penser est naturel, le dire est liberté, le croire intimiste, mais le réaliser revient improbable parce que tous, témoins plus ou moins impliqués des faits et gestes des principaux acteurs de la crise post électorale, de la tragédie qui s’en est découlée et des conséquences, aucune raison juste et éprise de vérité ne peut indexer le Premier ministre actuel d’avoir commis un acte délictueux redevable de la compétence de la Cour Pénale Internationale.
Évitons les analogies mesquines et ne fondons pas nos argumentations sur les propos d’un locuteur tertiaire qui rapporte les dits d’un primaire à partir d'une source brumeuse, foyer du locuteur secondaire a priori imaginaire. Nous faisons allusion aux discours de la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton lors de sa visite sur les bords de la lagune Ebrié. Evidemment, les commentaires sont allés au même élan que la volonté de ceux qui veulent clouer au pilori la progression ascendante de celui qu’ils considèrent comme le bourreau de leur aspiration. Il n’en est rien dans le discours, dans le fond comme dans la forme, qui incrimine le Premier ministre. Demander que justice soit rendue après le grabuge que nous avons vécu relève de la haute considération qu’un Etat ami peut porter à un autre. Les commentateurs et les esprits chagrins qui ont vu en cela le transfèrement à la CPI du PM font une digression volontaire car un diagnostic de premier degré montre clairement les motivations et les objectifs de leurs imprécations.
Il s’agit d’une part, du sentiment de vengeance et de haine qui inhibent la raison de certaines personnes encore souffreteuses du destin de l’ex-président ivoirien incarcéré à Den Haag en Holland. Comme M. Gbagbo a eu pour adversaire direct M. Soro, alors ce dernier doit s’y retrouver coûte que coûte. L’équation est non seulement primaire mais ostentatoire. Certes, on ne fait pas de sacrifice avec une moitié de cola mais le bon sacrifice est celui qui voit les deux tranches adopter des positions contraires après la jetée des noix: l’une recourbée au sol et l’autre ouverte au ciel.
D’ailleurs lors de sa visite aux USA dans la troisième semaine de décembre 2011, le Chef du gouvernement a été chaleureusement reçu par Mme Susan Rice et M. le Ministre John Carson, bien informés du dossier ivoirien qui lui ont manifestement signifié le soutien de Washington. Aussi sur les antennes de la Voix d’Amérique, à la question de savoir ce qu’il ferait si éventuellement son nom figurait sur la liste des inculpés de la CPI, M. Guillaume Soro a été plus qu’explicite: «Ne vous inquiétez pas. Je ne suis pas inquiet…la CPI a le droit, la liberté, le soutien du gouvernement de faire toutes investigations possibles sur l’ensemble du territoire. S’il s’avère que quelqu’un est inculpé, il sera transféré».
D’autre part, l’évocation de la CPI trouve un écho favorable chez une catégorie qui, ne la prenant que comme pression médiatico- politique, est impatiente d’occuper la Primature. C’est au fond, une feintise risible qui consiste à interpeller le père par le fils alors que tous, savions que le père tient toujours sa promesse et que la présence du fils à ce poste relève de la nécessité absolue et non d’une jouissance épicurienne au sens tropical. Mieux, que les esprits espiègles se ravissent parce que les USA eux-mêmes n’étant pas signataire de la convention de la CPI ne peuvent guère demander son application à tiers, parallélisme des formes et bon sens obligent.
Aussi, rendons-nous à l’évidence. Le calme apparent aujourd’hui en Côte d’Ivoire ne signifie pas stabilité sociale. Car il ne se passe pas une semaine sans échauffourées entre militaires et civils, sans annonce de coups de bottes aux frontières Est-Ouest, sans découverte de cache d’armes. Le préfet de Toulépleu, à la vue de l’arsenal saisie dans sa circonscription, dit avoir eu «la chair de poule». Tout un chacun doit s’interpeller et se résoudre à la réalité. Nous taisons volontairement le camp des miliciens de Dabou démantelé récemment. Nul n’ignore l’emprise qu’a M. Guillaume Soro sur l’échine dorsale des principaux commandants des Forces Républicaines qui lui vouent respect et considérations pour s’êtes habitués à sa méthode. C’est d’ailleurs ce qui a permis de booster les actions de la Police militaire, qui en 48h, a pu nettoyer les brebis galleuses d’entre les FRCI. Outre la formation, l’encasernement et la restauration des sites militaires M. Soro est dépositaire de l’Accord Politique de Ouagadougou, accord qui prend en compte plusieurs volets sensibles. Ce gouvernement qui régit notre quotidien depuis le 11 juin 2011 doit être considéré comme une équipe pionnière de la nouvelle Côte d’Ivoire et son chef, le garant. Une mutation précipitée risque de conduire à des surprises fâcheuses. De toutes les façons, le poste de Premier ministre n’est ni immuable ni appropriatif. Mais ayons le courage de le signifier, l’actuel PM doit continuer jusqu’à la fin des semences.
Djofolo Doumbia
Ecrivain, critique littéraire
Cél: (+225) 01056706
Email: djofolo@gmail.com
Évitons les analogies mesquines et ne fondons pas nos argumentations sur les propos d’un locuteur tertiaire qui rapporte les dits d’un primaire à partir d'une source brumeuse, foyer du locuteur secondaire a priori imaginaire. Nous faisons allusion aux discours de la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton lors de sa visite sur les bords de la lagune Ebrié. Evidemment, les commentaires sont allés au même élan que la volonté de ceux qui veulent clouer au pilori la progression ascendante de celui qu’ils considèrent comme le bourreau de leur aspiration. Il n’en est rien dans le discours, dans le fond comme dans la forme, qui incrimine le Premier ministre. Demander que justice soit rendue après le grabuge que nous avons vécu relève de la haute considération qu’un Etat ami peut porter à un autre. Les commentateurs et les esprits chagrins qui ont vu en cela le transfèrement à la CPI du PM font une digression volontaire car un diagnostic de premier degré montre clairement les motivations et les objectifs de leurs imprécations.
Il s’agit d’une part, du sentiment de vengeance et de haine qui inhibent la raison de certaines personnes encore souffreteuses du destin de l’ex-président ivoirien incarcéré à Den Haag en Holland. Comme M. Gbagbo a eu pour adversaire direct M. Soro, alors ce dernier doit s’y retrouver coûte que coûte. L’équation est non seulement primaire mais ostentatoire. Certes, on ne fait pas de sacrifice avec une moitié de cola mais le bon sacrifice est celui qui voit les deux tranches adopter des positions contraires après la jetée des noix: l’une recourbée au sol et l’autre ouverte au ciel.
D’ailleurs lors de sa visite aux USA dans la troisième semaine de décembre 2011, le Chef du gouvernement a été chaleureusement reçu par Mme Susan Rice et M. le Ministre John Carson, bien informés du dossier ivoirien qui lui ont manifestement signifié le soutien de Washington. Aussi sur les antennes de la Voix d’Amérique, à la question de savoir ce qu’il ferait si éventuellement son nom figurait sur la liste des inculpés de la CPI, M. Guillaume Soro a été plus qu’explicite: «Ne vous inquiétez pas. Je ne suis pas inquiet…la CPI a le droit, la liberté, le soutien du gouvernement de faire toutes investigations possibles sur l’ensemble du territoire. S’il s’avère que quelqu’un est inculpé, il sera transféré».
D’autre part, l’évocation de la CPI trouve un écho favorable chez une catégorie qui, ne la prenant que comme pression médiatico- politique, est impatiente d’occuper la Primature. C’est au fond, une feintise risible qui consiste à interpeller le père par le fils alors que tous, savions que le père tient toujours sa promesse et que la présence du fils à ce poste relève de la nécessité absolue et non d’une jouissance épicurienne au sens tropical. Mieux, que les esprits espiègles se ravissent parce que les USA eux-mêmes n’étant pas signataire de la convention de la CPI ne peuvent guère demander son application à tiers, parallélisme des formes et bon sens obligent.
Aussi, rendons-nous à l’évidence. Le calme apparent aujourd’hui en Côte d’Ivoire ne signifie pas stabilité sociale. Car il ne se passe pas une semaine sans échauffourées entre militaires et civils, sans annonce de coups de bottes aux frontières Est-Ouest, sans découverte de cache d’armes. Le préfet de Toulépleu, à la vue de l’arsenal saisie dans sa circonscription, dit avoir eu «la chair de poule». Tout un chacun doit s’interpeller et se résoudre à la réalité. Nous taisons volontairement le camp des miliciens de Dabou démantelé récemment. Nul n’ignore l’emprise qu’a M. Guillaume Soro sur l’échine dorsale des principaux commandants des Forces Républicaines qui lui vouent respect et considérations pour s’êtes habitués à sa méthode. C’est d’ailleurs ce qui a permis de booster les actions de la Police militaire, qui en 48h, a pu nettoyer les brebis galleuses d’entre les FRCI. Outre la formation, l’encasernement et la restauration des sites militaires M. Soro est dépositaire de l’Accord Politique de Ouagadougou, accord qui prend en compte plusieurs volets sensibles. Ce gouvernement qui régit notre quotidien depuis le 11 juin 2011 doit être considéré comme une équipe pionnière de la nouvelle Côte d’Ivoire et son chef, le garant. Une mutation précipitée risque de conduire à des surprises fâcheuses. De toutes les façons, le poste de Premier ministre n’est ni immuable ni appropriatif. Mais ayons le courage de le signifier, l’actuel PM doit continuer jusqu’à la fin des semences.
Djofolo Doumbia
Ecrivain, critique littéraire
Cél: (+225) 01056706
Email: djofolo@gmail.com