Deux ans après la présidentielle qui a porté le président Alpha Condé au pouvoir, celui-ci peine à organiser les législatives. L'opposition qui y voit des manœuvres dilatoires, veut contraindre à coups de manifestations, le pouvoir à organiser le scrutin. Le premier président élu démocratiquement en Guinée depuis 50 ans, joue t-il vraiment le chrono ? Pourquoi refuse t-il de renouveler le reste des institutions du pays ?
La marche prévue hier lundi 27 août 2012 par l'opposition afin d'exiger les législatives en Guinée, a été empêchée et plusieurs manifestants dont le fils du leader de l'opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo ont été arrêtés. Lansana Kouyaté, Sidya Touré et bien sûr Cellou Dalein Diallo qui ont appelé leurs militants à braver l’interdiction du gouverneur de Conakry, n'ont pas eux- mêmes eu le temps de sortir du lieu d'où ils devaient prendre le départ pour la marche. Mais pourquoi ces législatives qui devaient se tenir depuis le premier semestre de 2011, ont été à maintes reprises reportées ? A chaque fois que la question lui a été posée par les média, le président guinéen a toujours estimé que les conditions d'un scrutin transparent et paisibles ne sont pas encore réunies. En avançant de telles raisons, le Professeur Condé met de l'eau au moulin de ses opposants qui lui rétorquent que c'est dans les mêmes conditions que la présidentielle qu'il a remportée, a été organisée. En effet, il a fallu le second tour en septembre 2010, pour voir le président l'emporter sur son rival Cellou Dalein Diallo qui l'avait battu au premier par 43,69% contre 18,25%. Visiblement, le contexte social et les conditions techniques évoqués par le président, ne sont pas les véritables raisons des multiples reports des législatives. Alpha Condé qui connaît mieux que quiconque les difficultés qu'il a éprouvées pour battre au second tour le candidat de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée, (UFDG), se donne visiblement du temps pour se tailler une assise électorale plus confortable. Les leviers du pouvoir qu'il contrôle à savoir, l'armée, l'administration, la communication, la justice et surtout les finances, lui permettront sans doute d'arriver à cette fin. Mais Cellou Dalein Diallo et les autres leaders de l'opposition savent bien que le temps joue contre eux. C'est pour cela qu'ils accentuent la pression sur le pouvoir afin que ce scrutin essentiel soit organisé pendant qu'ils ont encore le vent en poupe. La volonté affichée de l'opposant historique qu'était le professeur Condé d'empêcher tout mouvement de protestation dans la Guinée qu'il dirige aujourd'hui, risque de replonger ce pays dans une violence qui sonnera le glas de cette expérience démocratique. Ce sera bien triste pour ce pays déjà cataloguée parmi les moins avancés de la planète avec un revenu annuel moyen par habitant de 212 euros (138.860 F cfa) soit un peu plus de 11.000 Fcfa par mois. Or la Guinée, premier exportateur mondial de bauxite et disposant d'énormes gisements de fer, n'attend que la stabilité politique et la bonne gouvernance, pour sortir de son anachronique situation de pauvreté absolue.
Charles d'Almeida
La marche prévue hier lundi 27 août 2012 par l'opposition afin d'exiger les législatives en Guinée, a été empêchée et plusieurs manifestants dont le fils du leader de l'opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo ont été arrêtés. Lansana Kouyaté, Sidya Touré et bien sûr Cellou Dalein Diallo qui ont appelé leurs militants à braver l’interdiction du gouverneur de Conakry, n'ont pas eux- mêmes eu le temps de sortir du lieu d'où ils devaient prendre le départ pour la marche. Mais pourquoi ces législatives qui devaient se tenir depuis le premier semestre de 2011, ont été à maintes reprises reportées ? A chaque fois que la question lui a été posée par les média, le président guinéen a toujours estimé que les conditions d'un scrutin transparent et paisibles ne sont pas encore réunies. En avançant de telles raisons, le Professeur Condé met de l'eau au moulin de ses opposants qui lui rétorquent que c'est dans les mêmes conditions que la présidentielle qu'il a remportée, a été organisée. En effet, il a fallu le second tour en septembre 2010, pour voir le président l'emporter sur son rival Cellou Dalein Diallo qui l'avait battu au premier par 43,69% contre 18,25%. Visiblement, le contexte social et les conditions techniques évoqués par le président, ne sont pas les véritables raisons des multiples reports des législatives. Alpha Condé qui connaît mieux que quiconque les difficultés qu'il a éprouvées pour battre au second tour le candidat de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée, (UFDG), se donne visiblement du temps pour se tailler une assise électorale plus confortable. Les leviers du pouvoir qu'il contrôle à savoir, l'armée, l'administration, la communication, la justice et surtout les finances, lui permettront sans doute d'arriver à cette fin. Mais Cellou Dalein Diallo et les autres leaders de l'opposition savent bien que le temps joue contre eux. C'est pour cela qu'ils accentuent la pression sur le pouvoir afin que ce scrutin essentiel soit organisé pendant qu'ils ont encore le vent en poupe. La volonté affichée de l'opposant historique qu'était le professeur Condé d'empêcher tout mouvement de protestation dans la Guinée qu'il dirige aujourd'hui, risque de replonger ce pays dans une violence qui sonnera le glas de cette expérience démocratique. Ce sera bien triste pour ce pays déjà cataloguée parmi les moins avancés de la planète avec un revenu annuel moyen par habitant de 212 euros (138.860 F cfa) soit un peu plus de 11.000 Fcfa par mois. Or la Guinée, premier exportateur mondial de bauxite et disposant d'énormes gisements de fer, n'attend que la stabilité politique et la bonne gouvernance, pour sortir de son anachronique situation de pauvreté absolue.
Charles d'Almeida