Parti « faire un état des lieux » de l’Assemblée nationale et se « familiariser » avec ses futurs collaborateurs, Guillaume Soro a découvert, hier, des locaux délabrés. L’institution n’est pas prête pour la rentrée parlementaire du 25 avril prochain.
Beau de façade mais délabré de l’intérieur, l’édifice qui abrite l’Assemblée nationale, au Plateau, n’est plus un joyau. Guillaume Soro, tout nouveau président de l’institution, s’en est rendu compte, hier, après une bonne heure de visite-guidée dans cette maison des députés embrouillée. « J’ai pu constater l’immensité et l’urgence des travaux à réaliser ici. Le président n’a pas de bureau parce qu’il (le local) a totalement brûlé. Les autres bureaux sont exigus, il y a beaucoup, beaucoup de difficultés. Donc, il y a du travail à faire… » Ce témoignage de l’ex-Premier ministre n’est qu’un aperçu de ce qu’il lui a été donné de découvrir. Des murs fissurés, des piliers de béton effrités, l’étanchéité précaire, des planchers miteux et mouvants, un hémicycle qui suinte, des cabines de communication en panne, des armoiries méconnaissables… On n’en finira pas. L’état des lieux en dit long sur la vétusté du bâtiment. Qui n’est d’ailleurs pas au diapason des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Car, si la salle-machines attend d’être dotée de nouveaux outils de reproduction de documents, les services des archives ne sont pas vraiment informatisés. Que dire de l’absence criante d’Internet dans une grande maison comme l’Assemblée nationale. Les employés, dont la plupart déplorent travailler dans une « fournaise » font avec… C’est à cela qu’ils étaient quand une circulaire les a informés de l’arrivée, jeudi, de leur nouveau chef.
Des vivats pour Soro
De vives acclamations du personnel ont accueilli Guillaume Soro. Mais des scènes cocasses se sont produites, avant son arrivée. Il est environ 10h10. « Il a décollé de sa résidence… !» « Quoi, déjà ? ». « En tout cas, c’est ce qu’on vient de me dire… » Cette conversation entre trois agents dans l’un des bureaux du service législatif n’est pas terminée. Ils ont dû l’interrompre, mettre leurs activités en berne pour se préparer à accueillir le remplaçant de Mamadou Koulibaly. Dans les instants d’après, les couloirs et autres allées de l’Assemblée nationale sont embouteillés. Les agents courent ici et là, cherchant à rallier le hall : point d’accueil de l’arrivant. « Ferme ma porte, pardon… », s’écrie une secrétaire visiblement bousculée. Elle n’a pas eu le temps de tourner la clé dans la serrure de son bureau. « En position tout le monde !» C’est le chef du protocole de la maison qui crie ainsi. Patrice Zouho verra bientôt quatre présidents de l’Assemblée se succéder, depuis Henri Konan Bédié, Emile Brou, Mamadou Koulibaly et l’actuel, élu le lundi 12 mars dernier à Yamoussoukro. C’est tout dire de Patrice Zouho, tiré à quatre épingles, « comme d’habitude », selon l’un de ses collaborateurs, n’entend pas rater le cérémonial. D’ailleurs, il n’a pas quitté son téléphone tout le temps, coordonnant et harmonisant certainement cette arrivée avec l’équipe de M. Soro.
Quand tous se réunissent dans le vaste vestibule, sur instruction du chef d’orchestre, Patrice Zouho, chacun cherche à occuper une place de choix. « C’est par-ici qu’il va commencer », dira un fonctionnaire. Il s’adresse là à un collègue parti se mettre à l’extrémité de l’une des deux haies qu’a dressée le personnel. A la réalité, des futurs collaborateurs de Guillaume Soro s’étaient adonnés à ‘’qui va le saluer en premier‘’. Un drôle de jeu, bruyant, ayant dévoilé la chaleur humaine qu’ils réservaient à l’ex-chef du gouvernement. Malgré une quarantaine de minutes d’attente, dans les rangs, ils n’ont pas déchanté. La patience a payé, car à l’approche de 11h, le visiteur est arrivé.
Comme une rentrée solennelle
Il a eu son premier contact avec le chef du protocole de la maison du peuple. Celui-ci a pris place à l’avant, côté passagers, du véhicule de commandement de Guillaume Soro. Pour l’informer du déroulement de l’accueil. Puis, le président de l’Assemblée nationale met pieds à terre. Il est accueilli par le secrétaire général par intérim Koby Aka Basile, la première vice-présidente Fadiga Sara Sako, le ministre de la Construction, de l’urbanisme et de l’assainissement Mamadou Sanogo et d’autres officiels. Les premiers honneurs militaires lui seront rendus par une section de la garde républicaine (Gr), sur l’esplanade de l’institution, au pied du drapeau national. « Clairon, rendez les honneurs à Monsieur le président de l’Assemblée nationale ! » Aussitôt ordonné, aussitôt exécuté. L’ordre est traduit par un air militaire, alors qu’une dizaine de soldats a la main droite fixée à la tempe. « Major Amani Paulin de la garde république… A vos ordres, Monsieur le président de l’Assemblée !», ferme l’officier la partition des militaires. S’ouvre à présent un autre acte, celui dans lequel les membres du secrétariat général, ceux de la direction du service législatif… prennent des nouvelles du chef à qui ils lisent le conducteur de la visite. Le doyen des députés, Ouassénan Koné arrivé, entre-temps, va les rejoindre. Guillaume Soro en sa compagnie peut découvrir maintenant l’hémicycle, le bureau incendié du président, la salle de conférence, le cabinet de la première vice-présidente, les bureaux du service législatif, la salle technique, le restaurant, la salle rouge, les archives…
Bidi Ignace
Beau de façade mais délabré de l’intérieur, l’édifice qui abrite l’Assemblée nationale, au Plateau, n’est plus un joyau. Guillaume Soro, tout nouveau président de l’institution, s’en est rendu compte, hier, après une bonne heure de visite-guidée dans cette maison des députés embrouillée. « J’ai pu constater l’immensité et l’urgence des travaux à réaliser ici. Le président n’a pas de bureau parce qu’il (le local) a totalement brûlé. Les autres bureaux sont exigus, il y a beaucoup, beaucoup de difficultés. Donc, il y a du travail à faire… » Ce témoignage de l’ex-Premier ministre n’est qu’un aperçu de ce qu’il lui a été donné de découvrir. Des murs fissurés, des piliers de béton effrités, l’étanchéité précaire, des planchers miteux et mouvants, un hémicycle qui suinte, des cabines de communication en panne, des armoiries méconnaissables… On n’en finira pas. L’état des lieux en dit long sur la vétusté du bâtiment. Qui n’est d’ailleurs pas au diapason des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Car, si la salle-machines attend d’être dotée de nouveaux outils de reproduction de documents, les services des archives ne sont pas vraiment informatisés. Que dire de l’absence criante d’Internet dans une grande maison comme l’Assemblée nationale. Les employés, dont la plupart déplorent travailler dans une « fournaise » font avec… C’est à cela qu’ils étaient quand une circulaire les a informés de l’arrivée, jeudi, de leur nouveau chef.
Des vivats pour Soro
De vives acclamations du personnel ont accueilli Guillaume Soro. Mais des scènes cocasses se sont produites, avant son arrivée. Il est environ 10h10. « Il a décollé de sa résidence… !» « Quoi, déjà ? ». « En tout cas, c’est ce qu’on vient de me dire… » Cette conversation entre trois agents dans l’un des bureaux du service législatif n’est pas terminée. Ils ont dû l’interrompre, mettre leurs activités en berne pour se préparer à accueillir le remplaçant de Mamadou Koulibaly. Dans les instants d’après, les couloirs et autres allées de l’Assemblée nationale sont embouteillés. Les agents courent ici et là, cherchant à rallier le hall : point d’accueil de l’arrivant. « Ferme ma porte, pardon… », s’écrie une secrétaire visiblement bousculée. Elle n’a pas eu le temps de tourner la clé dans la serrure de son bureau. « En position tout le monde !» C’est le chef du protocole de la maison qui crie ainsi. Patrice Zouho verra bientôt quatre présidents de l’Assemblée se succéder, depuis Henri Konan Bédié, Emile Brou, Mamadou Koulibaly et l’actuel, élu le lundi 12 mars dernier à Yamoussoukro. C’est tout dire de Patrice Zouho, tiré à quatre épingles, « comme d’habitude », selon l’un de ses collaborateurs, n’entend pas rater le cérémonial. D’ailleurs, il n’a pas quitté son téléphone tout le temps, coordonnant et harmonisant certainement cette arrivée avec l’équipe de M. Soro.
Quand tous se réunissent dans le vaste vestibule, sur instruction du chef d’orchestre, Patrice Zouho, chacun cherche à occuper une place de choix. « C’est par-ici qu’il va commencer », dira un fonctionnaire. Il s’adresse là à un collègue parti se mettre à l’extrémité de l’une des deux haies qu’a dressée le personnel. A la réalité, des futurs collaborateurs de Guillaume Soro s’étaient adonnés à ‘’qui va le saluer en premier‘’. Un drôle de jeu, bruyant, ayant dévoilé la chaleur humaine qu’ils réservaient à l’ex-chef du gouvernement. Malgré une quarantaine de minutes d’attente, dans les rangs, ils n’ont pas déchanté. La patience a payé, car à l’approche de 11h, le visiteur est arrivé.
Comme une rentrée solennelle
Il a eu son premier contact avec le chef du protocole de la maison du peuple. Celui-ci a pris place à l’avant, côté passagers, du véhicule de commandement de Guillaume Soro. Pour l’informer du déroulement de l’accueil. Puis, le président de l’Assemblée nationale met pieds à terre. Il est accueilli par le secrétaire général par intérim Koby Aka Basile, la première vice-présidente Fadiga Sara Sako, le ministre de la Construction, de l’urbanisme et de l’assainissement Mamadou Sanogo et d’autres officiels. Les premiers honneurs militaires lui seront rendus par une section de la garde républicaine (Gr), sur l’esplanade de l’institution, au pied du drapeau national. « Clairon, rendez les honneurs à Monsieur le président de l’Assemblée nationale ! » Aussitôt ordonné, aussitôt exécuté. L’ordre est traduit par un air militaire, alors qu’une dizaine de soldats a la main droite fixée à la tempe. « Major Amani Paulin de la garde république… A vos ordres, Monsieur le président de l’Assemblée !», ferme l’officier la partition des militaires. S’ouvre à présent un autre acte, celui dans lequel les membres du secrétariat général, ceux de la direction du service législatif… prennent des nouvelles du chef à qui ils lisent le conducteur de la visite. Le doyen des députés, Ouassénan Koné arrivé, entre-temps, va les rejoindre. Guillaume Soro en sa compagnie peut découvrir maintenant l’hémicycle, le bureau incendié du président, la salle de conférence, le cabinet de la première vice-présidente, les bureaux du service législatif, la salle technique, le restaurant, la salle rouge, les archives…
Bidi Ignace
