Le premier tour de la présidentielle française vient de rendre son verdict. Pour la première fois dans le pays de De Gaulle, le président sortant n`est pas arrivé en tête des suffrages exprimés au décompte des voix. Nicolas Sarkozy a été désavoué par les siens, qui lui ont préféré son adversaire de la gauche, François Hollande. Le candidat du parti socialiste l’a emporté sur le président sortant par le score de 28,63% , selon les résultats donnés par le ministre de l’intérieur, Claude Guéant contre 27,18% pour l`actuel locataire de l’Elysée. C’est à peine par une différence de 9% que Nicolas Sarkozy a dépassé l’extrême droite de Marine Le Pen, qui a réalisé un score historique de 17,90%. Le plus fort taux de suffrage jamais réalisé par le front national qui fait une réelle percée au sein de la droite sous Sarkozy. A la lecture des différents scores réalisés, mathématiquement on pourrait dire que les jeux sont déjà joués contre l’actuel patron de l’Elysée. A peine les résultats proclamés, en effet, c’est un véritable front pour le départ de Nicolas Sarkozy, qui s’est déjà formé au niveau de la classe politique française. Du côté de la gauche, les candidats éliminés n’ont pas hésité à appeler leurs électeurs à tourner la page Sarkozy, le 8 mai prochain date du second tour du scrutin présidentiel. Crédité de 11,11 % des voix, Jean Luc Melenchon, l’inattendu cheval de la gauche extrême a solennellement exhorté ses partisans à écrire une nouvelle page de l’histoire française dans deux semaines en fermant celle des années Sarkozy. Avant elle, c’est la candidate des Ecologistes, Eva Joly, qui invitait ses 2,31% de fidèles à reverser sans ambages leurs voix au candidat socialiste au prochain tour. Si a priori, Nicolas Sarkozy pouvait compter sur ses camarades de la droite, ce ne serait pas le cas, cette fois-ci avec les électeurs de Marine Le Pen dont le père a déjà donné le ton de ce qui va se passer dans les jours à venir. Interrogé par les médias français, Jean Marie Le Pen, qui a effectué le déplacement au QG de sa fille pour saluer son score, fait partie des premiers à annoncer le départ de Nicolas Sarkozy. Le président d’honneur du FN, tout comme son héritière, qui se réjouit d’avoir réussi à éclater la droite (synonyme de percée fulgurante de la droite extrême qu’elle incarne et de succès de sa ligne), n’attend plus que la chute de Sarkozy pour un meilleur positionnement de son parti sur l’échiquier français. Du coup, Nicolas Sarkozy, mis en difficulté, aura du mal à compter sur les 17% d’électeurs de Marine, qui aurait constitué une réelle bouée de sauvetage au second tour. D’ailleurs, les sondages ne lui concèdent que la moitié de ces voix contre l’autre moitié pour son adversaire Hollande, qui s’en sortirait haut la main, bien entendu avec une partie des voix du centriste François Bayrou crédité de 9,13% des voix avec un net recul par rapport à son score de 2007. Voilà qui galvanise François Hollande, plus sûr que jamais de son affaire, qui se réclame désormais, le candidat du changement comme dans une sorte de référendum où il faut voter pour ou contre le tenant actuel du pouvoir. « A partir de ce résultat, je deviens le candidat de toute la France qui veut clore une page pour en ouvrir une autre. Je suis le candidat du rassemblement pour le changement….. ». Un lobbying du candidat socialiste, qui a décidé de jouer sur les fibres anti-Sarkozistes pour confirmer son avance du premier tour le 8 mai prochain. Va-t-il y parvenir ? En tout cas, l’on peut présager, à ce jour, que les socialistes sont en route vers l’Elysée.
Félix D.BONY
Depuis Lille, en France
Félix D.BONY
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