Les pouvoirs africains s’y intéressent. Et Même les rues africaines. Le Président français a incontestablement une influence sur l’Afrique, les africains et les africains de France. Les passions soulevées par le second tour du scrutin présidentiel français ne sont donc pas du tout superflues. En revanche, les candidats Sarkozy et Hollande savent que ce ne sont pas ces relations qui les feront forcément gagner. Ils n’en parlent donc qu’a minima dans leur programme. Les 18 points de «mes propositions pour une France forte et juste» du Président sortant ne parlent guère de l’Afrique. Ou si, de l’immigration en son point 11 : «Accueillir moins d'immigrés pour mieux les intégrer». Nicolas Sarkozy y explique sa volonté de passer de 180 000 droits de séjours à 90 000 environ. Pour lui, cela permet de «contrôler le flux migratoire». C’est selon la même logique, qu’il entend « exiger » de l’Europe «un gouvernement politique de Schengen». Et si l’Europe n’est pas sensible à cette idée, comme cela semble le cas, le candidat de l’Ump compte «rétablir des contrôles ciblées à ses frontières». Par ailleurs, il veut «Conditionner le regroupement familial à la connaissance préalable de la langue française et des valeurs de la République ». Une sorte de préférence nationale en fait. C’est pourquoi, il s’oppose fermement au vote des étrangers aux élections locales : «Dire non au communautarisme en s'opposant au droit de vote des étrangers hors de l'Union européenne.» De son avis, il n’est pas acceptable qu’on vienne «s'installer en France seulement pour toucher des prestations sociales». Par conséquent, il va «imposer une condition de résidence de 10 ans pour l'accès d'un étranger au RSA». Le revenu de solidarité active (RSA) est une allocation destinée en France à garantir à ses bénéficiaires, qu’ils soient ou non en capacité de travailler, un revenu minimum. Dans sa lettre aux français, Nicolas Sarkozy insiste que «l’Europe est un continent ouvert (mais) ne doit pas être un continent-passoire. Elle ne peut pas être le continent de l’amalgame insipide de toutes les cultures». Toutefois, il ne compte pas totalement fermer son pays à l’immigration. «L’accès de notre territoire sera donné en priorité aux réfugiés politiques, à une immigration économique limitée aux compétences dont nous avons besoin, et à une immigration familiale dont le rythme doit être maitrisé ». Pour l’Afrique, est-ce le «partenariat gagnant-gagnant» les «relations décomplexées» promus par le Président sortant durant son quinquennat ? Cinq années pas trop loin de la traditionnelle politique africaine de la droite.
Elles débutent par le discours de Dakar le 28 juillet 2007 et s’achèvent par l’intervention française en Côte d’Ivoire en avril 2011. Une politique somme toute volontariste et assumée de Sarkozy qui est diversement appréciée des africains. Une politique qui, quoi qu’on dise, a permis, en Côte d’Ivoire, de mettre fin à une crise post-électorale aussi inutile que meurtrière.
KIGBAFORY Inza, Envoyé spécial en France.
Elles débutent par le discours de Dakar le 28 juillet 2007 et s’achèvent par l’intervention française en Côte d’Ivoire en avril 2011. Une politique somme toute volontariste et assumée de Sarkozy qui est diversement appréciée des africains. Une politique qui, quoi qu’on dise, a permis, en Côte d’Ivoire, de mettre fin à une crise post-électorale aussi inutile que meurtrière.
KIGBAFORY Inza, Envoyé spécial en France.