1ère session ordinaire de l’Assemblée nationale : Soro, de nouveau sur les écrans radars

Il s`apprête à faire son One man show ! Lui, ce n`est personne d`autre que Soro Kigbafory Guillaume. C`est que demain, a lieu à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro, la séance solennelle d’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2012 de l’Assemblée nationale. Pour la législature 2011-2016. Et pour l`occasion, les députés Ivoiriens sont invités à aller célébrer leur tout nouveau jeune président autour du thème : «Mettre le citoyen au cœur de l’action publique» (tout un programme !). Selon certains élus, cette célébration qui se tient le dernier mercredi du mois d’avril de la première année de la mandature en cours est conforme aux textes qui régissent l`Assemblée nationale ivoirienne. Mais ils oublient aussi de répondre si le parachutage sans débats de Soro Guillaume à la tête de cette Assemblée nationale reste conforme aux textes de la même Assemblée nationale ! L`évidence pour les Ivoiriens reste que la vedette du jour est leur ex immense Premier ministre, Soro Guillaume, lui qui a conduit de bout en bout l`Accord politique d’Ouagadougou consacrant le changement de régime en Côte d’ Ivoire avec comme bonus, une guerre meurtrière. Un événement qu`il prépare minutieusement dans le secret des lampadaires et autres flash, depuis son départ de la primature, le 7 mars dernier et remplacé par Me Ahoussou Jeannot. Demain sera donc une autre date dans la vie politique de Soro Kigbafory Guillaume. Si, hier, il a envahi le quotidien des Ivoiriens, à la tête du syndicat des élèves et étudiants (qui aura été un cauchemar pour un certain Henri Konan Bédié), ou secrétaire général des Forces nouvelles, (qui aura traumatisé un certain Gbagbo pendant 8 ans), ou encore, Premier ministre, Soro Guillaume va encore écrire une nouvelle et belle page de sa jeune vie, demain, avec sa rentrée politique 2012. Et ce, pour une législature qui devrait le conduire jusqu’en 2016. Donc, pendant cinq nouvelles années, il ne sera pas hors écran, encore moins des radars. Et entend «prendre l’onction », comme il se murmure dans les rangs de ses compagnons de lutte depuis la fin de «la révolution orange» en Côte d`Ivoire. C`est là-bas à Yamoussoukro, comme le président Alassane Ouattara, en mai 2011, que le nouveau «président» de l`Assemblée nationale ivoirienne fera lui aussi sa grande rentrée en présence de plusieurs chefs d’État selon son entourage (on verra bien) et présidents d’Assemblée nationale de la sous-région. Il est clair que certainement son homologue (controversé) président du parlement togolais El hadj Abass Bonfoh, qui lui a fait l`honneur de l`inviter à la dernière session du parlement Togolais le 3 avril dernier, répondra à l`appel du jeune président Soro Guillaume. Et peut être Faure Essozimna Eyadéma le chef de l`Etat lui-même qui, durant son séjour, l’a reçu à trois reprises en 24 heures (que se passait-il ?), sera peut-être là, lui aussi. Mais Soro peut se rassurer, sa majesté Alassane Ouattara, après un tour d`honneur à l`ouest du pays, honorera de sa présence, sa cérémonie. Le nouveau parlement mono-colore mais non moins démocratique installera ses instances, notamment, son bureau et les présidents des différentes commissions. Un bémol tout de même, qui portera la voix des deux circonscriptions exclues par la CEI : Facobly et Bonon ? La Commission électorale indépendante qui a fait son autocritique à Grand-Bassam, le week-end dernier n`a pu apporter une réponse. Pauvres populations de Facobly et de Bonon. Elles ont élu leur député, tout le monde le sait. Mais voilà, le Rdr a décidé qu’elles n’auront pas de députés parce qu’elles ont commis le crime de ne pas voter ses candidats. Avec l’aimable complicité de la Cei de Youssouf Bakayoko. Ainsi va désormais la politique en Côte d’Ivoire.
HERVE MAKRE