Le président de la République de Côte d’ivoire, Sem Alassane Ouattara, séjourne, depuis ce mercredi, au bord de la Seine où il est en visite d’Etat. Investi président de la Côte d’Ivoire le 21 mai dernier, c’est la première visite d’Etat que le nouveau président élu effectue à Paris. Durant plus d’une décennie de crise, l’ex-régime au pouvoir n’a eu de cesse de pointer du doigt l’ex-puissance colonisatrice, l’accusant d’être à la base des remous sociopolitiques en Côte d’Ivoire. La France, a-t-on souvenance, a eu maille à partir avec le Fpi de Laurent Gbagbo et ses jeunes patriotes, brouillant ainsi les relations diplomatiques avec son ex-colonie.
les relations entre la Côte d’Ivoire et la France sous Gbagbo n’étaient pas au beau fixe. Pourtant considéré comme l’un des pions essentiels et le noyau du pré-carré français, l’Etat de Côte d’Ivoire soufflera le chaud et le froid avec la France jusqu’en 2004. Cette année-là, une action baptisée ‘’opération dignité’’ est lancée par le camp Gbagbo, à l’effet de ‘’mater’’ la rébellion déclenchée deux ans plus tôt dans la partie septentrionale du pays, au cours de laquelle une base militaire de l’armée française essuie des tirs des MI-24 ivoiriens, faisant des pertes en vies humaines et soulevant le courroux du Quai d’Orsay. La riposte est immédiate. La flotte militaire ivoirienne est détruite, tant à Yamoussoukro qu’à Abidjan. Aussitôt, le camp Gbagbo se soulève et s’attaque aux biens (meubles et immeubles) français, empoisonnant davantage les relations entre les deux nations. Laurent Gbagbo, dans une logique de tac au tac va boycotter les rendez-vous importants avec la France. Six ans après en 2010 tout s’envenime, avec la reconnaissance par l’Elysée de la victoire du candidat du Rhdp, Alassane Ouattara, à l’issue du scrutin présidentiel de novembre 2010. « J’ai été arrêté sous les bombes de la France », avait même soutenu le chef de l’Etat en disgrâce, Laurent Gbagbo, devant la juridiction internationale. Mais, ne pouvant laisser empirer la situation, Ado décide de jouer l’apaisement avec la France. En se rendant à Paris, le nouveau président veut tout remettre sur les rails et réparer les travers observés durant les dix ans de gestion des refondateurs.
Une visite pour tout corriger
« Cette visite est l'occasion de saluer les progrès faits par la Côte d'Ivoire depuis le départ du président (Laurent) Gbagbo. Elle va permettre de réaffirmer le soutien de la France aux nouvelles autorités ivoiriennes », apprend-on dans les salons parisiens. Ce qui augure d’une rencontre de portée significative dans les relations entre la Côte d’Ivoire et la France. Après le passage de l’orage Fpi, il urge donc que le calme revienne et que la place soit réservée à des discussions constructives, pour le bonheur des Ivoiriens. Cela peut marquer le retour à « la normalité entre les deux pays », après une présidence Gbagbo (2000-2011) marquée par « l'incompréhension et la méfiance », a déclaré à l'Agence France presse(Afp) le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné. C’est donc à propos que le président ivoirien Alassane Ouattara a été reçu, ce mercredi, en grande pompe, pour une visite d'Etat en France, son grand allié qui doit lui réaffirmer son soutien et signer avec lui un nouvel accord de défense, moins d'un an après la crise postélectorale. L’on a aussi en mémoire que la France a été l'un des principaux alliés du chef de l'Etat ivoirien, lors de la crise de décembre 2010 à avril 2011, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010, et qui a fait 3.000 morts. Aussi faut-il souligner qu’un des temps forts de cette visite sera la signature, jeudi, d'un « accord de défense et de sécurité » rénové. La force française en Côte d'Ivoire, Licorne (1.600 soldats au plus fort de la dernière crise, 450 actuellement), ne doit plus compter, à terme, que quelque 300 militaires chargés de la formation de l'armée ivoirienne. Depuis la fin de la crise, la France a débloqué 400 millions d'euros de prêts, mais le gros morceau reste à venir: un "contrat désendettement développement" doté de deux milliards d'euros. La visite d’Ado va donc, à n’en point douter, « corriger » les erreurs de l’ex-régime.
BORIS N’GOTTA
les relations entre la Côte d’Ivoire et la France sous Gbagbo n’étaient pas au beau fixe. Pourtant considéré comme l’un des pions essentiels et le noyau du pré-carré français, l’Etat de Côte d’Ivoire soufflera le chaud et le froid avec la France jusqu’en 2004. Cette année-là, une action baptisée ‘’opération dignité’’ est lancée par le camp Gbagbo, à l’effet de ‘’mater’’ la rébellion déclenchée deux ans plus tôt dans la partie septentrionale du pays, au cours de laquelle une base militaire de l’armée française essuie des tirs des MI-24 ivoiriens, faisant des pertes en vies humaines et soulevant le courroux du Quai d’Orsay. La riposte est immédiate. La flotte militaire ivoirienne est détruite, tant à Yamoussoukro qu’à Abidjan. Aussitôt, le camp Gbagbo se soulève et s’attaque aux biens (meubles et immeubles) français, empoisonnant davantage les relations entre les deux nations. Laurent Gbagbo, dans une logique de tac au tac va boycotter les rendez-vous importants avec la France. Six ans après en 2010 tout s’envenime, avec la reconnaissance par l’Elysée de la victoire du candidat du Rhdp, Alassane Ouattara, à l’issue du scrutin présidentiel de novembre 2010. « J’ai été arrêté sous les bombes de la France », avait même soutenu le chef de l’Etat en disgrâce, Laurent Gbagbo, devant la juridiction internationale. Mais, ne pouvant laisser empirer la situation, Ado décide de jouer l’apaisement avec la France. En se rendant à Paris, le nouveau président veut tout remettre sur les rails et réparer les travers observés durant les dix ans de gestion des refondateurs.
Une visite pour tout corriger
« Cette visite est l'occasion de saluer les progrès faits par la Côte d'Ivoire depuis le départ du président (Laurent) Gbagbo. Elle va permettre de réaffirmer le soutien de la France aux nouvelles autorités ivoiriennes », apprend-on dans les salons parisiens. Ce qui augure d’une rencontre de portée significative dans les relations entre la Côte d’Ivoire et la France. Après le passage de l’orage Fpi, il urge donc que le calme revienne et que la place soit réservée à des discussions constructives, pour le bonheur des Ivoiriens. Cela peut marquer le retour à « la normalité entre les deux pays », après une présidence Gbagbo (2000-2011) marquée par « l'incompréhension et la méfiance », a déclaré à l'Agence France presse(Afp) le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné. C’est donc à propos que le président ivoirien Alassane Ouattara a été reçu, ce mercredi, en grande pompe, pour une visite d'Etat en France, son grand allié qui doit lui réaffirmer son soutien et signer avec lui un nouvel accord de défense, moins d'un an après la crise postélectorale. L’on a aussi en mémoire que la France a été l'un des principaux alliés du chef de l'Etat ivoirien, lors de la crise de décembre 2010 à avril 2011, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010, et qui a fait 3.000 morts. Aussi faut-il souligner qu’un des temps forts de cette visite sera la signature, jeudi, d'un « accord de défense et de sécurité » rénové. La force française en Côte d'Ivoire, Licorne (1.600 soldats au plus fort de la dernière crise, 450 actuellement), ne doit plus compter, à terme, que quelque 300 militaires chargés de la formation de l'armée ivoirienne. Depuis la fin de la crise, la France a débloqué 400 millions d'euros de prêts, mais le gros morceau reste à venir: un "contrat désendettement développement" doté de deux milliards d'euros. La visite d’Ado va donc, à n’en point douter, « corriger » les erreurs de l’ex-régime.
BORIS N’GOTTA