Le président ivoirien Alassane Ouattara se rend mercredi en visite d`Etat en France pour obtenir le soutien réaffirmé de son grand allié et signer un nouvel accord de défense moins d`un an après la crise postélectorale meurtrière de 2010-2011.
A Paris jusqu`à samedi, M. Ouattara doit s`entretenir jeudi à l`Elysée avec le président Nicolas Sarkozy, avant un dîner d`Etat.
"Cette visite est l`occasion de saluer les progrès faits par la Côte
d`Ivoire depuis le départ du président (Laurent) Gbagbo, elle va permettre de réaffirmer le soutien de la France aux nouvelles autorités ivoiriennes", explique-t-on à Paris.
Cela peut marquer le retour à "la normalité entre les deux pays" après une présidence Gbagbo (2000-2011) marquée par "l`incompréhension et la méfiance", déclare à l`AFP le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné.
Ex-puissance coloniale, la France a été l`un des principaux alliés du chef de l`Etat ivoirien lors de la crise de décembre 2010-avril 2011, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010, et qui a fait 3.000 morts.
M. Ouattara a accédé au pouvoir après deux semaines de guerre grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements décisifs de la France et de l`ONU.
M. Sarkozy avait été le seul chef d`Etat occidental à assister à son
investiture en mai 2011.
Côté français, on salue la stabilisation du pays, les législatives de
décembre dernier et le redémarrage économique. Mais l`attaque d`un meeting pro-Gbagbo par des jeunes samedi à Abidjan, qui a fait un mort et une quarantaine de blessés, rappelle que la situation demeure fragile.
Le temps fort de la visite de M. Ouattara sera la signature jeudi d`un
"accord de défense et de sécurité" rénové.
"restructuration de l`armée"
Dans la droite ligne des précédentes renégociations entre Paris et d`autres pays de son ancien "pré carré" africain, le nouvel accord bannira le principe d`une intervention française automatique en cas d`attaque contre le régime ivoirien.
Priorité à la coopération "pour la restructuration de l`armée", souligne une source diplomatique française.
La force Licorne (1.600 soldats au plus fort de la dernière crise, 450
actuellement) ne doit plus compter à terme que quelque 300 militaires chargés de la formation de l`armée ivoirienne. M. Ouattara avait réclamé le maintien d`effectifs plus nombreux, arguant notamment de la menace jihadiste au Sahel.
Le chantier militaire est immense: il s`agit d`unifier les belligérants ivoiriens d`hier et de démobiliser des milliers d`ex-rebelles pro-Ouattara, qui se livrent encore régulièrement à des exactions meurtrières.
La visite du président ivoirien peut aussi servir "à lui faire part de
notre impatience" dans ce domaine, prévient une source sécuritaire française.
La coopération économique est un dossier moins épineux.
La France est déjà le premier partenaire économique de la Côte d`Ivoire, première puissance économique d`Afrique de l`Ouest francophone. Même durant les années de tension avec Laurent Gbagbo, les entreprises françaises, des PME aux grandes entreprises comme Bolloré, ont toujours été comme chez elles à Abidjan.
Depuis la fin de la crise, la France a débloqué 400 millions d`euros de prêts, mais le gros morceau reste à venir: un "contrat désendettement développement" (C2D) doté de deux milliards d`euros.
Alors que ses besoins sont énormes, en infrastructures notamment, la Côte d`Ivoire pourra conclure ce programme une fois décrochée une réduction majeure de sa dette auprès des institutions de Bretton Woods, attendue au second semestre 2012.
Si le régime Ouattara est accusé, par le camp Gbagbo et des ONG
internationales, d`en faire trop peu pour la réconciliation et de consacrer une "justice des vainqueurs" en ne poursuivant aucune figure dans ses rangs, à Paris on s`apprête donc à lui renouveler solennellement son appui: "nous lui faisons confiance", insiste un diplomate.
A Paris jusqu`à samedi, M. Ouattara doit s`entretenir jeudi à l`Elysée avec le président Nicolas Sarkozy, avant un dîner d`Etat.
"Cette visite est l`occasion de saluer les progrès faits par la Côte
d`Ivoire depuis le départ du président (Laurent) Gbagbo, elle va permettre de réaffirmer le soutien de la France aux nouvelles autorités ivoiriennes", explique-t-on à Paris.
Cela peut marquer le retour à "la normalité entre les deux pays" après une présidence Gbagbo (2000-2011) marquée par "l`incompréhension et la méfiance", déclare à l`AFP le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné.
Ex-puissance coloniale, la France a été l`un des principaux alliés du chef de l`Etat ivoirien lors de la crise de décembre 2010-avril 2011, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010, et qui a fait 3.000 morts.
M. Ouattara a accédé au pouvoir après deux semaines de guerre grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements décisifs de la France et de l`ONU.
M. Sarkozy avait été le seul chef d`Etat occidental à assister à son
investiture en mai 2011.
Côté français, on salue la stabilisation du pays, les législatives de
décembre dernier et le redémarrage économique. Mais l`attaque d`un meeting pro-Gbagbo par des jeunes samedi à Abidjan, qui a fait un mort et une quarantaine de blessés, rappelle que la situation demeure fragile.
Le temps fort de la visite de M. Ouattara sera la signature jeudi d`un
"accord de défense et de sécurité" rénové.
"restructuration de l`armée"
Dans la droite ligne des précédentes renégociations entre Paris et d`autres pays de son ancien "pré carré" africain, le nouvel accord bannira le principe d`une intervention française automatique en cas d`attaque contre le régime ivoirien.
Priorité à la coopération "pour la restructuration de l`armée", souligne une source diplomatique française.
La force Licorne (1.600 soldats au plus fort de la dernière crise, 450
actuellement) ne doit plus compter à terme que quelque 300 militaires chargés de la formation de l`armée ivoirienne. M. Ouattara avait réclamé le maintien d`effectifs plus nombreux, arguant notamment de la menace jihadiste au Sahel.
Le chantier militaire est immense: il s`agit d`unifier les belligérants ivoiriens d`hier et de démobiliser des milliers d`ex-rebelles pro-Ouattara, qui se livrent encore régulièrement à des exactions meurtrières.
La visite du président ivoirien peut aussi servir "à lui faire part de
notre impatience" dans ce domaine, prévient une source sécuritaire française.
La coopération économique est un dossier moins épineux.
La France est déjà le premier partenaire économique de la Côte d`Ivoire, première puissance économique d`Afrique de l`Ouest francophone. Même durant les années de tension avec Laurent Gbagbo, les entreprises françaises, des PME aux grandes entreprises comme Bolloré, ont toujours été comme chez elles à Abidjan.
Depuis la fin de la crise, la France a débloqué 400 millions d`euros de prêts, mais le gros morceau reste à venir: un "contrat désendettement développement" (C2D) doté de deux milliards d`euros.
Alors que ses besoins sont énormes, en infrastructures notamment, la Côte d`Ivoire pourra conclure ce programme une fois décrochée une réduction majeure de sa dette auprès des institutions de Bretton Woods, attendue au second semestre 2012.
Si le régime Ouattara est accusé, par le camp Gbagbo et des ONG
internationales, d`en faire trop peu pour la réconciliation et de consacrer une "justice des vainqueurs" en ne poursuivant aucune figure dans ses rangs, à Paris on s`apprête donc à lui renouveler solennellement son appui: "nous lui faisons confiance", insiste un diplomate.