x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Afrique Publié le lundi 26 mars 2012 | Trait d’Union

Ça n’arrive pas qu’aux autres…

Cité parmi les fleurons de la démocratie retrouvée ou en gestation en Afrique, le Mali vient de connaître son énième coup d’Etat le 21 Mars 2012. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce putsch a été perpétré contre celui là même qui avait été présenté le 21 Mars 1991, comme le ‘’père de la Démocratie’’, par une partie de la population malienne mais aussi et surtout par les puissances occidentales. Amadou Toumani Touré, le bon élève qui a laissé le pouvoir aux civils et qui est revenu de façon démocratique est celui là contre qui des militaires maliens ont opéré ce putsch éclair. En Afrique de l’Ouest, c’est l’effarement total devant ce spectacle ignoble que servent ces militaires maliens, incapables de mater une rébellion mais très alerte pour renverser leur chef suprême. D’ailleurs concernant le mobile de cet énième pronunciamiento, les putschs maliens ont étonné le monde entier. Au dire de cet autre ‘’capitaine’’ putschiste, ils ont fait ce coup parce qu’ils n’étaient pas approvisionnés en armes. Un argumentaire farfelu qui ne peut cacher ce que l’observateur le plus néophyte des crises africaines, a déjà perçu dans ce qu’il convient de nommer ‘’l’affaire Toumani ‘’ : C'est-à-dire l’implication insidieuse de la France dans ce coup d’Etat. Qui intervenant à moins d’un mois des élections présidentielles au Mali, soulève un certain nombre de questions, en tout cas les vraies questions face à cette affaire incroyable. Pourquoi maintenant ? Que reproche-t-on réellement à ATT qui ne se représente pas car ayant fait ses deux mandats ? pourquoi la France appelle à des élections ‘’le plus vite possible’’ là où la Chine, ‘’opposée ‘’ au coup d’Etat, exige ‘’ le retour à l’ordre constitutionnel ? Des questions simples mais pas simplistes au regard de cette pièce de théâtre abracadabrante qui a eu lieu à Bamako. A la vérité, Amadou Toumani Touré est en train de subir une humiliation qui a été décidée en haut lieu pour ne pas dire par la France. En effet, tous les observateurs sont ahuris devant le fait que ce putsch intervienne quelques jours après le passage mouvementé d’Alain Juppé au Mali, où le très omniprésent et suffisant ministre des affaires Etrangères français avait demandé que Bamako discute avec les rebelles Touaregs du Nord. Pour un ATT qui s’attendait un soutien franc de la France en termes de moyens logistiques, la couleuvre fut difficile à avaler. Et il l’a fait savoir à son ‘’illustre’’ interlocuteur. Comme ATT, nombreux sont les Maliens qui avait découvert le pot aux roses de ces ‘’discussions’’ toujours recommandées aux Etats africains attaqués par des rébellions. Aussi est-il clair qu’en quittant Bamako où il était persona non grata désormais, Alain Juppé se devait de laver l’affront d’un ATT, passé du coup dans le camp des mauvais élèves de la Françafrique. Déjà qu’il était soupçonné d’avoir été l’un des derniers soutiens d’un certain Laurent Gbagbo, en bute avec l’ex-colonisateur, il y a plus d’un an. La France de Juppé, pays pompeusement affublé de l’estampille ‘’pays des Droits de l’Homme ‘’, ne pouvait donc pas condamner ce coup d’Etat, visiblement orchestré pour maîtriser le processus électoral à venir. Car après le départ d’ATT, la France n’avait pas encore de lisibilité sur l’avenir de ce pays où l’Or représente 15% de la richesse nationale. Mais en intervenant aussi maladroitement au Mali, la France devient de plus en plus suspecte quant à son rôle effectif dans cette affaire. Mais après le Mali, qui sera sur la liste de ces pays africains déstabilisés à tour de bras ? Et pourtant l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo mettait en garde contre l’inertie de ses pairs sur le rôle des occidentaux en Afrique. ‘’ Il y en a qui regarde un chef d’Etat africain aux prises avec des forces étrangères et ils rient. Mais il faut leur dire que c’est ainsi que l’Afrique a été colonisée. Quand le colonisateur attaquait la tribu A, la tribu B disait que ça ne l’intéressait pas. Mais quand ils ont fini avec la tribu A, il attaqua la tribu B et ainsi de suite (…) Ce qui arrive à Gbagbo, arrive potentiellement aux autres chefs d’Etats africains. Ils n’ont pas aidé Lumumba dans les années 60, mais ils sont subi le sort de Lumumba’’, disait-il le 21 Décembre 2010 à des jeunes africains. L’histoire semble lui donner raison après l’épisode Libyen et Malien. Comme quoi, ça n’arrive pas qu’aux autres…
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ