x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 23 janvier 2012 | L’expression

Yopougon/ Rentrée politique du Fpi : Le meeting vire à l’affrontement

© L’expression
Meeting des pro-Gbagbo pour la libération de l`ex-président
Le Fpi n’a pas pu tenir samedi son meeting à la place Ficgayo à cause des affrontements violents qui ont fait plusieurs blessés graves.

Le meeting du Front populaire ivoirien (Fpi), samedi à Yopougon-Ficgayo, s’est achevé dans la violence. Bilan : plusieurs blessés dont un gravement atteint à la tête et un autre qui a eu la jambe fracturée. La rentrée politique des partisans de Laurent Gbagbo s’est déroulée dans une ambiance électrique. Les militants frontistes, gonflés à bloc, ont envahi le site qu’ils considèrent comme leur place forte, voulant ainsi démontrer que le parti reste vivant dans son bastion.

Des jeunes postés aux différents endroits de la place Ficgayo, n’entendaient pas les choses de cette oreille. Ils font pleuvoir des pierres sur le public qui riposte : c’est le début de l’intifada qui va durer le temps du meeting. Il s’en suit une bagarre rangée entre les deux camps devant des policiers impuissants à mettre fin à l’affrontement. Les forces de l’Onuci tirent des grenades lacrymogènes mais cela n’entame en rien la détermination des frondeurs.

C’est dans cette ambiance surchauffée que le président par intérim du Fpi tente de s’adresser à la foule. A peine Miaka Oureto a-t-il ouvert la bouche qu’il est obligé d’arrêter à cause de la pluie de pierres qui s’abat sur le podium. Le président de la jeunesse du parti à la rose, Koua Justin, invite ses camarades à l’insurrection: « Allons libérer notre pays ». Cet appel est suivi d’un déferlement des jeunes frontistes vers les points d’où viennent les projectiles.

Ceux qui sont ne sont pas partis « au front » sont entretenus par la chanson « des Galliets », l’hymne de campagne du candidat de La majorité présidentielle (Lmp). Profitant d’une brève accalmie, Miaka Oureto reprend le crachoir pour galvaniser les militants qui tiennent coûte que coûte à tenir leur rencontre. L’ancien député de Buyo prend la parole pour dénoncer « les dérives » du régime du président Ouattara.

« C’est un acharnement contre Yopougon parce que cette commune est considérée comme le bastion de Laurent Gbagbo. On veut enlever à Yopougon son amour pour Gbagbo. Non, ils ne peuvent pas réussir, car Yopougon demeure Yopougon », lance l’ancien président du conseil général de Soubré. Puis d’enchainer pour appeler Dieu au secours. « Quand la violence est dans le sang on ne peut pas l’extraire. Seul Dieu peut mettre fin à la violence », confesse-t-il.

Intifada en plein Yopougon

Il est interrompu à la vue d’un militant gravement blessé à la tête qui est porté au cou par un de ses camarades. « Allons le montrer à l’Onuci », scandent des militants furieux. Miaka reprend son discours. « Dieu qui est Dieu est directement témoin de la violence. Je remercie toutes ces personnes qui ont bravé la terreur pour être à ce meeting », affirme l’ancien parlementaire. Celui qui dirige le parti du prisonnier de La Haye se met à féliciter chaleureusement la presse étrangère. « Je félicite la presse internationale qui a fait des efforts pour être présent.

Les journalistes étrangers sont là pour montrer ce qui se passe. En Côte d’Ivoire, le pays marche sur la tête. Les valeurs humaines ont foutu le camp. Il n’y a plus de démocratie, c’est le règne de la tyrannie », soutient le président du Fpi. Un autre blessé à la jambe est déposé sur le podium tandis que les jets de pierres s’intensifient. Devant la pression, Koua Justin demande à ses « éléments » de battre en retraite. « Je demande aux autorités de partir. Rentrez calmement à la maison.

Ne cédez pas à la provocation », lance-t-il. C’est la débandade générale, la foule se disperse sous le déluge des pierres. Les jeunes, qui ont lancé l’assaut, saccagent les bâches, la sono, le podium et occupent les lieux. Tous les magasins du boulevard principal de la commune de la joie ont baissé pavillon et les véhicules ont déserté les lieux. Le calme est revenu dans l’après-midi.

Nomel Essis
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ