur l’état de santé dégradante de l’économiste. On le disait très mal en point. Et l’insuffisance rénale qui le rongeait a eu raison de lui, le 10 janvier dernier. Père de cinq enfants, ce ponte de la refondation en remplacement de Mamadou Koulibaly dont il a été le directeur de cabinet, est resté ministre de l’Economie et des Finances du 24 janvier 2001 au 28 décembre 2005. Fidèle compagnon de Laurent Gbagbo, il était au cœur du pouvoir de la refondation et a été impliqué dans la gestion des grands dossiers de la République. En 2007, il avait été proposé par l’ancien président comme candidat de la Côte d’Ivoire au poste de gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Mais au finish il n’avait pas été retenu pour remplacer Charles Konan Banny. Avec son qualificatif de grand économiste, le tout puissant ministre de l’Economie puis du Plan et du Développement était adulé par ses camardes du parti et tenait une place de choix dans le dispositif des refondateurs. Ainsi son nom était cité dans plusieurs détournements financiers surtout dans la filière café-cacao. Et le journaliste Franco-canadien Guy André Kieffer qui le mettait constamment en cause dans ses enquêtes sur le cacao ivoirien a été kidnappé le 16 avril 2004 à Abidjan par un commando. L’affaire a fait grand bruit sans que le journaliste ne soit retrouvé. Les enquêtes diligentées par la justice française pour élucider les circonstances de cette disparition se sont toujours orientées vers le cercle restreint de l’ancien président avec Bohoun Bouabré bien sûr. Il avait été attendu par le juge français Patrick Ramaël de même que l’ex première dame, Simone Gbagbo en avril 2009. Cependant, l’affaire n’avait nullement avancé jusqu’à l’arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2011. Exilé en Israël, Bohoun Bouabré faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne pour crimes économiques commis lors de la crise post-électorale avec ses avoirs gelés
Lacina Ouattara