Au terme d’une visite de deux (2) jours en Côte d’Ivoire, le nouveau président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a animé une conférence de presse, hier, au Gatl avant de prendre son vol pour l’Afrique du Sud. Il a annoncé, à cette occasion, la tenue prochaine de l’une des plus importantes réunions de la Banque mondiale à Abidjan et non à Washington. « J’ai été tellement impressionné lors de ma visite que je suis prêt à annoncer, aujourd’hui, de façon officielle, que la Banque mondiale tiendra l’une de ses plus importantes réunions, la prochaine fois, ici, à Abidjan. C’est la 1ère fois que cette réunion se délocalise en dehors de Washington. C’est une réunion qui va statuer sur les conditions de mobilisation et d’utilisation de fonds pour les pays les plus pauvres. C’est donc une réunion importante pour la Côte d’Ivoire et l’ensemble des pays qui bénéficient des ressources de la Banque mondiale », a dit Jim Yong Kim, après avoir relevé, de façon succincte, ce qui l’a marqué lors de cette visite, la 1ère étape de sa 1ère tournée en Afrique. «J’ai beaucoup échangé avec les Ivoiriens sur la crise qu’a connue ce pays, et je sens qu’ils sont en train de tourner le dos au conflit. La Côte d’Ivoire a la chance d’avoir des citoyens de 1er plan, un leadership de 1er plan. Nous apprécions surtout le leadership du président Ouattara. Dans mes rencontres avec les jeunes, j’ai été surtout marqué par le fait qu’ils voulaient ardemment renforcer les capacités pour avoir un emploi (…) J’ai été aussi impressionné par les échanges avec les femmes leaders de Côte d’Ivoire et je suis convaincu qu’en sortant de cette rencontre, la Côte d’Ivoire ne pourra pas se développer sans l’apport de ses femmes. La Côte d’Ivoire doit impliquer ses femmes dans son développement (…) J’ai aussi fait la visite du complexe industriel, Agroparc et j’ai compris que le partenariat fort entre le secteur public et le secteur privé est la voie à suivre. La Côte d’Ivoire veut renforcer ce partenariat, je suis sûr que ça portera ses fruits». Le N° 1 de la Banque mondiale s’est également prononcé sur la vision du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, par rapport à la relance économique. «Nous sommes extrêmement encouragé par la vision ambitieuse du président de la République. A savoir une croissance à 2 chiffres en fin 2014 et l’émergence en 2020. La Côte d’Ivoire représente à elle seule 40% de l’économie de la sous-région (…) Elle avait une économie relativement prospère. Tout ceci a été affaibli, presque anéanti par la série de crises qu’a connue le pays. Nous sommes vraiment convaincu que les dividendes économiques de la paix sont énormes pour la Côte d’Ivoire, mais les coûts de la guerre sont aussi très importants. Nous sommes convaincu que si le pays tourne définitivement le dos aux situations de conflit, l’avenir sera radieux pour lui et les Ivoiriens connaitront tous ensemble la prospérité», a-t-il fait remarquer. Mais non sans avoir donné sa position sur la question du dialogue entre la classe politique qui semble avoir pris du plomb dans l’aile. «Aucun pays ne peut viser la paix durable sans dialogue politique. La Côte d’Ivoire est un pays très diversifié. Cette diversité fait sa richesse. Les Ivoiriens doivent donc se parler pour tourner définitivement le dos aux conflits» a dit Jim Yong Kim qui avait à ses côtés plusieurs personnalités dont les ministres de l’Economie et des finances, Charles Koffi Diby, et de l’Industrie, Dosso Moussa, ainsi que le directeur pays de la banque, Madani Tall.
François Bécanthy
François Bécanthy