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Necrologie Publié le jeudi 19 janvier 2012 | Notre Voie

Hommage à feu le ministre d’Etat Paul-Antoine Bohoun Bouabré - Pr. Néa Kipré : “Adieu, petit Paul !

© Notre Voie
Paul-Antoine Bohoun Bouabré ex-ministre de l’économie et des finances ivoirien
Tout homme doit mourir mais toutes les morts n’ont pas la même signification”
Après GNAN Raymond, mort en exil extérieur au Togo, mais aussi après tant d’autres, morts en exil intérieur, comme BABI Dadi, TREY Blé, gendarme à la retraite, pour ne citer que quelques-uns de ceux que je connais et qui sont quelque peu connus, tous tués par un manque de soins dû au gel des avoirs ou fuyant l’insécurité, après tant d’inconnus tués par l’embargo sur les médicaments imposé par l’Union Européenne, voici que tu nous quittes, toi le combattant pour la dignité de l’homme africain, parce que père du concept de ‘‘budget sécurisé’’ en Côte d’Ivoire et pour la Côte d’ivoire, toi que les Yokwua (les originaires de canton Yokolo -Saïoua) appellent ‘Petit Paul’.
Comment un homme (ou une femme) peut-il (ou elle) se déclarer riche s’il (ou elle) ne peut pas subvenir à ses propres besoins vitaux? Aussi, la Côte d’ivoire, un pays qui compte et qui est dit riche, doit-il être capable, à partir de ses ressources propres, d’assurer son développement. Oui, de même que le développement d’un homme, le développement d’un pays ne peut être durable que s’il est ‘‘endogène’’.
C’est ce principe que tu as appliqué à travers le concept de ‘‘budget sécurisé’’, lorsque le Président GBAGBO t’a fait l’honneur de te confier le ministère de l’Economie et des Finances. Oui, pour réussir notre développement, dans tous ses secteurs, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes, vu que l’aide n’est pas obligée, et que la main qui reçoit est toujours plus basse que celle qui donne, et ouverte vers le ciel, l’attitude symbolique de celui qui quémande.
Mon cher puîné, voilà ce que tu as compris et appliqué. Par ce comportement, tu inscrivais la coopération avec la France (ou tout autre pays) dans un autre esprit : l’aide doit aider à se passer de l’aide; sinon, il faut refuser l’aide qui rend esclave. Et voilà pourquoi la France ne pouvait pas te sentir au ministère clé de l’Economie et des Finances, comme elle n’aurait pas pu te tolérer au ministère de l’Agriculture, car, au nom de la préférence nationale, tu aurais appliqué notre principe qui consiste à produire d’abord ce que notre peuple doit manger avant de penser à produire pour les besoins d’autres peuples. Oui, par l’agriculture, nous devons mettre fin à l’extraversion de notre économie. Ce qui constitue, sans nul doute, un crime de lèse-majesté pour la France. Comment un petit pays comme la Côte d’Ivoire peut-il oser s’auto-suffire?
Tu vois, Petit Paul, mon cher puîné, tu es parti trop tôt; ce d’autant plus que moi, ton aîné, bien que malade, je suis encore là. Et des aînés à moi sont aussi là. Mais sache que, quelle que soit la brièveté de ton séjour sur la terre des hommes, tu n’auras pas vécu inutile, Magister. A côté du Président GBAGBO, tu as inscrit, de ton vivant, ton nom dans la jeune histoire de notre pays, et, peut-être, dans celle de l’Afrique en lutte pour sa souveraineté. Tu es mort digne, et pour la souveraineté de ton peuple et de tous les peuples africains. Tu as mené le bon combat!
J’espère seulement que celui que j’appelais, déjà, le drame de la Côte d’Ivoire, ne procèdera pas à une mainlevée sur tes avoirs, comme il l’a fait pour le Ministre TAGRO Désiré après son assassinat. En effet, à quoi cela sert-il de donner des moyens à une personne que l’on vient de tuer, directement ou indirectement. J’espère également qu’il appliquera le mandat d’arrêt international sur ta dépouille mortelle, et qu’il mettra des chaînes sur ta tombe pour signifier que, même mort, tu demeures son prisonnier.
Et j’espère surtout que l’actuel ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur Charles DIBY Koffi, le tout nouveau député ‘‘flêkêflêkê’’ de Bouaflé, celui qui est seul à savoir d’où il a été sorti et par qui, Diby qui a supporté le gel des tes avoirs, toi qu’il appelait ‘Patron’, alors même qu’il te savait malade, ira défier et supporter le regard des Yokwua, le jour de tes obsèques, à Niakia, et supportera aussi les chaînes que son nouveau ‘patron’ osera mettre sur ta tombe. Qu’il reçoive alors ta bénédiction, comme pour le poste de DG du Trésor qu’il occupa dans ton ministère.
Par ton aîné
Néa Kipré
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